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Le Genocide Des Armeniens: Un Cas De Memoire Selective

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    LE GENOCIDE DES ARMENIENS: UN CAS DE MEMOIRE SELECTIVE
    Par Dmitri Babitch, RIA Novosti

    RIA Novosti
    http://fr.rian.ru/discussion/20100309/1862 11705.html
    9 Mars 2010
    Russie

    La résolution adoptée non pas même par la totalité du congrès
    américain, mais seulement par le comité des affaires internationales
    de sa chambre basse, et portant sur le génocide des Arméniens
    perpétrÃ&#xA9 ; dans l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale,
    a soulevé une véritable tempête diplomatique internationale.

    L'activité fébrile des diplomates et les hésitations criantes
    de l'administration américaine mettent en évidence un fait
    incontestable: celui de l'influence accrue de la Turquie dans le monde.

    Rappelons que la résolution du comité revêt un caractère non
    contraignant, que personne ne sait très bien si elle va être soumise
    a une réunion plénière de la chambre des représentants, mais la
    Turquie a déja rappelé son ambassadeur pour consultations a Ankara
    et, comme le fait savoir le New York Times, la Secrétaire d'Ã~Itat
    Hillary Clinton a demandé aux membres du congrès de ne pas aborder
    actuellement ce sujet délicat.

    Après l'extermination de 1,5 million d'Arméniens en 1915 a la suite
    des actions du gouvernement des Â" Jeunes Turcs Â", la Turquie et
    l'Arménie avaient rompu toutes relations diplomatiques. La fin de ce
    refroidissement ne s'est dessinée que l'année dernière lorsqu'a
    l'automne 2009, les deux parties se sont entendues pour rétablir
    des contacts bilatéraux. Cela a été considéré comme un succès
    des dirigeants turcs, plus précisément du président et du premier
    ministre. Le Â" dégel Â" serait-il maintenant reporté?

    C'est peu probable. En revanche, les hommes politiques turcs tenteront
    manifestement de profiter de la situation pour rehausser leur propre
    prestige. En effet, quel pays pourrait se targuer de faire hésiter
    le chef de la diplomatie de la plus forte puissance du monde?

    Il est fort possible que le scandale actuel ne fasse qu'accroître le
    prestige de l'actuel premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Il
    avait récemment jeté un défi aux militaires, pour la première
    fois dans l'histoire du pays, en révélant les plans d'un coup
    d'Ã~Itat militaire prévu initialement en 2003. Avant cela, Erdogan
    avait assumé le rôle de défenseur des Palestiniens, ses frères
    musulmans, en critiquant sévèrement IsraÃ"l pour son opération
    dans la bande de Gaza.

    Pendant la campagne irakienne des Ã~Itats-Unis, la Turquie n'avait
    pas laissé passer les troupes américaines par son territoire,
    obligeant ainsi Washington a emprunter l'itinéraire méridional pour
    son intervention en Irak.

    Et voila que la position des Ã~Itats-Unis sur le génocide des
    Arméniens, ambiguÃ" depuis plusieurs années et qui avait aidé
    Washington, a un moment donné, a entraîner la Turquie dans l'OTAN et
    a lui conférer une position forte, commence a se retourner contre les
    intérêts américains. C'est une histoire pleine d'enseignements. En
    effet, il ne s'agit pas seulement des événements de 1915, il y a
    aussi d'autres exemples. Les médias occidentaux oublient toujours
    le massacre des Arméniens en 1989-1990 a Bakou, en ne mentionnant
    que l'introduction des troupes soviétiques dans cette ville. Cette
    mémoire sélective des médias américains et ouest-européens
    s'explique facilement: il est très facile d'accuser de tous les maux
    la Â" main de Moscou Â" et d'oublier les événements précédents,
    bien que les troupes envoyées alors sur ordre de Moscou aient
    sauvé des milliers d'Arméniens et d'autres Â" russophones Â"
    de Bakou. D'ailleurs, dans plusieurs médias russes, le sujet des
    pogroms de Bakou est impopulaire, presque interdit. On prétend qu'on
    pourrait perdre la des contrats de publicité et se quereller avec
    des personnes influentes.

    Â"Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour que les médias du monde
    entier se souviennent de ces événements, a déclaré le politologue
    Andronik Migranian, membre de la Chambre civile de Russie. Faut-il que
    la République d'Arménie lance elle-même des campagnes d'informations
    pour que l'affaire bouge du point mort?!Â"

    En fait, tant les événements de 1915 que ceux des années 1980 en
    Arménie et en Azerbaïdjan concernent le monde entier, et non pas
    seulement les Arméniens. Les pogroms anti-arméniens de Bakou avaient
    été précédés de l'expulsion violente des Azerbaïdjanais du
    Haut-Karabakh, puis la tragédie de Khodjaly avait bouleversé le monde
    entier. Garder a l'esprit, ne pas oublier les massacres, s'interdire
    toute mémoire sélective. Sinon, les scandales diplomatiques du type
    de la brouille américano-turque actuelle se reproduiront sans arrêt.

    Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur
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