L'Express, France
5 Mars 2010
Ankara reste décidé à normaliser ses liens avec Erevan
Par Reuters, publié le 05/03/2010 à 15:08 - mis à jour le 05/03/2010 à 20:15
ANKARA - La Turquie a fait savoir vendredi qu'elle restait déterminée
à normaliser ses relations avec l'Arménie, indépendamment de la
décision de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des
représentants américaine de qualifier de "génocide" le massacre des
Arméniens durant la Première Guerre mondiale.
Ankara a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis "pour consultations" Ã
la suite du vote, par 23 voix contre 22, des membres de la commission
autorisant le président Barack Obama à utiliser le terme de génocide
pour évoquer le massacre, décision saluée par le gouvernement
d'Erevan.
Le vote de la commission des Affaires étrangères n'entraînera pas "Ã
ce stade" un vote en séance plénière, a déclaré un responsable
démocrate souhaitant garder l'anonymat.
La Turquie reconnaît le massacre de chrétiens arméniens par les
Ottomans, mais elle nie qu'il ait fait plus de 1,5 million de morts et
qu'il s'agisse d'un génocide, un terme utilisé par un grand nombre
d'historiens occidentaux et des parlements étrangers.
"Nous sommes déterminés à continuer la normalisation de nos relations
avec l'Arménie", a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires
étrangères, Ahmet Davutoglu, au lendemain du vote de la commission des
Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
La Turquie et l'Arménie ont signé l'an dernier un accord historique
prévoyant la réouverture de leur frontière commune, mais il doit
encore être ratifié par les parlements d'Ankara et d'Erevan.
Toutefois, le président turc Abdullah Gül, à l'origine du
rapprochement avec l'Arménie à la faveur d'une visite à Erevan en 2008
pour assister à un match de football, a déclaré que l'initiative
américaine fragilisait la stabilité du Caucase.
Le Premier ministre Tayyip Erdogan a quant à lui estimé que le
"partenariat stratégique" entre Washington et Ankara, pièce importante
du puzzle de l'Otan, pâtiraient de ce vote, que le président Obama
aurait voulu éviter.
Prié de dire si Ankara entendait prendre des mesures de représailles
envers les Etats-Unis, Davutoglu a déclaré qu'il était prématuré de se
prononcer.
Pour sa part, le parlement d'Azerbaïdjan a dénoncé le vote des
représentants américains, estimant qu'il portait atteinte à la
stabilité régionale et nuisait aux efforts de règlement du conflit du
Haut-Karabakh.
Selon le gouvernement de Bakou, allié traditionnel de la Turquie, une
telle marque de soutien ne peut que renforcer l'intransigeance de
l'Arménie au sujet de l'indépendance de cette enclave azerbaïdjanaise
peuplée en majorité d'Arméniens.
http://www.lexpress.fr/ac tualites/2/ankara-reste-decide-a-normaliser-ses-li ens-avec-erevan_853184.html
5 Mars 2010
Ankara reste décidé à normaliser ses liens avec Erevan
Par Reuters, publié le 05/03/2010 à 15:08 - mis à jour le 05/03/2010 à 20:15
ANKARA - La Turquie a fait savoir vendredi qu'elle restait déterminée
à normaliser ses relations avec l'Arménie, indépendamment de la
décision de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des
représentants américaine de qualifier de "génocide" le massacre des
Arméniens durant la Première Guerre mondiale.
Ankara a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis "pour consultations" Ã
la suite du vote, par 23 voix contre 22, des membres de la commission
autorisant le président Barack Obama à utiliser le terme de génocide
pour évoquer le massacre, décision saluée par le gouvernement
d'Erevan.
Le vote de la commission des Affaires étrangères n'entraînera pas "Ã
ce stade" un vote en séance plénière, a déclaré un responsable
démocrate souhaitant garder l'anonymat.
La Turquie reconnaît le massacre de chrétiens arméniens par les
Ottomans, mais elle nie qu'il ait fait plus de 1,5 million de morts et
qu'il s'agisse d'un génocide, un terme utilisé par un grand nombre
d'historiens occidentaux et des parlements étrangers.
"Nous sommes déterminés à continuer la normalisation de nos relations
avec l'Arménie", a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires
étrangères, Ahmet Davutoglu, au lendemain du vote de la commission des
Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
La Turquie et l'Arménie ont signé l'an dernier un accord historique
prévoyant la réouverture de leur frontière commune, mais il doit
encore être ratifié par les parlements d'Ankara et d'Erevan.
Toutefois, le président turc Abdullah Gül, à l'origine du
rapprochement avec l'Arménie à la faveur d'une visite à Erevan en 2008
pour assister à un match de football, a déclaré que l'initiative
américaine fragilisait la stabilité du Caucase.
Le Premier ministre Tayyip Erdogan a quant à lui estimé que le
"partenariat stratégique" entre Washington et Ankara, pièce importante
du puzzle de l'Otan, pâtiraient de ce vote, que le président Obama
aurait voulu éviter.
Prié de dire si Ankara entendait prendre des mesures de représailles
envers les Etats-Unis, Davutoglu a déclaré qu'il était prématuré de se
prononcer.
Pour sa part, le parlement d'Azerbaïdjan a dénoncé le vote des
représentants américains, estimant qu'il portait atteinte à la
stabilité régionale et nuisait aux efforts de règlement du conflit du
Haut-Karabakh.
Selon le gouvernement de Bakou, allié traditionnel de la Turquie, une
telle marque de soutien ne peut que renforcer l'intransigeance de
l'Arménie au sujet de l'indépendance de cette enclave azerbaïdjanaise
peuplée en majorité d'Arméniens.
http://www.lexpress.fr/ac tualites/2/ankara-reste-decide-a-normaliser-ses-li ens-avec-erevan_853184.html