RWANDA : UNE REACTION A UN ARTICLE DU NOUVEL OBSERVATEUR
collectifvan.org
08-08-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Notre amie le docteur Annie
Faure, representante en France de trois femmes Tutsi qui accusent
des militaires francais de les avoir systematiquement violees en
1994, a envoye un texte au Nouvel Obs, dans lequel elle revient sur
certains aspects de l'article consacre par le Nouvel Obs a ce sujet
sensible. Le Collectif VAN reprend ici la lettre du docteur Annie
Faure, publiee le 23-07-11 sur le site du Nouvel Obs.
Publie le 23-07-11 a 02:07 Modifie le 25-07-11 a 11:09 par Le Nouvel
Observateur
Voici le texte que nous a fait parvenir le docteur Annie Faure,
representante en France de trois femmes Tutsi qui accusent des
militaires francais de les avoir systematiquement violees en 1994,
dans lequel elle revient sur certains aspects de notre article consacre
a ce sujet.
J'ai lu avec attention l'article consacre aux plaintes des 3 femmes
Tutsi, "Francoise", "Diane" et "Olive." En tant que representante
en France de ces trois Rwandaises, certains points m'etonnent et
me choquent.
Tout d'abord, le chapeau de l'article est absurde et tendancieux.
Absurde : le genocide Hutu est un non-sens. Tendancieux : la question :
info ou intox ? avec son air de ne pas y toucher, discredite d'emblee
les 3 plaintes.
Au c~\ur de l'article, il est affirme a partir des "documents"
(???) qu'il n'y avait finalement rien dans les plaintes de 2004 qui
evoquaient la systematisation des viols sur les femmes Tutsi.
Dans ce cas, pour quelles raisons la juge Florence Michon aurait
initie en avril 2010 une instruction pour "Crime contre l'Humanite"
et pour "Participation a une association de malfaiteurs en vue de la
preparation d'un crime contre l'Humanite" ?
Pour quelles raisons, la Chambre d'Instruction ce 13 septembre 2010
aurait rejete l'appel du Parquet en mai 2010 qui reclamait justement
une nouvelle qualification du crime, c'est a dire une qualification de
"viol simple" et non en "crime contre l'humanite" les grossieretes
sexuelles des soldats. Pourquoi avoir omis d'informer les lecteurs
de cet appel du Parquet et son rejet ?
Pour quelles raisons me battrais-je depuis 7 ans si je n'etais pas
convaincue par la semeiologie des plaintes et la credibilite de ces
femmes ?
Pourquoi ce discredit jete sur les temoins en les qualifiant de
"sujets a caution". Ce ne sont pas "des miliciens qui attendaient leur
jugement", mais des militaires qui purgeaient leur peine et un refugie
des camps, temoin accable des viols et des requisitions des femmes.
Ces temoignages sont factuels, detailles et concordants.
Le terme "amplification fantasmatique du traumatisme" est gratuit
et insultant : le point d'interrogation n'enlève pas son caractère
diffamatoire. Comment peut-t-on traiter ces femmes de la sorte ?
Pourquoi une telle derive machiste ?
Je n'ai pas au Rwanda recueilli "des temoignages qui ont servi de
base aux plaintes". J'ai recueilli des plaintes, tout simplement, des
plaintes de femmes Tutsi brisees, en quete de justice, des plaintes
destinees a leur avocat Maitre Antoine Comte.
Enfin, il est affirme que "cette affaire degoupille une grenade de
plus dans les relations deja minees entre Paris et Kigali". C'est
faux. La grenade degoupillee, c'est le silence, c'est l'omerta sur
la complicite de la France au genocide des Tutsi ; Ce n'est pas la
verite - si cruelle soit elle - pour notre armee et ses dirigeants.
Quant a l'Universitaire Gerard Prunier - avec tout le respect que je
lui dois - il ne s'est interesse a ma connaissance depuis 2004 ni de
près ni de loin a ces plaintes.
Les inepties du chapeau ont contamine l'article : celui-ci hesite,
troque d'un paragraphe l'autre un habit de journaliste contre une
robe du juge puis de l'avocat de l'armee francaise. On dirait que la
journaliste danse d'un pied sur l'autre. Qui au Nouvel Observateur
fait valser la verite ?
Annie Faure, medecin humanitaire au Rwanda en 1994. Auteur de
"Blessures d'humanitaire".
Retour a la rubrique
Source/Lien : Nouvel Obs
From: Baghdasarian
collectifvan.org
08-08-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Notre amie le docteur Annie
Faure, representante en France de trois femmes Tutsi qui accusent
des militaires francais de les avoir systematiquement violees en
1994, a envoye un texte au Nouvel Obs, dans lequel elle revient sur
certains aspects de l'article consacre par le Nouvel Obs a ce sujet
sensible. Le Collectif VAN reprend ici la lettre du docteur Annie
Faure, publiee le 23-07-11 sur le site du Nouvel Obs.
Publie le 23-07-11 a 02:07 Modifie le 25-07-11 a 11:09 par Le Nouvel
Observateur
Voici le texte que nous a fait parvenir le docteur Annie Faure,
representante en France de trois femmes Tutsi qui accusent des
militaires francais de les avoir systematiquement violees en 1994,
dans lequel elle revient sur certains aspects de notre article consacre
a ce sujet.
J'ai lu avec attention l'article consacre aux plaintes des 3 femmes
Tutsi, "Francoise", "Diane" et "Olive." En tant que representante
en France de ces trois Rwandaises, certains points m'etonnent et
me choquent.
Tout d'abord, le chapeau de l'article est absurde et tendancieux.
Absurde : le genocide Hutu est un non-sens. Tendancieux : la question :
info ou intox ? avec son air de ne pas y toucher, discredite d'emblee
les 3 plaintes.
Au c~\ur de l'article, il est affirme a partir des "documents"
(???) qu'il n'y avait finalement rien dans les plaintes de 2004 qui
evoquaient la systematisation des viols sur les femmes Tutsi.
Dans ce cas, pour quelles raisons la juge Florence Michon aurait
initie en avril 2010 une instruction pour "Crime contre l'Humanite"
et pour "Participation a une association de malfaiteurs en vue de la
preparation d'un crime contre l'Humanite" ?
Pour quelles raisons, la Chambre d'Instruction ce 13 septembre 2010
aurait rejete l'appel du Parquet en mai 2010 qui reclamait justement
une nouvelle qualification du crime, c'est a dire une qualification de
"viol simple" et non en "crime contre l'humanite" les grossieretes
sexuelles des soldats. Pourquoi avoir omis d'informer les lecteurs
de cet appel du Parquet et son rejet ?
Pour quelles raisons me battrais-je depuis 7 ans si je n'etais pas
convaincue par la semeiologie des plaintes et la credibilite de ces
femmes ?
Pourquoi ce discredit jete sur les temoins en les qualifiant de
"sujets a caution". Ce ne sont pas "des miliciens qui attendaient leur
jugement", mais des militaires qui purgeaient leur peine et un refugie
des camps, temoin accable des viols et des requisitions des femmes.
Ces temoignages sont factuels, detailles et concordants.
Le terme "amplification fantasmatique du traumatisme" est gratuit
et insultant : le point d'interrogation n'enlève pas son caractère
diffamatoire. Comment peut-t-on traiter ces femmes de la sorte ?
Pourquoi une telle derive machiste ?
Je n'ai pas au Rwanda recueilli "des temoignages qui ont servi de
base aux plaintes". J'ai recueilli des plaintes, tout simplement, des
plaintes de femmes Tutsi brisees, en quete de justice, des plaintes
destinees a leur avocat Maitre Antoine Comte.
Enfin, il est affirme que "cette affaire degoupille une grenade de
plus dans les relations deja minees entre Paris et Kigali". C'est
faux. La grenade degoupillee, c'est le silence, c'est l'omerta sur
la complicite de la France au genocide des Tutsi ; Ce n'est pas la
verite - si cruelle soit elle - pour notre armee et ses dirigeants.
Quant a l'Universitaire Gerard Prunier - avec tout le respect que je
lui dois - il ne s'est interesse a ma connaissance depuis 2004 ni de
près ni de loin a ces plaintes.
Les inepties du chapeau ont contamine l'article : celui-ci hesite,
troque d'un paragraphe l'autre un habit de journaliste contre une
robe du juge puis de l'avocat de l'armee francaise. On dirait que la
journaliste danse d'un pied sur l'autre. Qui au Nouvel Observateur
fait valser la verite ?
Annie Faure, medecin humanitaire au Rwanda en 1994. Auteur de
"Blessures d'humanitaire".
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From: Baghdasarian