Obama dénonce le génocide arménien sans prononcer le mot
USA
dimanche25 avril 2010, par Stéphane/armenews
Le président américain Barack Obama a marqué samedi le 95e
anniversaire du massacre des Arméniens par l'Empire ottoman, dénonçant
"l'une des pires atrocités" du XXe siècle sans toutefois aller jusqu'à
prononcer le mot de "génocide" qui fche la Turquie.
Ankara a pourtant critiqué cette déclaration, accusant les Etats-Unis
d'ingérence "aux motivations politiques" dans ses relations avec
Erevan.
Quand il était candidat à la législature suprême, M. Obama avait à
plusieurs reprises promis de qualifier cet épisode de génocide, mais
depuis qu'il a prêté serment à la Maison Blanche en janvier 2009, il
s'y est déjà refusé par deux fois, bien qu'il affirme ne pas avoir
changé d'avis.
Les historiens estiment que jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été
tués entre 1915 et 1917 par les Turcs de l'Empire ottoman. La Turquie
affirme que ces massacres ne constituent pas un génocide, que leur
bilan a été exagéré, et que ceux qui sont morts ont été victimes d'un
conflit civil. Le 19 janvier 2008, le candidat Obama avait déclaré :
"Je reconnaîtrai le génocide arménien."
Mais dans sa déclaration publiée samedi, le président Obama s'en tient
à "un chapitre dévastateur de l'histoire du peuple arménien" et "l'une
des pires atrocités du XXe siècle". "Nous devons en conserver vivante
la mémoire en honneur à ceux qui ont été tués et de façon à ce que
nous ne répétions pas les graves erreurs du passé", écrit-il.
Reconnaître le génocide risquerait de nuire aux efforts de Washington
pour renforcer ses relations avec la Turquie, membre de l'OTAN et
allié crucial des Etats-Unis dans la région. Barack Obama a cependant
assuré samedi que son opinion sur le massacre des Arméniens n'avait
pas varié depuis la campagne présidentielle.
"J'ai constamment exprimé ma vision personnelle de ce qui s'est passé
en 1915 et ma vision de cette histoire n'a pas changé", a-t-il
expliqué, jugeant qu'"il est de notre intérêt à tous de veiller à ce
que l'on parvienne à une reconnaissance complète, franche et juste des
faits". Il a également salué "les Turcs qui ont sauvé des Arméniens en
1915", appelant Turcs et Arméniens à "admettre leur histoire commune
et reconnaître leur humanité commune".
La Maison Blanche avait échoué en mars à empêcher la commission des
Affaires étrangères de la Chambre des représentants d'adopter une
résolution qualifiant le massacre de génocide. En représailles, la
Turquie avait momentanément rappelé son ambassadeur de Washington.
Ankara a de nouveau exprimé sa colère samedi. "Nous regrettons
profondément cette déclaration (de M. Obama), qui reflète une
perception politique incorrecte et partiale", a fait savoir le
ministère turc des Affaires étrangères. "Les plus grands ennemis des
faits historiques sont les souvenirs subjectifs", a-t-il poursuivi,
estimant qu'"aucun pays n'a le droit d'imposer ses souvenirs à un
autre pays" et que "les pays tiers n'ont ni le droit, ni l'autorité de
juger l'histoire des relations turco-arméniennes avec des motivations
politiques".
Ankara et Erevan ont signé des accords de réconciliation prévoyant le
rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture de la
frontière en octobre mais ces textes attendent toujours l'approbation
des parlements. La Turquie a fermé sa frontière en 1993 pour protester
contre l'occupation par des troupes arméniennes du Haut-Karabakh,
enclave à majorité arménienne d'Azerbaïdjan.
d
USA
dimanche25 avril 2010, par Stéphane/armenews
Le président américain Barack Obama a marqué samedi le 95e
anniversaire du massacre des Arméniens par l'Empire ottoman, dénonçant
"l'une des pires atrocités" du XXe siècle sans toutefois aller jusqu'à
prononcer le mot de "génocide" qui fche la Turquie.
Ankara a pourtant critiqué cette déclaration, accusant les Etats-Unis
d'ingérence "aux motivations politiques" dans ses relations avec
Erevan.
Quand il était candidat à la législature suprême, M. Obama avait à
plusieurs reprises promis de qualifier cet épisode de génocide, mais
depuis qu'il a prêté serment à la Maison Blanche en janvier 2009, il
s'y est déjà refusé par deux fois, bien qu'il affirme ne pas avoir
changé d'avis.
Les historiens estiment que jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été
tués entre 1915 et 1917 par les Turcs de l'Empire ottoman. La Turquie
affirme que ces massacres ne constituent pas un génocide, que leur
bilan a été exagéré, et que ceux qui sont morts ont été victimes d'un
conflit civil. Le 19 janvier 2008, le candidat Obama avait déclaré :
"Je reconnaîtrai le génocide arménien."
Mais dans sa déclaration publiée samedi, le président Obama s'en tient
à "un chapitre dévastateur de l'histoire du peuple arménien" et "l'une
des pires atrocités du XXe siècle". "Nous devons en conserver vivante
la mémoire en honneur à ceux qui ont été tués et de façon à ce que
nous ne répétions pas les graves erreurs du passé", écrit-il.
Reconnaître le génocide risquerait de nuire aux efforts de Washington
pour renforcer ses relations avec la Turquie, membre de l'OTAN et
allié crucial des Etats-Unis dans la région. Barack Obama a cependant
assuré samedi que son opinion sur le massacre des Arméniens n'avait
pas varié depuis la campagne présidentielle.
"J'ai constamment exprimé ma vision personnelle de ce qui s'est passé
en 1915 et ma vision de cette histoire n'a pas changé", a-t-il
expliqué, jugeant qu'"il est de notre intérêt à tous de veiller à ce
que l'on parvienne à une reconnaissance complète, franche et juste des
faits". Il a également salué "les Turcs qui ont sauvé des Arméniens en
1915", appelant Turcs et Arméniens à "admettre leur histoire commune
et reconnaître leur humanité commune".
La Maison Blanche avait échoué en mars à empêcher la commission des
Affaires étrangères de la Chambre des représentants d'adopter une
résolution qualifiant le massacre de génocide. En représailles, la
Turquie avait momentanément rappelé son ambassadeur de Washington.
Ankara a de nouveau exprimé sa colère samedi. "Nous regrettons
profondément cette déclaration (de M. Obama), qui reflète une
perception politique incorrecte et partiale", a fait savoir le
ministère turc des Affaires étrangères. "Les plus grands ennemis des
faits historiques sont les souvenirs subjectifs", a-t-il poursuivi,
estimant qu'"aucun pays n'a le droit d'imposer ses souvenirs à un
autre pays" et que "les pays tiers n'ont ni le droit, ni l'autorité de
juger l'histoire des relations turco-arméniennes avec des motivations
politiques".
Ankara et Erevan ont signé des accords de réconciliation prévoyant le
rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture de la
frontière en octobre mais ces textes attendent toujours l'approbation
des parlements. La Turquie a fermé sa frontière en 1993 pour protester
contre l'occupation par des troupes arméniennes du Haut-Karabakh,
enclave à majorité arménienne d'Azerbaïdjan.
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