La Croix
Mercredi 20 Octobre 2010
Mgr Grégoire Ghabroyan, évêque de Sainte-Croix de Paris des arméniens
catholiques : « La laïcité positive est incompréhensible dans les pays
musulmans »;
Le synode pour le Moyen-Orient. Entretien;
Pour l'évêque arménien de Paris, interrogé lundi par « La Croix »,
Radio Vatican et l'OEuvre d'Orient, beaucoup de catholiques arméniens
de la diaspora perdent leurs valeurs spirituelles au contact d'une
société sécularisée et laïcisée
par MOUNIER Frédéric; BONNEL Olivier
Quelle est la situation de l'Église arménienne en France ?
Mgr Grégoire GHabRoYan : Les Arméniens sont arrivés en France depuis
1920. Ils étaient issus de toutes les communautés, apostolique,
catholique, évangéliques. La France compte aujourd'hui de 400 000 à
500 000 Arméniens, dont 30 000 catholiques, répartis en région
parisienne, en Rhône-Alpes et sur la Côte d'Azur. Quatre prêtres
desservent nos six paroisses.
Les fidèles se sont-ils « latinisés » au contact de l'Église catholique latine ?
Bien qu'ils soient parfaitement intégrés dans la société française,
cette « latinisation » constituerait à leurs yeux une trahison.
Beaucoup, malheureusement, perdent leurs valeurs spirituelles au
contact d'une société sécularisée et laïcisée, et abandonnent
également leur culture et leur histoire.
Le Synode réclame l'extension de la juridiction des patriarches hors
de leur territoire patriarcal. Qu'en pensez-vous ?
Cette revendication a déjà été soumise à Paul VI et à Jean-Paul II.
Aux États-Unis, les évêques de rite oriental font partie de la
Conférence des évêques. D'après le code de droit canonique occidental,
chaque évêque est invité à créer une structure pour subvenir aux
besoins spirituels des émigrés dans son pays. Quand leur nombre
devient important, la Conférence épiscopale peut accepter, en accord
avec le Saint-Siège, la nomination d'un évêque et la création d'une
éparchie ou d'un diocèse.
Quel est le lien des chrétiens arméniens de France avec leur pays d'origine ?
Leur identité nationale est très forte : ils sont d'abord arméniens
avant d'être catholiques. Nous restons très attachés à notre histoire,
à notre culture. Jean-Paul II m'avait dit : « Dites-leur de rester
arméniens pour rester chrétiens. »
Quel est votre regard sur le concept de « laïcité positive » qui
semble être suspecté d'athéisme par certains des pères synodaux ?
La laïcité positive est une trouvaille tout à fait française. Elle n'a
cours ni en Espagne ni en Italie. Employer cette notion dans des pays
musulmans est tout à fait incompréhensible.
RECUEILLI PAR
From: A. Papazian
Mercredi 20 Octobre 2010
Mgr Grégoire Ghabroyan, évêque de Sainte-Croix de Paris des arméniens
catholiques : « La laïcité positive est incompréhensible dans les pays
musulmans »;
Le synode pour le Moyen-Orient. Entretien;
Pour l'évêque arménien de Paris, interrogé lundi par « La Croix »,
Radio Vatican et l'OEuvre d'Orient, beaucoup de catholiques arméniens
de la diaspora perdent leurs valeurs spirituelles au contact d'une
société sécularisée et laïcisée
par MOUNIER Frédéric; BONNEL Olivier
Quelle est la situation de l'Église arménienne en France ?
Mgr Grégoire GHabRoYan : Les Arméniens sont arrivés en France depuis
1920. Ils étaient issus de toutes les communautés, apostolique,
catholique, évangéliques. La France compte aujourd'hui de 400 000 à
500 000 Arméniens, dont 30 000 catholiques, répartis en région
parisienne, en Rhône-Alpes et sur la Côte d'Azur. Quatre prêtres
desservent nos six paroisses.
Les fidèles se sont-ils « latinisés » au contact de l'Église catholique latine ?
Bien qu'ils soient parfaitement intégrés dans la société française,
cette « latinisation » constituerait à leurs yeux une trahison.
Beaucoup, malheureusement, perdent leurs valeurs spirituelles au
contact d'une société sécularisée et laïcisée, et abandonnent
également leur culture et leur histoire.
Le Synode réclame l'extension de la juridiction des patriarches hors
de leur territoire patriarcal. Qu'en pensez-vous ?
Cette revendication a déjà été soumise à Paul VI et à Jean-Paul II.
Aux États-Unis, les évêques de rite oriental font partie de la
Conférence des évêques. D'après le code de droit canonique occidental,
chaque évêque est invité à créer une structure pour subvenir aux
besoins spirituels des émigrés dans son pays. Quand leur nombre
devient important, la Conférence épiscopale peut accepter, en accord
avec le Saint-Siège, la nomination d'un évêque et la création d'une
éparchie ou d'un diocèse.
Quel est le lien des chrétiens arméniens de France avec leur pays d'origine ?
Leur identité nationale est très forte : ils sont d'abord arméniens
avant d'être catholiques. Nous restons très attachés à notre histoire,
à notre culture. Jean-Paul II m'avait dit : « Dites-leur de rester
arméniens pour rester chrétiens. »
Quel est votre regard sur le concept de « laïcité positive » qui
semble être suspecté d'athéisme par certains des pères synodaux ?
La laïcité positive est une trouvaille tout à fait française. Elle n'a
cours ni en Espagne ni en Italie. Employer cette notion dans des pays
musulmans est tout à fait incompréhensible.
RECUEILLI PAR
From: A. Papazian