TURQUIE : DEBUT DU PROCES DE MILITAIRES ACCUSES D'AVOIR PROJETE DES ATTENTATS
Stephane
armenews
17 juin 2010
TURQUIE
Le procès de 33 personnes, pour la plupart des militaires, accusees
d'avoir projete des attentats contre des personnalites non musulmanes
de Turquie pour destabiliser le gouvernement issu de la mouvance
islamiste, a debute mardi a Istanbul avec les denegations des
protagonistes.
Les suspects -un amiral d'active et un autre a la retraite, un
vice-amiral, 29 officiers et sous-officiers de la marine et un
civil- sont inculpes pour appartenance a un groupe arme clandestin,
ultranationaliste et laïque, le reseau Ergenekon. Ils encourent de
7 ans et demi a 15 ans de prison.
Selon l'acte d'accusation, des documents saisis chez les prevenus
indiquent qu'ils voulaient s'en prendre aux representants des minorites
non musulmanes de Turquie, notamment les Armeniens, en commettant
des enlèvements ou des attentats a la bombe notamment.
Des explosifs avaient ete decouverts en novembre 2008 dans un
sous-marin expose dans un musee qui devait etre la cible d'un attentat
au moment d'une visite scolaire.
Les suspects de cette affaire, le plan "Cage", voulaient donner
l'impression que la politique du Parti de la justice et du
developpement (AKP) etait d'encourager l'extremisme et la violence
islamiste.
Devant la cour mardi, le colonel des commandos de marine, Mucahit
Erakyol, a nie cette version des faits, evoquant une "manipulation"
visant a "nuire a l'image des militaires".
"Nous, les militaires, nous obeissons au droit de la guerre. Nous ne
faisons pas des choses pareilles", a insiste le colonel, s'efforcant
de demontrer, seance de retroprojecteur a l'appui, les incoherences,
selon lui, de l'accusation, et la fabrication de preuves pour
incriminer l'armee.
Dans la matinee, les juges ont par ailleurs rejete une demande de
desaisissement faite par un des accuses qui estimait devoir etre juge
par un tribunal militaire.
Ils ont aussi accepte la demande de constitution de partie civile
de l'hebdomadaire bilingue turc-armenien Agos, qui a fait l'objet
de menaces pouvant etre liees au dossier et dont le fondateur, le
journaliste armenien de Turquie Hrant Dink, a ete abattu par un jeune
nationaliste en janvier 2007.
Devant le tribunal, une trentaine de manifestants ont appele les
juges a l'intransigeance.
"Mettez les putschistes en cage", pouvait-on lire sur une de leurs
banderoles, tandis que les manifestants scandaient : "Dites non aux
coups d'Etat".
Un peu plus tard, une quinzaine de defenseurs de l'armee ont manifeste
avec des affiches clamant "les heros sont a l'interieur (du tribunal),
où est la justice ?" et "gloire a nos valeureux officiers patriotes".
Au total 290 personnes ont ete inculpees dans le cadre des differentes
enquetes sur le reseau Ergenekon, accuse d'avoir voulu semer le chaos
en Turquie pour favoriser un putsch.
Les enquetes, debutees en 2007, sont controversees, certains
observateurs y voyant un moyen pour le gouvernement de faire taire
l'opposition laïque, d'autres une avancee sans precedent de l'Etat
de droit en Turquie.
L'armee, qui a renverse quatre gouvernements depuis 1960, se considère
comme garante de la laïcite.
From: A. Papazian
Stephane
armenews
17 juin 2010
TURQUIE
Le procès de 33 personnes, pour la plupart des militaires, accusees
d'avoir projete des attentats contre des personnalites non musulmanes
de Turquie pour destabiliser le gouvernement issu de la mouvance
islamiste, a debute mardi a Istanbul avec les denegations des
protagonistes.
Les suspects -un amiral d'active et un autre a la retraite, un
vice-amiral, 29 officiers et sous-officiers de la marine et un
civil- sont inculpes pour appartenance a un groupe arme clandestin,
ultranationaliste et laïque, le reseau Ergenekon. Ils encourent de
7 ans et demi a 15 ans de prison.
Selon l'acte d'accusation, des documents saisis chez les prevenus
indiquent qu'ils voulaient s'en prendre aux representants des minorites
non musulmanes de Turquie, notamment les Armeniens, en commettant
des enlèvements ou des attentats a la bombe notamment.
Des explosifs avaient ete decouverts en novembre 2008 dans un
sous-marin expose dans un musee qui devait etre la cible d'un attentat
au moment d'une visite scolaire.
Les suspects de cette affaire, le plan "Cage", voulaient donner
l'impression que la politique du Parti de la justice et du
developpement (AKP) etait d'encourager l'extremisme et la violence
islamiste.
Devant la cour mardi, le colonel des commandos de marine, Mucahit
Erakyol, a nie cette version des faits, evoquant une "manipulation"
visant a "nuire a l'image des militaires".
"Nous, les militaires, nous obeissons au droit de la guerre. Nous ne
faisons pas des choses pareilles", a insiste le colonel, s'efforcant
de demontrer, seance de retroprojecteur a l'appui, les incoherences,
selon lui, de l'accusation, et la fabrication de preuves pour
incriminer l'armee.
Dans la matinee, les juges ont par ailleurs rejete une demande de
desaisissement faite par un des accuses qui estimait devoir etre juge
par un tribunal militaire.
Ils ont aussi accepte la demande de constitution de partie civile
de l'hebdomadaire bilingue turc-armenien Agos, qui a fait l'objet
de menaces pouvant etre liees au dossier et dont le fondateur, le
journaliste armenien de Turquie Hrant Dink, a ete abattu par un jeune
nationaliste en janvier 2007.
Devant le tribunal, une trentaine de manifestants ont appele les
juges a l'intransigeance.
"Mettez les putschistes en cage", pouvait-on lire sur une de leurs
banderoles, tandis que les manifestants scandaient : "Dites non aux
coups d'Etat".
Un peu plus tard, une quinzaine de defenseurs de l'armee ont manifeste
avec des affiches clamant "les heros sont a l'interieur (du tribunal),
où est la justice ?" et "gloire a nos valeureux officiers patriotes".
Au total 290 personnes ont ete inculpees dans le cadre des differentes
enquetes sur le reseau Ergenekon, accuse d'avoir voulu semer le chaos
en Turquie pour favoriser un putsch.
Les enquetes, debutees en 2007, sont controversees, certains
observateurs y voyant un moyen pour le gouvernement de faire taire
l'opposition laïque, d'autres une avancee sans precedent de l'Etat
de droit en Turquie.
L'armee, qui a renverse quatre gouvernements depuis 1960, se considère
comme garante de la laïcite.
From: A. Papazian