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Un peu d'Armenie en Perigord noir

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    Un peu d'Arménie en Périgord noir

    REVUE DE PRESSE

    dimanche9 mai 2010, par Stéphane/armenews



    La pluie venait de remplacer la neige, mercredi en début de soirée,
    quand Saint-Chamassy se préparait à remplir son devoir de mémoire
    envers l'amiral Louis Dartige du Fournet, sauveur des Arméniens de
    Mousa Ler en septembre 1915 alors qu'il commandait la flotte des
    forces alliées en Méditerranée. « Un temps de marin », a souligné
    Bernard Musset, sous-préfet de Sarlat et officier de marine, qui a
    présidé cette cérémonie à l'invitation de Claude Fauret, maire de la
    commune.

    Dans le petit cimetière du village qui surplombe la vallée et où
    repose l'amiral, la délégation arménienne s'est avérée fournie.
    Étaient réunis pour l'événement ceux qui ont mené les recherches pour
    retrouver la tombe de l'amiral, des représentants officiels de la
    communauté, les jeunes musiciens et chanteurs de l'orchestre Naregatsi
    et des participants venus spontanément après avoir pris connaissance
    de l'aura de cette manifestation.

    Oraison funèbre

    Une cérémonie pour le moins chargée d'émotion, qui était portée à son
    paroxysme avec le long du discours (dans un français parfait) de
    Thomas Aintabian, informaticien passionné d'histoire résidant au Liban
    et descendant des rescapés de Mousa Ler. « Ma grand-mère me parlait
    d'un amiral noble et courageux qui était devenu leur sauveur, a
    expliqué celui qui est à l'origine de ce grand retour dans le passé.
    Le 24 avril 1915, après la décapitation de l'élite arménienne, nos
    aïeux ont été forcés de quitter leur terre ancestrale, [...] Refusant
    d'être déportés, les Mousalertsi ont gravi les contreforts de la
    montagne qui surplombe la Méditerranée et se sont battus pendant plus
    de quarante jours, à armes inégales, contre l'armée ottomane. »

    Le 5 septembre, le pavillon blanc à croix rouge brandi par les
    résistants a été repéré par le croiseur Guichen et les enfants comme
    les vieillards ont été évacués vers Port-Saïd, en Égypte. « Les récits
    de ma grand-mère et la forte gratitude du peuple de Djebel Mousa (Mont
    Moïse) m'ont poussé à faire ces recherches. La tombe d'un proche nous
    lie avec l'endroit où elle est creusée et cet endroit devient nôtre.
    Désormais, je suis Eumachois et que ce qui a été dit puisse être une
    oraison funèbre à titre posthume. »

    Un symbole fort

    Contraints à nouveau de quitter leur terre en 1939, les Arméniens de
    Mousa Ler se sont installés au Liban, dans la ville d'Anjar. Là, ils
    ont créé un musée où est conservé tout ce qui les rattache à leur
    passé et à leur histoire. Le pavillon blanc à croix rouge - un drap
    sur lequel on avait cousu la croix de l'habit d'un enfant de ch`ur - y
    est soigneusement plié. Symbole cher au c`ur de chaque Mousalertsi, il
    a été sculpté dans le marbre à l'identique, par Aghassi, un artiste
    descendant des rescapés.

    Trois jours avant la cérémonie, ce drapeau de pierre a été béni et
    embrassé par chaque participant à la messe solennelle célébrée en la
    mémoire de l'amiral à Anjar. Il est apposé depuis mercredi sur la
    tombe de celui dont les Arméniens n'oublieront jamais le nom et qui
    pourrait peut-être avoir l'occasion de revenir en Périgord noir. La
    communauté arménienne a en effet avancé ce jour l'éventualité d'un
    jumelage officiel.

    Saint-Chamassy · Sarlat-la-Canéda · Dordogne

    Sud Ouest
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