ASTRID SAPRITCH, L'ARMENIE AU COEUR ; EN VUE
Par Armelle Heliot
Le Figaro, France
21 septembre 2006
Etre plasticienne, c'est avoir du muscle. Pourtant Astrid Sapritch
ne se collette pas avec des masses de marbre ou de metal. Elle
travaille plutôt sur le delicat, le precis. Burin, manière noire,
gravure sur bois, et singulièrement sur buis, dessins a la plume,
petits tableaux precieux rehausses d'or, peintures a l'huile. Ses modes
d'expression sont nombreux, ses facons sont diverses. L'exposition
presentee actuellement a la galerie Marc Brenner-La Hune * le montre a
merveille. Mais un thème unique lie ces propositions : en cette annee
de celebration, en France, de l'Armenie et de sa culture si riche,
Astrid Sapritch se souvient de ses racines.
Elle est nee a Istanbul où s'etait exile son grand-père. Elle y a
vecu jusqu'a l'âge de quatre ans, avant de venir en France avec ses
parents. Elle a choisi comme nom d'artiste, le nom de sa mère, Aïda
Sapritch, la petite soeur d'Alice. C'est pourtant le chemin du père,
francais d'origine allemande, qu'elle a suivi. Jean-Paul Ehrmann
etait graveur et c'est avec ses outils qu'elle travaille.
L'Armenie l'a toujours hantee. Mais il a fallu la mort de sa mère,
il y a deux ans, pour qu'elle fasse le grand voyage. Elle est
entouree de livres qui disent le pays de ses origines et l'un d'eux,
en particulier, l'a passionnee. Les Quarante Jours de Musadegh,
de Franz Werfel. Elle dit, des paillettes dans ses pupilles brunes,
l'eblouissement des paysages, les torrents, les arbres croulant de
fruits et evidemment le mont Ararat. En armenien, Sapritch veut dire
coiffeur. Cela la fait rire. Sa grand-mère maternelle etait nee a
Tbilissi, en Georgie. Elle etait belle et riche. Elle fut ruinee par
son mari, joueur impenitent. C'est lui, l'Armenie ! Mais il avait dû
fuir son pays, et c'est en Bulgarie qu'il avait trouve refuge. Dans
la famille Sapritch, les femmes ont pris leurs destinees en main,
sans trembler.
--Boundary_(ID_vJW9sCXmn1OXdgjjOHZvCA)- -
Par Armelle Heliot
Le Figaro, France
21 septembre 2006
Etre plasticienne, c'est avoir du muscle. Pourtant Astrid Sapritch
ne se collette pas avec des masses de marbre ou de metal. Elle
travaille plutôt sur le delicat, le precis. Burin, manière noire,
gravure sur bois, et singulièrement sur buis, dessins a la plume,
petits tableaux precieux rehausses d'or, peintures a l'huile. Ses modes
d'expression sont nombreux, ses facons sont diverses. L'exposition
presentee actuellement a la galerie Marc Brenner-La Hune * le montre a
merveille. Mais un thème unique lie ces propositions : en cette annee
de celebration, en France, de l'Armenie et de sa culture si riche,
Astrid Sapritch se souvient de ses racines.
Elle est nee a Istanbul où s'etait exile son grand-père. Elle y a
vecu jusqu'a l'âge de quatre ans, avant de venir en France avec ses
parents. Elle a choisi comme nom d'artiste, le nom de sa mère, Aïda
Sapritch, la petite soeur d'Alice. C'est pourtant le chemin du père,
francais d'origine allemande, qu'elle a suivi. Jean-Paul Ehrmann
etait graveur et c'est avec ses outils qu'elle travaille.
L'Armenie l'a toujours hantee. Mais il a fallu la mort de sa mère,
il y a deux ans, pour qu'elle fasse le grand voyage. Elle est
entouree de livres qui disent le pays de ses origines et l'un d'eux,
en particulier, l'a passionnee. Les Quarante Jours de Musadegh,
de Franz Werfel. Elle dit, des paillettes dans ses pupilles brunes,
l'eblouissement des paysages, les torrents, les arbres croulant de
fruits et evidemment le mont Ararat. En armenien, Sapritch veut dire
coiffeur. Cela la fait rire. Sa grand-mère maternelle etait nee a
Tbilissi, en Georgie. Elle etait belle et riche. Elle fut ruinee par
son mari, joueur impenitent. C'est lui, l'Armenie ! Mais il avait dû
fuir son pays, et c'est en Bulgarie qu'il avait trouve refuge. Dans
la famille Sapritch, les femmes ont pris leurs destinees en main,
sans trembler.
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