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Simple Coup D'envoi Turco-Armenien

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    SIMPLE COUP D'ENVOI TURCO-ARMENIE

    Libératio
    http://www.lib eration.fr/rebonds/350821.FR.php
    9 septembre 2008 mardi
    France

    Jules Boyadjian représentant de la Nouvelle Génération arménienne.

    En honorant l'invitation du président de la République d'Arménie,
    Abdullah Gul a donné une dimension politique a la rencontre de
    football de samedi comptant pour les qualifications du Mondial
    2010. Une dimension politique a laquelle s'ajoute un caractère
    historique, c'est indéniable. Aucune rencontre de cette envergure
    entre les présidents turc et arménien n'avaient jamais eu lieu
    depuis l'indépendance de la République d'Arménie, en 1991. Cette
    visite du président turc, constitue-t-elle, pour autant, le gage
    d'une réconciliation a venir ? Rien n'est moins sÃ"r. Par-dela
    ce réchauffement apparent et cette attraction surprenante entre
    les présidents Gul et Sarkissian, demeure la pesanteur d'un blocus
    économique imposé unilatéralement par la Turquie en 1993 et menacant
    la pérennité de la jeune République d'Arménie. Et comment oublier
    ce négationnisme bientôt centenaire exporté partout où des voix
    s'élèvent pour faire reconnaître la réalité de 1915 ?

    Pourtant, tout le monde s'accorde sur la nécessité de trouver une
    résolution a la question arménienne entraînant une pacification
    des relations arméno-turques. Alors que faire ? Du débat, des
    rencontres diplomatiques et la mise en Å"uvre d'un processus politique,
    le tout dans une optique humaniste et un cadre intergouvernemental
    avec comme base, la reconnaissance inconditionnée du génocide
    arménien de 1915. Un élément incontournable qui, s'il était
    éludé, signifierait indubitablement l'échec de ce processus. Il
    est question de fraternité, d'authentique réconciliation, elle ne
    peut donc se forger sur le déni d'un crime de génocide.

    Sans compter qu'il s'agirait alors de la victoire pure et simple d'un
    négationnisme, une éventualité qui ne saurait être acceptable
    ni acceptée par l'Etat arménien et sa diaspora. Une diaspora qui,
    constatant le peu d'allant des autorités turques a progresser sur
    cette question éminemment importante, reste dubitative a l'égard
    de ce rapprochement du 6 septembre.

    Pour éviter de réduire cette rencontre a une simple opération de
    communication, ou pis encore, a un signe contradictoire au regard
    de la situation politique actuelle, il faudra que les autorités
    turques aient un geste fort témoignant de leur sincérité. Depuis
    trop longtemps, les Arméniens ont eu a subir les effets de promesses
    déchues. Et les alternatives du président turc sont nombreuses :
    levée du blocus, suspension des pressions contre les Etats désireux
    de reconnaître le crime de 1915 (Etats-Unis, Grande-Bretagne,
    Allemagne), ou bien purement et simplement, reconnaissance du génocide
    avec toutes les conséquences qui en résultent. Autant d'opportunités
    qu'il devra saisir, s'il veut donner de réelles perspectives d'avenir
    a cette rencontre politico-sportive.

    Ce processus nécessitera autant d'honnêteté que de courage. Il
    exigera également la participation des instances internationales,
    de l'Europe, de la France et de bien d'autres encore. Tout porte
    a croire que le moindre laxisme de leur part serait préjudiciable
    de même qu'un traitement strictement bilatéral de la question. Le
    pacifisme étant l'ultime objectif de ce processus, il ne saurait
    être mis en Å"uvre hors des limites du droit et requiert donc une
    médiation internationale.

    Des observateurs internationaux qui, outre leur allégeance a la
    fraternité, a l'humanisme et a la solidarité envers les peuples
    ébranlés, ont tout intérêt a une stabilité de la région. Nous
    avons vu, durant l'été, combien la poudrière du Caucase pouvait
    être nocive a l'équilibre du monde. Et dans ce carrefour des
    civilisations européennes, moyen-orientales et russes, force nous
    est de constater que les alliances, divergences et oppositions
    s'organisent autour de ce double blocus imposé par la Turquie et
    ses alliés azéris, sur la République d'Arménie.

    C'est pourquoi, nous devons attendre beaucoup plus qu'une simple
    entrevue diplomatique au détour d'une rencontre sportive. Tout en
    gardant en mémoire que la résolution de ce conflit par la voie de
    la démocratie, celle de la reconnaissance et de la réparation du
    génocide arménien, est fondamentale dans une perspective de paix
    et de prospérité mondiale.

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