Agence France Presse
27 octobre 2006 vendredi 2:38 PM GMT
Varujan Vosganian, un économiste libéral cible d'accusations gênantes
(PAPIER D'ANGLE)
BUCAREST 27 oct 2006
Le sénateur roumain Varujan Vosganian, un économiste libéral, est la
cible d'accusations embarrassantes dans la presse de Bucarest depuis
qu'il a été désigné par le gouvernement roumain comme futur
commissaire européen.
Affable et cultivé, diplômé de l'Académie de sciences économiques et
de la Faculté de mathématique, ce libéral gé de 48 ans, auteur
d'ouvrages économiques et livres de poésie, a toujours défendu
l'intégration de la Roumanie dans l'Union européenne.
Il est depuis 2004 sénateur du Parti national libéral (PNL), la
formation du Premier ministre Calin Tariceanu, et vice-président de
l'Union des écrivains.
Cet homme au front dégarni, issu de la minorité arménienne et qui
parle couramment l'anglais et le français, avait jusqu'à présent été
épargné par la presse roumaine, qui abonde généralement en
révélations incendiaires sur les hommes politiques.
Mais sa désignation a suscité une avalanche d'accusations à son
encontre, allant de la collaboration présumée avec la Securitate
(l'ancienne police politique communiste) à des liens avec l'extrême
droite.
Le quotidien Evenimentul Zilei a ainsi affirmé vendredi que M.
Vosganian faisait actuellement partie d'une association d'extrême
droite, ce que le sénateur a aussitôt démenti.
Selon le quotidien, "M. Vosganian fait partie du groupe Rost, un
mouvement fondé autour de la revue chrétienne du même nom, qui est
profondément marquée par les idées des légionnaires roumains d'entre
les deux guerres". Evenimentul Zilei se référait à la Garde de Fer,
mouvement d'extrême droite et antisémite également connu comme la
"Légion de l'archange Michel".
"Je n'ai aucun lien avec l'extrême droite, c'est une accusation
absurde", a rétorqué M. Vosganian.
Le président de Rost, Claudiu Tarziu, a nié tout lien avec
l'extrémisme de droite de son association, qui prône selon lui un
"conservatisme classique".
Les médias ont aussi accusé le sénateur d'être lié à un homme
d'affaires controversé, Sorin Ovidiu Vantu. M. Vosganian a reconnu
que M. Vantu avait financé le petit parti de droite qu'il dirigeait à
la fin des années 1990, mais il a assuré que ces financements
n'avaient "rien d'illégal".
De plus, un ancien responsable des services secrets communistes, cité
vendredi par un quotidien de Bucarest, a affirmé que M. Vosganian
avait autrefois été recruté par le service de contre-espionnage de la
Securitate.
Le sénateur a démenti. "Je n'ai eu aucun lien avec la Securitate",
a-t-il déclaré.
Il a reçu le soutien du président roumain Traian Basescu, qui a
assuré vendredi que M. Vosganian "n'a pas de dossier d'informateur"
de la Securitate. "Je me suis renseigné auprès de services secrets et
je vous garantis qu'un tel dossier n'existe pas", a déclaré le
président à des journalistes.
Plusieurs hommes politiques, le Premier ministre en tête, ont défendu
M. Vosganian, laissant entendre qu'il était victime d'une campagne de
dénigrement lancée soit par des adversaires politiques, soit par les
services secrets.
Qualifiant de "spéculations" et d'"intoxication" les accusations à
son encontre, M. Tariceanu a appelé M. Basescu à "soutenir cette
candidature".
La désignation de M. Vosganian avait fait l'objet d'pres
négociations entre MM. Tariceanu et Basescu, en conflit ouvert depuis
plusieurs mois. Selon des sources proches des deux hommes, M. Basescu
n'y aurait donné son accord qu'en échange de la démission du ministre
de la Défense Teodor Atanasiu.
Les accusations lancées à Bucarest ont eu leur écho à Bruxelles. Au
Parlement européen, le socialiste autrichien Hannes Swoboda a mis en
cause le choix de Bucarest.
"M. Vosganian est un illustre inconnu qui n'a jamais été ministre, ni
occupé aucune fonction liée à l'Europe", a-t-il déclaré. "Ce qui est
connu, c'est qu'il a été très à droite en politique et financé par
des magnats."
La Commission européenne a refusé vendredi de commenter les rumeurs
sur les problèmes concernant la désignation du commissaire roumain,
indiquant seulement que "les consultations se poursuivaient".
27 octobre 2006 vendredi 2:38 PM GMT
Varujan Vosganian, un économiste libéral cible d'accusations gênantes
(PAPIER D'ANGLE)
BUCAREST 27 oct 2006
Le sénateur roumain Varujan Vosganian, un économiste libéral, est la
cible d'accusations embarrassantes dans la presse de Bucarest depuis
qu'il a été désigné par le gouvernement roumain comme futur
commissaire européen.
Affable et cultivé, diplômé de l'Académie de sciences économiques et
de la Faculté de mathématique, ce libéral gé de 48 ans, auteur
d'ouvrages économiques et livres de poésie, a toujours défendu
l'intégration de la Roumanie dans l'Union européenne.
Il est depuis 2004 sénateur du Parti national libéral (PNL), la
formation du Premier ministre Calin Tariceanu, et vice-président de
l'Union des écrivains.
Cet homme au front dégarni, issu de la minorité arménienne et qui
parle couramment l'anglais et le français, avait jusqu'à présent été
épargné par la presse roumaine, qui abonde généralement en
révélations incendiaires sur les hommes politiques.
Mais sa désignation a suscité une avalanche d'accusations à son
encontre, allant de la collaboration présumée avec la Securitate
(l'ancienne police politique communiste) à des liens avec l'extrême
droite.
Le quotidien Evenimentul Zilei a ainsi affirmé vendredi que M.
Vosganian faisait actuellement partie d'une association d'extrême
droite, ce que le sénateur a aussitôt démenti.
Selon le quotidien, "M. Vosganian fait partie du groupe Rost, un
mouvement fondé autour de la revue chrétienne du même nom, qui est
profondément marquée par les idées des légionnaires roumains d'entre
les deux guerres". Evenimentul Zilei se référait à la Garde de Fer,
mouvement d'extrême droite et antisémite également connu comme la
"Légion de l'archange Michel".
"Je n'ai aucun lien avec l'extrême droite, c'est une accusation
absurde", a rétorqué M. Vosganian.
Le président de Rost, Claudiu Tarziu, a nié tout lien avec
l'extrémisme de droite de son association, qui prône selon lui un
"conservatisme classique".
Les médias ont aussi accusé le sénateur d'être lié à un homme
d'affaires controversé, Sorin Ovidiu Vantu. M. Vosganian a reconnu
que M. Vantu avait financé le petit parti de droite qu'il dirigeait à
la fin des années 1990, mais il a assuré que ces financements
n'avaient "rien d'illégal".
De plus, un ancien responsable des services secrets communistes, cité
vendredi par un quotidien de Bucarest, a affirmé que M. Vosganian
avait autrefois été recruté par le service de contre-espionnage de la
Securitate.
Le sénateur a démenti. "Je n'ai eu aucun lien avec la Securitate",
a-t-il déclaré.
Il a reçu le soutien du président roumain Traian Basescu, qui a
assuré vendredi que M. Vosganian "n'a pas de dossier d'informateur"
de la Securitate. "Je me suis renseigné auprès de services secrets et
je vous garantis qu'un tel dossier n'existe pas", a déclaré le
président à des journalistes.
Plusieurs hommes politiques, le Premier ministre en tête, ont défendu
M. Vosganian, laissant entendre qu'il était victime d'une campagne de
dénigrement lancée soit par des adversaires politiques, soit par les
services secrets.
Qualifiant de "spéculations" et d'"intoxication" les accusations à
son encontre, M. Tariceanu a appelé M. Basescu à "soutenir cette
candidature".
La désignation de M. Vosganian avait fait l'objet d'pres
négociations entre MM. Tariceanu et Basescu, en conflit ouvert depuis
plusieurs mois. Selon des sources proches des deux hommes, M. Basescu
n'y aurait donné son accord qu'en échange de la démission du ministre
de la Défense Teodor Atanasiu.
Les accusations lancées à Bucarest ont eu leur écho à Bruxelles. Au
Parlement européen, le socialiste autrichien Hannes Swoboda a mis en
cause le choix de Bucarest.
"M. Vosganian est un illustre inconnu qui n'a jamais été ministre, ni
occupé aucune fonction liée à l'Europe", a-t-il déclaré. "Ce qui est
connu, c'est qu'il a été très à droite en politique et financé par
des magnats."
La Commission européenne a refusé vendredi de commenter les rumeurs
sur les problèmes concernant la désignation du commissaire roumain,
indiquant seulement que "les consultations se poursuivaient".