ACCORD TURCO-ARMENIEN : EREVAN GELE LE PROCESSUS, ANKARA INFLEXIBLE
Stephane
armenews
23 avril 2010
ARMENIE
La coalition au pouvoir en Armenie a gele jeudi la ratification
d'accords historiques avec la Turquie, accusee de vouloir imposer
des conditions prealables a leur reconciliation après un siècle
d'hostilite, tandis qu'Ankara a reagi en campant sur sa position.
Cette decision reduit a neant le mince espoir qu'il restait de voir
avancer rapidement le rapprochement armeno-turc après des mois de
blocage, selon des analystes.
Les trois partis formant la majorite au Parlement armenien ont indique
que "la partie turque refusait de ratifier les protocoles sans poser
des conditions prealables et dans un delai raisonnable".
En consequence, "nous pensons qu'il est necessaire de stopper ce
processus", ont-ils precise dans un communique, soulignant que cette
question serait retiree de l'ordre du jour de l'Assemblee armenienne
"jusqu'a ce que la Turquie soit prete a poursuivre le processus sans
conditions prealables".
Ces partis reprochent a la Turquie de vouloir lier les efforts de
reconciliation au conflit entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan voisin sur
le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuple majoritairement
d'Armeniens.
Le president armenien, Serge Sarkissian, a confirme le gel de l'accord
avec la Turquie, dans une adresse a la nation dans la soiree.
La recente declaration du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan,
selon laquelle la partie turque "continue de lier le processus
de ratification des protocoles turco-armeniens" au conflit au
Nagorny-Karabakh est "inacceptable", selon le communique des trois
partis (republicain, Armenie prospère et Pays de la loi).
Après l'annonce du gel, M. Erdogan a indique jeudi qu'il restait
attache a un rapprochement avec l'Armenie, mais a repete que le succès
de ce processus dependait des progrès sur le Nagorny-Karabakh.
"Nous avons exprime a plusieurs reprises notre engagement au regard
de la lettre et de l'esprit des protocoles (de reconciliation)
et l'objectif de les mettre en pratique", a declare M. Erdogan a
la presse.
Il a rappele qu'Ankara tenait a "une paix globale dans la region"
avant de demander la ratification des accords turco-armeniens, une
reference au conflit armeno-azerbaïdjanais.
La Turquie et l'Armenie, divisees sur la question des massacres
d'Armeniens sous l'empire ottoman (1915-1917), ont signe en
octobre dernier deux protocoles historiques prevoyant des relations
diplomatiques et la reouverture de leur frontière commune.
Mais depuis, la ratification de ces documents traîne en longueur en
raison des differends sur les massacres d'Armeniens - consideres par
Erevan comme un genocide, un terme que rejette resolument Ankara -
et du contentieux sur le Nagorny-Karabakh.
M. Sarkissian l'a repete a M. Erdogan le 12 avril a Washington,
soulignant que l'Armenie n'accepterait pas que le processus de
normalisation depende de "conditions prealables", une allusion au
Nagorny-Karabakh.
De son côte, la Turquie reproche a l'Armenie de remettre sur la
table la question des massacres d'Armeniens par les Ottomans-turcs,
pendant la Première guerre mondiale.
La decision armenienne annoncee jeudi constitue un "grand pas en
arrière dans le processus (de normalisation) et je ne suis pas
sûr qu'il puisse etre poursuivi sous sa forme actuelle", a estime
l'analyste politique Gevorg Pogossian, installe a Erevan.
Elle intervient deux jours avant qu'Erevan ne celèbre le 95e
anniversaire des massacres sous l'empire ottoman, durant la Première
guerre mondiale.
La reconciliation entre les deux pays est vivement encouragee par
Washington et l'Union europeenne. Elle favoriserait le developpement
economique de l'Armenie et serait un atout diplomatique pour la
candidature d'Ankara a l'UE.
Stephane
armenews
23 avril 2010
ARMENIE
La coalition au pouvoir en Armenie a gele jeudi la ratification
d'accords historiques avec la Turquie, accusee de vouloir imposer
des conditions prealables a leur reconciliation après un siècle
d'hostilite, tandis qu'Ankara a reagi en campant sur sa position.
Cette decision reduit a neant le mince espoir qu'il restait de voir
avancer rapidement le rapprochement armeno-turc après des mois de
blocage, selon des analystes.
Les trois partis formant la majorite au Parlement armenien ont indique
que "la partie turque refusait de ratifier les protocoles sans poser
des conditions prealables et dans un delai raisonnable".
En consequence, "nous pensons qu'il est necessaire de stopper ce
processus", ont-ils precise dans un communique, soulignant que cette
question serait retiree de l'ordre du jour de l'Assemblee armenienne
"jusqu'a ce que la Turquie soit prete a poursuivre le processus sans
conditions prealables".
Ces partis reprochent a la Turquie de vouloir lier les efforts de
reconciliation au conflit entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan voisin sur
le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuple majoritairement
d'Armeniens.
Le president armenien, Serge Sarkissian, a confirme le gel de l'accord
avec la Turquie, dans une adresse a la nation dans la soiree.
La recente declaration du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan,
selon laquelle la partie turque "continue de lier le processus
de ratification des protocoles turco-armeniens" au conflit au
Nagorny-Karabakh est "inacceptable", selon le communique des trois
partis (republicain, Armenie prospère et Pays de la loi).
Après l'annonce du gel, M. Erdogan a indique jeudi qu'il restait
attache a un rapprochement avec l'Armenie, mais a repete que le succès
de ce processus dependait des progrès sur le Nagorny-Karabakh.
"Nous avons exprime a plusieurs reprises notre engagement au regard
de la lettre et de l'esprit des protocoles (de reconciliation)
et l'objectif de les mettre en pratique", a declare M. Erdogan a
la presse.
Il a rappele qu'Ankara tenait a "une paix globale dans la region"
avant de demander la ratification des accords turco-armeniens, une
reference au conflit armeno-azerbaïdjanais.
La Turquie et l'Armenie, divisees sur la question des massacres
d'Armeniens sous l'empire ottoman (1915-1917), ont signe en
octobre dernier deux protocoles historiques prevoyant des relations
diplomatiques et la reouverture de leur frontière commune.
Mais depuis, la ratification de ces documents traîne en longueur en
raison des differends sur les massacres d'Armeniens - consideres par
Erevan comme un genocide, un terme que rejette resolument Ankara -
et du contentieux sur le Nagorny-Karabakh.
M. Sarkissian l'a repete a M. Erdogan le 12 avril a Washington,
soulignant que l'Armenie n'accepterait pas que le processus de
normalisation depende de "conditions prealables", une allusion au
Nagorny-Karabakh.
De son côte, la Turquie reproche a l'Armenie de remettre sur la
table la question des massacres d'Armeniens par les Ottomans-turcs,
pendant la Première guerre mondiale.
La decision armenienne annoncee jeudi constitue un "grand pas en
arrière dans le processus (de normalisation) et je ne suis pas
sûr qu'il puisse etre poursuivi sous sa forme actuelle", a estime
l'analyste politique Gevorg Pogossian, installe a Erevan.
Elle intervient deux jours avant qu'Erevan ne celèbre le 95e
anniversaire des massacres sous l'empire ottoman, durant la Première
guerre mondiale.
La reconciliation entre les deux pays est vivement encouragee par
Washington et l'Union europeenne. Elle favoriserait le developpement
economique de l'Armenie et serait un atout diplomatique pour la
candidature d'Ankara a l'UE.