GENOCIDE ARMENIEN: LE PARLEMENT TURC DENONCE LE VOTE DES DEPUTES FRANCAIS
Agence France Presse
17 octobre 2006 mardi
Le Parlement turc a denonce mardi lors d'une seance speciale le vote
par les deputes francais d'un texte sur le "genocide armenien de 1915",
qui a suscite la colère d'Ankara.
"L'adoption de cette proposition de loi a porte un coup sevère aux
relations turco-francaises", a reaffirme le ministre des Affaires
etrangères Abdullah Gul dans son discours.
Le chef de la diplomatie a averti que si elle prenait effet de loi,
les liens bilateraux seraient "irreparablement endommages dans les
domaines economiques, politiques et de la securite".
La Turquie s'est indignee du vote jeudi dernier par les deputes
francais d'une proposition de loi sanctionnant la negation du "genocide
armenien" de peines allant jusqu'a un an de prison et 45.000 euros
d'amende.
Le gouvernement d'Ankara a promis de mettre en oeuvre une serie
de represailles sur le detail desquelles il est jusqu'a present
reste muet.
En France, le texte doit etre soumis aux senateurs puis aux deputes
en seconde lecture avant d'etre definitivement adopte. Le gouvernement
francais et le president Jacques Chirac s'en sont demarques.
"La France perdu sa position privilegiee en Turquie (...) a cause de
simples visees electoralistes" a quelques mois de la presidentielle
de 2007 en France, a affirme M. Gul, estimant que le texte controverse
etait incompatible avec les normes democratiques de l'Union europeenne.
"On nous demande d'un côte d'elargir la liberte d'expression chez
nous mais de l'autre côte la France adopte une proposition qui bafoue
cette liberte", a dit M. Gul.
Le ministre a profite de l'occasion pour reaffirmer la position turque
sur les evenements survenus dans les dernières annees de l'Empire
ottoman, auquel a succede en 1923 la Republique de Turquie.
Les massacres et deportations d'Armeniens entre 1915 et 1917 dans
l'Empire ottoman ont fait plus de 1,5 million de morts selon les
Armeniens, 250.000 a 500.000 selon la Turquie qui reconnaît des tueries
de part et d'autre mais recuse categoriquement la notion de genocide.
Des membres de l'opposition ont egalement pris la parole, critiquant le
"laxisme" du gouvernement.
"Le gouvernement reste timide sur les represailles" contre la France,
a ainsi estime Onur Oymen du parti republicain du peuple (CHP,
social-democrate).
Sukru Elekdag, un autre membre du CHP et ancien ambassadeur, a
reclame qu'en riposte a la politique "hostile" de l'Armenie voisine,
les autorites renvoient quelque 70.000 Armeniens travaillant au noir
en Turquie.
Dans une declaration finale, les groupes parlementaires ont declare
que "le peuple turc n'a pas a avoir honte de son histoire", et que
l'attitude de l'Assemblee francaise "ouvrira des plaies beantes dans
les relations politiques, economiques et militaires franco-turques".
Des associations de consommateurs ont appele les Turcs a boycotter les
marques francaises. Les milieux d'affaires ont invite a la moderation
pour ne pas nuire aux interets des 65.000 personnes employees par
les entreprises francaises implantees sur le sol turc.
La Turquie est un gros marche pour la France, avec des echanges
chiffres l'an dernier a 8,2 milliards d'euros.
Un boycott officiel n'est pas d'actualite, mais l'exclusion des
firmes francaises des contrats publics est envisagee. Le chef du
patronat francais, Mme Laurence Parisot, a juge mardi la situation
"inquietante" pour les entreprises francaises en Turquie.
--Boundary_(ID_5pxsfT+8PCz2cqksOTJ5fg)--
Agence France Presse
17 octobre 2006 mardi
Le Parlement turc a denonce mardi lors d'une seance speciale le vote
par les deputes francais d'un texte sur le "genocide armenien de 1915",
qui a suscite la colère d'Ankara.
"L'adoption de cette proposition de loi a porte un coup sevère aux
relations turco-francaises", a reaffirme le ministre des Affaires
etrangères Abdullah Gul dans son discours.
Le chef de la diplomatie a averti que si elle prenait effet de loi,
les liens bilateraux seraient "irreparablement endommages dans les
domaines economiques, politiques et de la securite".
La Turquie s'est indignee du vote jeudi dernier par les deputes
francais d'une proposition de loi sanctionnant la negation du "genocide
armenien" de peines allant jusqu'a un an de prison et 45.000 euros
d'amende.
Le gouvernement d'Ankara a promis de mettre en oeuvre une serie
de represailles sur le detail desquelles il est jusqu'a present
reste muet.
En France, le texte doit etre soumis aux senateurs puis aux deputes
en seconde lecture avant d'etre definitivement adopte. Le gouvernement
francais et le president Jacques Chirac s'en sont demarques.
"La France perdu sa position privilegiee en Turquie (...) a cause de
simples visees electoralistes" a quelques mois de la presidentielle
de 2007 en France, a affirme M. Gul, estimant que le texte controverse
etait incompatible avec les normes democratiques de l'Union europeenne.
"On nous demande d'un côte d'elargir la liberte d'expression chez
nous mais de l'autre côte la France adopte une proposition qui bafoue
cette liberte", a dit M. Gul.
Le ministre a profite de l'occasion pour reaffirmer la position turque
sur les evenements survenus dans les dernières annees de l'Empire
ottoman, auquel a succede en 1923 la Republique de Turquie.
Les massacres et deportations d'Armeniens entre 1915 et 1917 dans
l'Empire ottoman ont fait plus de 1,5 million de morts selon les
Armeniens, 250.000 a 500.000 selon la Turquie qui reconnaît des tueries
de part et d'autre mais recuse categoriquement la notion de genocide.
Des membres de l'opposition ont egalement pris la parole, critiquant le
"laxisme" du gouvernement.
"Le gouvernement reste timide sur les represailles" contre la France,
a ainsi estime Onur Oymen du parti republicain du peuple (CHP,
social-democrate).
Sukru Elekdag, un autre membre du CHP et ancien ambassadeur, a
reclame qu'en riposte a la politique "hostile" de l'Armenie voisine,
les autorites renvoient quelque 70.000 Armeniens travaillant au noir
en Turquie.
Dans une declaration finale, les groupes parlementaires ont declare
que "le peuple turc n'a pas a avoir honte de son histoire", et que
l'attitude de l'Assemblee francaise "ouvrira des plaies beantes dans
les relations politiques, economiques et militaires franco-turques".
Des associations de consommateurs ont appele les Turcs a boycotter les
marques francaises. Les milieux d'affaires ont invite a la moderation
pour ne pas nuire aux interets des 65.000 personnes employees par
les entreprises francaises implantees sur le sol turc.
La Turquie est un gros marche pour la France, avec des echanges
chiffres l'an dernier a 8,2 milliards d'euros.
Un boycott officiel n'est pas d'actualite, mais l'exclusion des
firmes francaises des contrats publics est envisagee. Le chef du
patronat francais, Mme Laurence Parisot, a juge mardi la situation
"inquietante" pour les entreprises francaises en Turquie.
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