Le Figaro, France
Vendredi 11 Juin 2010
Il y a 5 500 ans, les humains étaient déjà bien chaussés
Le plus ancien soulier en cuir connu à ce jour a été découvert dans
une grotte, en Arménie.
AUTEUR: Miserey, Yves
ARCH�OLOGIE La plus ancienne chaussure en cuir connue à ce jour a été
découverte dans la grotte d'Areni, en Arménie. Elle était enfouie dans
une couche sédimentaire datée de 5 500 ans (PLoS One, en ligne le 10
juin 2010). Les données stratigraphiques ont été confirmées par deux
appareils de datation très sûrs, aux �tats-Unis et en Grande-Bretagne.
La précieuse petite pièce se trouvait à côté d'un os de cerf, de
tessons de céramique, de deux cornes de chèvres, de fragments de
roseaux et d'une vertèbre de poisson.
Un seul et unique soulier, le droit, a été trouvé. Il était rempli de
foin. Quand les archéologues l'ont extrait du sol, ils l'ont cru
beaucoup plus récent. Son état de conservation est en effet
exceptionnel et son style étonnamment moderne. Il garde presque la
forme du pied de son propriétaire, dont il ne reste plus rien.
Aujourd'hui certaines chaussures de femme ont à peu près le même
style, les deux côtés rabattus sur le dessus du pied et cousus
ensemble.
La personne qui portait ce soulier chaussait du 37. Elle avait le pied
fin, mais rien ne permet de déterminer son sexe. On sait par ailleurs
qu'en ces temps reculés, les hommes avaient les pieds plus petits que
de nos jours.
D'une seule pièce
« La chaussure était faite d'une seule pièce en peau de vache qui
enveloppait l'ensemble du pied », écrit l'équipe d'archéologues
pilotée par Ron Pinhasi, de l'université de Cork (Irlande).
Contrairement aux modèles actuels, elle n'avait pas de semelle rigide.
Pour adoucir la marche, des herbes ou de la mousse étaient glissées Ã
l'intérieur.
« On peut penser qu'à cette époque les hommes du Vieux Continent
portaient presque tous des chaussures », avancent les chercheurs en
s'appuyant sur leur découverte. Il y a près de 5 200 ans, Ã-tzi,
l'homme momifié découvert en septembre 1991 en haut du glacier du
massif de l'Ã-tztal (Autriche), portait lui aussi de curieuses
chaussures en peau de cerf reliées à des sortes de guêtres. Des
chercheurs les ont testées : les semelles en peau permettent de bien
tenir sur la neige mais présentent le gros défaut de ne pas être
imperméables.
Des mocassins d'une seule pièce en peau de vache et lacés au milieu
étaient encore utilisés en Irlande au début du siècle dernier. La
durée de vie de ces pampooties ne dépassait pas un mois.
D'autres modèles existaient déjà ailleurs dans le monde. Ainsi, des
sandales datant de la même époque ont été découvertes en Israël, dans
une grotte du désert de Judée. D'autres spécimens beaucoup plus
anciens (7 400 ans avant J.-C.), en paille et en cuir, ont été
retrouvés en Amérique du Nord.
L'exceptionnel état de conservation des objets enfouis dans le sol de
la grotte arménienne est avant tout dû au fait que l'air intérieur y
reste constamment sec et frais. Le sol était recouvert d'une épaisse
couche de fumier de chèvre qui, en séchant, a littéralement scellé les
objets recouverts, les préservant pour des millénaires. De grands
récipients, dont beaucoup contenaient du blé, de l'orge, des abricots
et d'autres plantes comestibles, ont été ainsi miraculeusement
préservés.
From: A. Papazian
Vendredi 11 Juin 2010
Il y a 5 500 ans, les humains étaient déjà bien chaussés
Le plus ancien soulier en cuir connu à ce jour a été découvert dans
une grotte, en Arménie.
AUTEUR: Miserey, Yves
ARCH�OLOGIE La plus ancienne chaussure en cuir connue à ce jour a été
découverte dans la grotte d'Areni, en Arménie. Elle était enfouie dans
une couche sédimentaire datée de 5 500 ans (PLoS One, en ligne le 10
juin 2010). Les données stratigraphiques ont été confirmées par deux
appareils de datation très sûrs, aux �tats-Unis et en Grande-Bretagne.
La précieuse petite pièce se trouvait à côté d'un os de cerf, de
tessons de céramique, de deux cornes de chèvres, de fragments de
roseaux et d'une vertèbre de poisson.
Un seul et unique soulier, le droit, a été trouvé. Il était rempli de
foin. Quand les archéologues l'ont extrait du sol, ils l'ont cru
beaucoup plus récent. Son état de conservation est en effet
exceptionnel et son style étonnamment moderne. Il garde presque la
forme du pied de son propriétaire, dont il ne reste plus rien.
Aujourd'hui certaines chaussures de femme ont à peu près le même
style, les deux côtés rabattus sur le dessus du pied et cousus
ensemble.
La personne qui portait ce soulier chaussait du 37. Elle avait le pied
fin, mais rien ne permet de déterminer son sexe. On sait par ailleurs
qu'en ces temps reculés, les hommes avaient les pieds plus petits que
de nos jours.
D'une seule pièce
« La chaussure était faite d'une seule pièce en peau de vache qui
enveloppait l'ensemble du pied », écrit l'équipe d'archéologues
pilotée par Ron Pinhasi, de l'université de Cork (Irlande).
Contrairement aux modèles actuels, elle n'avait pas de semelle rigide.
Pour adoucir la marche, des herbes ou de la mousse étaient glissées Ã
l'intérieur.
« On peut penser qu'à cette époque les hommes du Vieux Continent
portaient presque tous des chaussures », avancent les chercheurs en
s'appuyant sur leur découverte. Il y a près de 5 200 ans, Ã-tzi,
l'homme momifié découvert en septembre 1991 en haut du glacier du
massif de l'Ã-tztal (Autriche), portait lui aussi de curieuses
chaussures en peau de cerf reliées à des sortes de guêtres. Des
chercheurs les ont testées : les semelles en peau permettent de bien
tenir sur la neige mais présentent le gros défaut de ne pas être
imperméables.
Des mocassins d'une seule pièce en peau de vache et lacés au milieu
étaient encore utilisés en Irlande au début du siècle dernier. La
durée de vie de ces pampooties ne dépassait pas un mois.
D'autres modèles existaient déjà ailleurs dans le monde. Ainsi, des
sandales datant de la même époque ont été découvertes en Israël, dans
une grotte du désert de Judée. D'autres spécimens beaucoup plus
anciens (7 400 ans avant J.-C.), en paille et en cuir, ont été
retrouvés en Amérique du Nord.
L'exceptionnel état de conservation des objets enfouis dans le sol de
la grotte arménienne est avant tout dû au fait que l'air intérieur y
reste constamment sec et frais. Le sol était recouvert d'une épaisse
couche de fumier de chèvre qui, en séchant, a littéralement scellé les
objets recouverts, les préservant pour des millénaires. De grands
récipients, dont beaucoup contenaient du blé, de l'orge, des abricots
et d'autres plantes comestibles, ont été ainsi miraculeusement
préservés.
From: A. Papazian