DES FERMIERS BLANCS SUD-AFRICAINS REVENT D'UNE NOUVELLE VIE EN GEORGIE
Stephane
armenews.com
vendredi 5 aout 2011
Loin de son Afrique du Sud natale, des tensions raciales et de la
reforme agraire lancee après la fin de l'apartheid, le fermier Piet
Kemp veut commencer une nouvelle vie en Georgie, pays du Caucase qui
mise sur l'apport de ces agriculteurs experimentes.
"J'ai demenage en Georgie car je vois de grandes opportunites ici,
le climat est agreable, les sols sont fertiles et il y a un bon
marche", explique a l'AFP cet homme de 67 ans, d'origine Boers,
qui apprend desormais le georgien et envisage de se convertir au
christianisme orthodoxe.
"Je suis venu en Georgie pour etre Georgien", ajoute-t-il, precisant
que sa famille doit bientôt le rejoindre.
M. Kemp a ete le premier des dix fermiers blancs sud-africains a
s'etre recemment installes dans cette ancienne republique sovietique,
où le secteur agricole est en perte de vitesse depuis la fin de l'URSS.
Mais outre les opportunites financières, M. Kemp a surtout voulu fuir
les violences et la reforme agraire dans son pays natal.
Après la chute de l'apartheid, au debut des annees 1990, le
gouvernement a mis en place une politique de redistribution des terres,
dont 87% etaient alors entre les mains de la minorite blanche.
Cela a provoque le mecontentement de cette population blanche,
qui inclut les Boers, des descendants des pionniers essentiellement
neerlandophones arrives en Afrique du Sud a partir du XVIIème siècle,
et des violences ont explose.
"Nous avons essaye de defendre nos droits, mais nous avons perdu
cette guerre", dit M. Kemp.
700 hectares de terres dans l'est de la Georgie
Il a vendu sa ferme dans la province de Mpoumalanga, a obtenu la
nationalite georgienne et en mars 2011 a recu 700 hectares de terres
dans le village de Sartichala dans l'est de la Georgie, où il cultive
desormais du maïs et du ble.
"D'importants capitaux vont etre investis dans le secteur agricole en
Georgie" avec ce nouveau projet, a indique le ministre de la Diaspora
Mirza Davitaïa, qui en a la charge.
Les fermiers sud-africains "vont apporter leurs competences, leur
experience et leur technologie", a-t-il ajoute.
Un site Internet, www.boers.ge, a meme ete cree pour attirer ces
fermiers experimentes et M. Davitaïa se veut très optimiste, estimant
que les dix premiers venus ne sont que le debut d'une longue serie.
une initiative pas appreciee de tous
Cette initiative n'est toutefois pas appreciee de tous. A Sartichala,
des paysans locaux estiment que le gouvernement devrait avant tout
s'occuper d'eux.
"Je n'ai rien contre les Boers mais notre gouvernement devrait
d'abord se soucier de ses propres citoyens. Les villages georgiens,
l'agriculture georgienne et les paysans georgiens ont ete negliges
depuis des annees", a declare a l'AFP l'un d'eux, Tengo Paatachvili.
La Georgie importe actuellement près de 80% de ses denrees
alimentaires, ce qui a un impact important sur l'inflation.
Avant la chute de l'URSS, l'agriculuture etait pourtant extremement
developpee dans le pays, alors connue pour ses agrumes, ses vignes,
ses noix et son the. Mais au cours des sept dernières annees, le taux
de terres cultivees a diminue de 43%.
Après l'independance en 1991, les exploitations collectives ont ete
morcelees en petites parcelles privatisees qui ont cree une agriculture
de subsistance peu efficace.
"La Georgie a un reel potentiel pour devenir un exportateur de produits
agricoles : de fruits, de legumes, de viande et de betail", a declare
l'expert David Chervachidze.
Stephane
armenews.com
vendredi 5 aout 2011
Loin de son Afrique du Sud natale, des tensions raciales et de la
reforme agraire lancee après la fin de l'apartheid, le fermier Piet
Kemp veut commencer une nouvelle vie en Georgie, pays du Caucase qui
mise sur l'apport de ces agriculteurs experimentes.
"J'ai demenage en Georgie car je vois de grandes opportunites ici,
le climat est agreable, les sols sont fertiles et il y a un bon
marche", explique a l'AFP cet homme de 67 ans, d'origine Boers,
qui apprend desormais le georgien et envisage de se convertir au
christianisme orthodoxe.
"Je suis venu en Georgie pour etre Georgien", ajoute-t-il, precisant
que sa famille doit bientôt le rejoindre.
M. Kemp a ete le premier des dix fermiers blancs sud-africains a
s'etre recemment installes dans cette ancienne republique sovietique,
où le secteur agricole est en perte de vitesse depuis la fin de l'URSS.
Mais outre les opportunites financières, M. Kemp a surtout voulu fuir
les violences et la reforme agraire dans son pays natal.
Après la chute de l'apartheid, au debut des annees 1990, le
gouvernement a mis en place une politique de redistribution des terres,
dont 87% etaient alors entre les mains de la minorite blanche.
Cela a provoque le mecontentement de cette population blanche,
qui inclut les Boers, des descendants des pionniers essentiellement
neerlandophones arrives en Afrique du Sud a partir du XVIIème siècle,
et des violences ont explose.
"Nous avons essaye de defendre nos droits, mais nous avons perdu
cette guerre", dit M. Kemp.
700 hectares de terres dans l'est de la Georgie
Il a vendu sa ferme dans la province de Mpoumalanga, a obtenu la
nationalite georgienne et en mars 2011 a recu 700 hectares de terres
dans le village de Sartichala dans l'est de la Georgie, où il cultive
desormais du maïs et du ble.
"D'importants capitaux vont etre investis dans le secteur agricole en
Georgie" avec ce nouveau projet, a indique le ministre de la Diaspora
Mirza Davitaïa, qui en a la charge.
Les fermiers sud-africains "vont apporter leurs competences, leur
experience et leur technologie", a-t-il ajoute.
Un site Internet, www.boers.ge, a meme ete cree pour attirer ces
fermiers experimentes et M. Davitaïa se veut très optimiste, estimant
que les dix premiers venus ne sont que le debut d'une longue serie.
une initiative pas appreciee de tous
Cette initiative n'est toutefois pas appreciee de tous. A Sartichala,
des paysans locaux estiment que le gouvernement devrait avant tout
s'occuper d'eux.
"Je n'ai rien contre les Boers mais notre gouvernement devrait
d'abord se soucier de ses propres citoyens. Les villages georgiens,
l'agriculture georgienne et les paysans georgiens ont ete negliges
depuis des annees", a declare a l'AFP l'un d'eux, Tengo Paatachvili.
La Georgie importe actuellement près de 80% de ses denrees
alimentaires, ce qui a un impact important sur l'inflation.
Avant la chute de l'URSS, l'agriculuture etait pourtant extremement
developpee dans le pays, alors connue pour ses agrumes, ses vignes,
ses noix et son the. Mais au cours des sept dernières annees, le taux
de terres cultivees a diminue de 43%.
Après l'independance en 1991, les exploitations collectives ont ete
morcelees en petites parcelles privatisees qui ont cree une agriculture
de subsistance peu efficace.
"La Georgie a un reel potentiel pour devenir un exportateur de produits
agricoles : de fruits, de legumes, de viande et de betail", a declare
l'expert David Chervachidze.