Le Figaro, France
Mercredi 3 Décembre 2008
Négation du génocide arménien : le gouvernement enterre la proposition
de loi
par Perrault, Guillaume
HISTOIRE. Voilà une déclaration qui va faire polémique. Hier, à
l'Assemblée, le gouvernement a, pour la première fois, pris clairement
position contre la proposition de loi qui sanctionne la négation du
génocide arménien. Adopté par les députés en octobre 2006, ce texte
n'a pas été transmis au Sénat. Interrogé par René Rouquet (PS,
Val-de-Marne), maire d'Alfortville où vit une importante communauté
d'origine arménienne, Alain Marleix, secrétaire d'État à l'Intérieur
et aux Collectivités locales, a reconnu que le gouvernement « n'était
pas favorable à l'inscription de ce texte à l'ordre du jour du Sénat».
En janvier 2001, le Parlement avait déjà adopté une loi laconique
affirmant que « la France reconnaît publiquement le génocide arménien
de 1915 ». Il s'agissait alors d'une proclamation solennelle sans
portée juridique. La proposition de loi PS adoptée par les députés en
2006 entendait donner force contraignante à cette déclaration de
principe, en lui ajoutant un volet pénal. Ce texte prévoyait donc
d'instituer pour la négation du génocide arménien les mêmes peines que
celles édictées en 1990 par la loi Gayssot pour la négation du
génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF), qui défend ardemment cette réforme, invoque la nécessité de
réprimer « le négationnisme turc qui sévit en France ». En 2006, lors
d'une manifestation de Turcs à Lyon, on pouvait ainsi lire sur des
pancartes : « Le génocide arménien est un mensonge. » Ankara refuse
toujours de reconnaître le génocide des Arméniens, qui fit plus d'un
million et demi de morts entre 1915 et 1923. Et on estime à 500 000 le
nombre de Français d'origine arménienne.
Hier, à l'Assemblée, Alain Marleix a assuré que le législateur ne
devait plus interférer dans l'appréciation de faits historiques. Le
secrétaire d'État a ajouté que sanctionner la négation du génocide
arménien risquait de durcir la position d'Ankara. Protestant contre la
déclaration du gouvernement, le CCAF appelle à manifester devant le
Sénat le 10 décembre.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Mercredi 3 Décembre 2008
Négation du génocide arménien : le gouvernement enterre la proposition
de loi
par Perrault, Guillaume
HISTOIRE. Voilà une déclaration qui va faire polémique. Hier, à
l'Assemblée, le gouvernement a, pour la première fois, pris clairement
position contre la proposition de loi qui sanctionne la négation du
génocide arménien. Adopté par les députés en octobre 2006, ce texte
n'a pas été transmis au Sénat. Interrogé par René Rouquet (PS,
Val-de-Marne), maire d'Alfortville où vit une importante communauté
d'origine arménienne, Alain Marleix, secrétaire d'État à l'Intérieur
et aux Collectivités locales, a reconnu que le gouvernement « n'était
pas favorable à l'inscription de ce texte à l'ordre du jour du Sénat».
En janvier 2001, le Parlement avait déjà adopté une loi laconique
affirmant que « la France reconnaît publiquement le génocide arménien
de 1915 ». Il s'agissait alors d'une proclamation solennelle sans
portée juridique. La proposition de loi PS adoptée par les députés en
2006 entendait donner force contraignante à cette déclaration de
principe, en lui ajoutant un volet pénal. Ce texte prévoyait donc
d'instituer pour la négation du génocide arménien les mêmes peines que
celles édictées en 1990 par la loi Gayssot pour la négation du
génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF), qui défend ardemment cette réforme, invoque la nécessité de
réprimer « le négationnisme turc qui sévit en France ». En 2006, lors
d'une manifestation de Turcs à Lyon, on pouvait ainsi lire sur des
pancartes : « Le génocide arménien est un mensonge. » Ankara refuse
toujours de reconnaître le génocide des Arméniens, qui fit plus d'un
million et demi de morts entre 1915 et 1923. Et on estime à 500 000 le
nombre de Français d'origine arménienne.
Hier, à l'Assemblée, Alain Marleix a assuré que le législateur ne
devait plus interférer dans l'appréciation de faits historiques. Le
secrétaire d'État a ajouté que sanctionner la négation du génocide
arménien risquait de durcir la position d'Ankara. Protestant contre la
déclaration du gouvernement, le CCAF appelle à manifester devant le
Sénat le 10 décembre.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress