Des milliers d'Arméniens de France mobilisés pour la reconnaissance du
génocide
FRANCE
dimanche25 avril 2010, par Stéphane/armenews
La communauté arménienne de France s'est saisie samedi des cérémonies
de commémoration des massacres de 1915-1917 pour relancer son combat
pour la reconnaissance du génocide par la Turquie et le vote en France
d'une loi pénalisant la négation de ce génocide.
Plusieurs milliers d'Arméniens de France - 6 à 7.000 selon les
organisateurs, 2.600 selon la Préfecture de police - se sont
rassemblés samedi après-midi place du Canada à Paris (8e
arrondissement), au pied de la statue de Komitas, ecclésiastique
rescapé du génocide mort en 1935, pour réclamer la reconnaissance du
génocide.
"L'objectif de cette journée, c'est de se recueillir en mémoire des
victimes mais aussi de rappeler à l'état turc que nous attendons que
le génocide soit reconnu", a dit à l'AFP Alexis Govciyan, président du
Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF).
Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations
qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus d'un million et
demi de morts au sein de leur communauté.
La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri.
Selon Ankara, toutefois, elles n'ont pas été victimes d'une campagne
d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire
ottoman.
Des représentants des communautés religieuses, dont Monseigneur Norvan
Zakarian, primat du diocèse arménien de France, ont prononcé une
prière et des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la statue.
"C'est un moment fort pour nous, pour se souvenir de nos parents, de
nos grands-parents", a confié à l'AFP Arsène Kalaidjian, 73 ans. "Mon
père, qui a survécu mais pas son frère, avait neuf ans quand il est
parti dans les convois de déportation", raconte-t-il, les larmes aux
yeux.
"Nous, la deuxième génération, nous sommes restés silencieux, c'est la
troisième génération, nos enfants, qui ont pris conscience du drame et
commencé à revendiquer la reconnaissance du génocide", a-t-il
poursuivi.
Venus de Reims en train avec un ami pour assister aux commémorations
de la journée, Roman Khoudhaverdian, 17 ans, un drapeau arménien sur
les épaules, se dit "là pour défendre (son) peuple".
En fin d'après-midi, les manifestants sont arrivés en haut des
Champs-Elysées, où Charles Aznavour a ravivé la flamme du soldat
inconnu à l'Arc de Triomphe.
Vendredi matin, des représentants de la communauté arménienne avaient
été reçus au Sénat, où ils ont réclamé que celui-ci examine la
proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide,
toujours en suspens depuis son vote à l'Assemblée nationale le 12
octobre 2006.
"Je pense que les choses vont avancer", a confié Alexis Govciyan, reçu
vendredi par le président du groupe d'amitié France-Arménie au Sénat,
Serge Lagauche (PS).
"Nous lui avons dit que nous sommes très pressés parce que nous sommes
inquiets des actes et écrits négationnistes", a ajouté Alexis
Govciyan, soulignant que "lorsqu'on nie la réalité d'un génocide, on
offense les victimes de la guerre et on porte atteinte à la mémoire de
leurs descendants".
La France, qui a reconnu le génocide arménien par une loi promulguée
le 29 janvier 2001, héberge la plus forte communauté arménienne
d'Europe occidentale avec plus de 500.000 personnes, essentiellement
en région parisienne, à Lyon et Marseille.
Un appel a été lancé à un prochain rassemblement devant le Sénat le 18
mai à 18H00.
AFP
génocide
FRANCE
dimanche25 avril 2010, par Stéphane/armenews
La communauté arménienne de France s'est saisie samedi des cérémonies
de commémoration des massacres de 1915-1917 pour relancer son combat
pour la reconnaissance du génocide par la Turquie et le vote en France
d'une loi pénalisant la négation de ce génocide.
Plusieurs milliers d'Arméniens de France - 6 à 7.000 selon les
organisateurs, 2.600 selon la Préfecture de police - se sont
rassemblés samedi après-midi place du Canada à Paris (8e
arrondissement), au pied de la statue de Komitas, ecclésiastique
rescapé du génocide mort en 1935, pour réclamer la reconnaissance du
génocide.
"L'objectif de cette journée, c'est de se recueillir en mémoire des
victimes mais aussi de rappeler à l'état turc que nous attendons que
le génocide soit reconnu", a dit à l'AFP Alexis Govciyan, président du
Conseil de coordination des organisations arméniennes de France
(CCAF).
Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations
qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus d'un million et
demi de morts au sein de leur communauté.
La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri.
Selon Ankara, toutefois, elles n'ont pas été victimes d'une campagne
d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire
ottoman.
Des représentants des communautés religieuses, dont Monseigneur Norvan
Zakarian, primat du diocèse arménien de France, ont prononcé une
prière et des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la statue.
"C'est un moment fort pour nous, pour se souvenir de nos parents, de
nos grands-parents", a confié à l'AFP Arsène Kalaidjian, 73 ans. "Mon
père, qui a survécu mais pas son frère, avait neuf ans quand il est
parti dans les convois de déportation", raconte-t-il, les larmes aux
yeux.
"Nous, la deuxième génération, nous sommes restés silencieux, c'est la
troisième génération, nos enfants, qui ont pris conscience du drame et
commencé à revendiquer la reconnaissance du génocide", a-t-il
poursuivi.
Venus de Reims en train avec un ami pour assister aux commémorations
de la journée, Roman Khoudhaverdian, 17 ans, un drapeau arménien sur
les épaules, se dit "là pour défendre (son) peuple".
En fin d'après-midi, les manifestants sont arrivés en haut des
Champs-Elysées, où Charles Aznavour a ravivé la flamme du soldat
inconnu à l'Arc de Triomphe.
Vendredi matin, des représentants de la communauté arménienne avaient
été reçus au Sénat, où ils ont réclamé que celui-ci examine la
proposition de loi visant à pénaliser la négation du génocide,
toujours en suspens depuis son vote à l'Assemblée nationale le 12
octobre 2006.
"Je pense que les choses vont avancer", a confié Alexis Govciyan, reçu
vendredi par le président du groupe d'amitié France-Arménie au Sénat,
Serge Lagauche (PS).
"Nous lui avons dit que nous sommes très pressés parce que nous sommes
inquiets des actes et écrits négationnistes", a ajouté Alexis
Govciyan, soulignant que "lorsqu'on nie la réalité d'un génocide, on
offense les victimes de la guerre et on porte atteinte à la mémoire de
leurs descendants".
La France, qui a reconnu le génocide arménien par une loi promulguée
le 29 janvier 2001, héberge la plus forte communauté arménienne
d'Europe occidentale avec plus de 500.000 personnes, essentiellement
en région parisienne, à Lyon et Marseille.
Un appel a été lancé à un prochain rassemblement devant le Sénat le 18
mai à 18H00.
AFP