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Doutes A Erevan

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    DOUTES A EREVAN
    par OrtaqNukte V.

    L'Express
    11 Septembre 2008
    France

    L'ensemble de la classe politique armenienne a accueilli le president
    turc sans joie ni animosite. Tout dependra de la suite...

    "C'est un geste symbolique, mais annonce-t-il vraiment un changement
    dans la politique etrangère d'Ankara ? " Giro Manoyan, secretaire du
    bureau mondial de la Federation revolutionnaire armenienne (FRA),
    parti politique gardien du nationalisme historique, ne cache pas
    son scepticisme quant aux resultats de la première visite d'un
    president turc dans son pays. Si la FRA a appele la population a se
    rassembler pacifiquement avec drapeaux et banderoles tout au long de
    l'itineraire du cortège presidentiel, puis a manifester bruyamment
    devant la presidence et dans le stade afin de rappeler la " necessite
    pour la Turquie de reconnaître le genocide armenien ", l'ensemble
    des partis se sont accordes pour attendre le prochain pas d'Ankara
    avant d'evaluer l'importance de l'evenement, tandis que la diaspora
    affiche son scepticisme.

    C'est que les problèmes entre ces voisins sont si nombreux et
    compliques que nul ne s'imagine ici qu'ils puissent etre resolus
    par une visite de quelques heures, n'ayant pas meme un caractère
    officiel. Les deux pays n'entretiennent toujours pas de relations
    diplomatiques, quoique des contacts existent au sein des organisations
    internationales dont ils sont membres. De plus, en avril 1993,
    après une offensive victorieuse des Armeniens dans le conflit
    qui les opposait a l'Azerbaïdjan pour le contrôle de la region du
    Haut-Karabakh, les autorites turques ont ferme unilateralement la
    frontière : gardee du côte armenien par des troupes russes du FSB
    (ex-KGB) et, du côte turc, par l'armee, celle-ci est infranchissable
    par voie terrestre, minee par endroits et surveillee en permanence
    par des miradors places derrière une ligne de barbeles heritee d'un
    autre âge. Enfin, la question du genocide armenien, perpetre en 1915-
    1916 dans l'Empire ottoman et nie par la Turquie, continue a dresser
    un mur d'incomprehension dans les esprits de part et d'autre.

    Les presidents Levon Ter-Petrossian (1991-1998), puis Robert Kotcharian
    (1998-2008) ont tente a plusieurs reprises, avec le soutien - et
    parfois sous la pression - des Etats-Unis et des Europeens (qui
    en font une exigence pour l'entree de la Turquie dans l'Union),
    d'ameliorer les relations entre l'Armenie et son puissant voisin en
    encourageant des pourparlers discrets. En vain jusqu'ici. Ankara a
    apporte systematiquement la meme reponse a la partie armenienne. Pas
    d'ouverture de la frontière ni d'etablissement de relations
    diplomatiques sans qu'Erevan ne remplisse trois conditions : le
    retrait des troupes armeniennes des " territoires occupes " dans
    le Haut-Karabakh, l'abandon par la diaspora de la revendication de
    la reconnaissance du genocide et la reaffirmation par le Parlement
    armenien du traite de Kars (1921), qui fixe la frontière actuelle de
    la Turquie avec la Georgie, l'Armenie et l'Azerbaïdjan.

    En juin, le president Serge Sarkissian, fraîchement elu, a tente une
    nouvelle approche en proposant a Abdullah Gul d'assister au match
    Armenie-Turquie. L'initiative a ete desapprouvee par la FRA et par
    Robert Kotcharian. Mais elle a ete bien accueillie dans l'opinion
    publique, jusque dans les rangs de l'opposition reunie au sein du
    Congrès national armenien (HAK) de Levon Ter-Petrossian. Après les
    affrontements russo-georgiens puis la proposition du Premier ministre
    turc, Tayyip Erdogan, de lancer une " plate-forme de stabilite et de
    cooperation pour le Caucase ", la donne semble avoir change a Ankara. "
    Mais jusqu'a quel point et pour combien de temps ? " se demande-t-on
    a Erevan. Sur le tarmac de l'aeroport, où il etait venu accueillir
    Abdullah Gul, le vice-ministre armenien des Affaires etrangères,
    Arman Giragossian, declarait : " L'Armenie s'est toujours efforcee
    d'etablir des relations diplomatiques avec la Turquie sans mettre de
    preconditions. Nous esperons que les autorites turques retireront les
    leurs. Ce n'est qu'ainsi qu'on pourra resoudre tous les problèmes. "

    --Boundary_(ID_V2dq4PnYIt2Z9q/VOpyGwA)--
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