UN JOURNALISTE AMERICAIN INTERPELLE DANS LE SUD-EST DU PAYS, EN RAISON DE SA COUVERTURE DE LA QUESTION KURDE
Stephane
armenews
mercredi25 août 2010
TURQUIE
Un journaliste americain, Jake Hess, travaillant notamment pour
l'agence de presse Inter Presse Service (IPS) a ete interpelle, le
11 août 2010, a Diyarbakir (Sud-Est). Il se trouve actuellement en
garde a vue a la section antiterroriste de la ville, et est accuse
d'entretenir des liens avec l'Union des communautes du Kurdistan
(KCK), nouvelle organisation du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). Il pourrait etre place en detention provisoire ou expulse
aujourd'hui du pays.
L'interpellation d'un journaliste et son placement en detention
devraient rester une mesure exceptionnelle, resultant d'une enquete
approfondie prouvant que le professionnel des medias a agi en acteur
politique et non plus en journaliste. C'est pourquoi, nous demandons
la liberation immediate de Jake Hess. Ni son placement en detention
provisoire ni son expulsion du pays ne sont des solutions adequates.
Les journalistes qui enquetent sur des sujets sensibles, comme la
question kurde en Turquie, sont necessairement amenes a etre en
contact avec toutes les parties prenantes. Cela ne saurait etre
considere un crime.
Les autorites turques doivent faire preuve de la plus grande
transparence dans ce dossier, pour eviter un dangereux amalgame. Les
medias kurdes et les journalistes qui abordent la question des
consequences de la politique turque en la matière sont trop souvent la
cible de pressions indûes, que les autorites justifient maladroitement
par la lutte contre le terrorisme.
Selon les declarations de l'avocat du journaliste, Serkan Akbas, a
Reporters sans frontières, Jake Hess a ete interpelle vers 17h 45,
le 11 août, dans le cadre d'une enquete menee contre l'Union des
Communautes du Kurdistan (KCK).
Serkan Akbas precise que le nom du journaliste apparaît aussi dans
l'acte d'accusation redige par le parquet de Diyarbakir où on lui
reproche de frequenter le bureau de la branche locale de l'Association
des Droits de l'homme (IHD) et de servir d'interprète aux delegations
en visite a Diyarbakir ou au bureau de l'IHD.
L'avocat, considère qu'il n'est pas plausible que Jake Hess ait
ete interpelle en raison du procès du KCK, puisqu'il n'a jamais
ete inquiete, ni convoque, lorsqu'une procedure judiciaire a ete
lancee contre l'organisation. Pour lui, il ne fait aucun doute que
le journaliste a ete interpelle pour les articles qu'il aurait ecrits
pour l'agence de presse IPS.
Akbas affirme que celui-ci etait l'auteur d'articles traitant
des incendies volontaires ravageant les forets de la region, la
depopulation des villages kurdes, les bombardements de l'aviation
turque des habitations du nord de l'Irak etc.
Le procès des accuses du KCK aura lieu le 18 octobre prochain devant
la Cour d'assises de Diyarbakir. Le directeur de la redaction de
la radio Gun TV basee a Diyarbakir, Ahmet Birsin, y comparaîtra,
aux côtes de 150 autres accuses.
Si le parquet decide d'incarcerer Hess, le journaliste devrait rester
au moins un mois et demi en prison, en attente de ce procès.
L'Agence de presse pro-kurde Diha (Tigre) a fait savoir que Hess a
collabore avec l'IHD a Diyarbakir. IHD declare cependant qu'il est
passe au bureau de temps a autre parce qu'il est journaliste.
L'agence de presse DHA (Dogan) a annonce que le nom de Hess figurait
dans des courriers adresses aux autorites de pays europeens et aux
Nations unies, et que ce dernier communiquait des informations
aux autorites des Etats-Unis. L'agence affirme egalement que le
journaliste collaborait avec Muharrem Erbey, ancien chef de la
branche de Diyarbakir de l'IHD, incarcere le 24 decembre 2009, pour
ses activites politiques.
From: A. Papazian
Stephane
armenews
mercredi25 août 2010
TURQUIE
Un journaliste americain, Jake Hess, travaillant notamment pour
l'agence de presse Inter Presse Service (IPS) a ete interpelle, le
11 août 2010, a Diyarbakir (Sud-Est). Il se trouve actuellement en
garde a vue a la section antiterroriste de la ville, et est accuse
d'entretenir des liens avec l'Union des communautes du Kurdistan
(KCK), nouvelle organisation du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). Il pourrait etre place en detention provisoire ou expulse
aujourd'hui du pays.
L'interpellation d'un journaliste et son placement en detention
devraient rester une mesure exceptionnelle, resultant d'une enquete
approfondie prouvant que le professionnel des medias a agi en acteur
politique et non plus en journaliste. C'est pourquoi, nous demandons
la liberation immediate de Jake Hess. Ni son placement en detention
provisoire ni son expulsion du pays ne sont des solutions adequates.
Les journalistes qui enquetent sur des sujets sensibles, comme la
question kurde en Turquie, sont necessairement amenes a etre en
contact avec toutes les parties prenantes. Cela ne saurait etre
considere un crime.
Les autorites turques doivent faire preuve de la plus grande
transparence dans ce dossier, pour eviter un dangereux amalgame. Les
medias kurdes et les journalistes qui abordent la question des
consequences de la politique turque en la matière sont trop souvent la
cible de pressions indûes, que les autorites justifient maladroitement
par la lutte contre le terrorisme.
Selon les declarations de l'avocat du journaliste, Serkan Akbas, a
Reporters sans frontières, Jake Hess a ete interpelle vers 17h 45,
le 11 août, dans le cadre d'une enquete menee contre l'Union des
Communautes du Kurdistan (KCK).
Serkan Akbas precise que le nom du journaliste apparaît aussi dans
l'acte d'accusation redige par le parquet de Diyarbakir où on lui
reproche de frequenter le bureau de la branche locale de l'Association
des Droits de l'homme (IHD) et de servir d'interprète aux delegations
en visite a Diyarbakir ou au bureau de l'IHD.
L'avocat, considère qu'il n'est pas plausible que Jake Hess ait
ete interpelle en raison du procès du KCK, puisqu'il n'a jamais
ete inquiete, ni convoque, lorsqu'une procedure judiciaire a ete
lancee contre l'organisation. Pour lui, il ne fait aucun doute que
le journaliste a ete interpelle pour les articles qu'il aurait ecrits
pour l'agence de presse IPS.
Akbas affirme que celui-ci etait l'auteur d'articles traitant
des incendies volontaires ravageant les forets de la region, la
depopulation des villages kurdes, les bombardements de l'aviation
turque des habitations du nord de l'Irak etc.
Le procès des accuses du KCK aura lieu le 18 octobre prochain devant
la Cour d'assises de Diyarbakir. Le directeur de la redaction de
la radio Gun TV basee a Diyarbakir, Ahmet Birsin, y comparaîtra,
aux côtes de 150 autres accuses.
Si le parquet decide d'incarcerer Hess, le journaliste devrait rester
au moins un mois et demi en prison, en attente de ce procès.
L'Agence de presse pro-kurde Diha (Tigre) a fait savoir que Hess a
collabore avec l'IHD a Diyarbakir. IHD declare cependant qu'il est
passe au bureau de temps a autre parce qu'il est journaliste.
L'agence de presse DHA (Dogan) a annonce que le nom de Hess figurait
dans des courriers adresses aux autorites de pays europeens et aux
Nations unies, et que ce dernier communiquait des informations
aux autorites des Etats-Unis. L'agence affirme egalement que le
journaliste collaborait avec Muharrem Erbey, ancien chef de la
branche de Diyarbakir de l'IHD, incarcere le 24 decembre 2009, pour
ses activites politiques.
From: A. Papazian