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Les Pauvres Gens De Guediguian

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    LES PAUVRES GENS DE GUEDIGUIAN

    Cyberpresse
    http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/entrevues/entrevue/16214-les-pauvres-gens-de-guediguian.html
    7 dec 2011
    Canada

    Stephanie Vallet , La Presse

    Marseille, le bruit des cigales et la grogne des ouvriers syndiques.

    Avec Les neiges du Kilimandjaro (du titre de la chanson de Pascal
    Danel), Robert Guediguian est bien de retour a L'Estaque, ce quartier
    du nord de Marseille où il a grandi et fait evoluer ses personnages,
    de Dernier ete, son premier film, a Marius et Jeannette.

    Le cineaste y retrouve sa famille de comediens, Jean-Pierre Darroussin,
    Ariane Ascaride (sa conjointe) et Gerard Meylan, près de 15 ans après
    leurs derniers emois dans la cite phoceenne.

    "Tous les 10 ans, je fais le point sur le quartier où je suis ne. Je
    reevalue l'etat de la solidarite ouvrière, de ces pauvres gens. Je
    voulais donc revenir sur les lieux du crime et faire le point pour
    voir comment les choses ont change", explique-t-il en entrevue.

    Librement inspiree d'un poème de Victor Hugo (Les pauvres gens),
    cette fable politique raconte l'histoire de Michel (Jean-Pierre
    Darroussin), un representant syndical d'une solidarite exemplaire,
    force a la preretraite a la suite d'une vague de licenciements,
    qui coule des jours paisibles aux côtes de sa compagne, Marie-Claire
    (Ariane Ascaride).

    Le couple fete ses 30 ans de mariage entoure de ses enfants, amis et
    collègues, qui leur ont offert un voyage en Tanzanie. Un bonheur qui
    va rapidement voler en eclats en raison d'un violent braquage a leur
    domicile organise par l'un des jeunes ouvriers licencies avec Michel,
    qui considère pourtant ce dernier comme un petit bourgeois.

    "Ce qui a change depuis Marius et Jeannette, c'est que la division
    du monde ouvrier n'existait pas encore de manière aussi forte
    qu'aujourd'hui. Les Italiens appellent ca "La guerre des pauvres"",
    explique Robert Guediguian.

    "Ce qui est le plus difficile, c'est d'essayer de rester fidèle a ses
    idees en vieillissant. C'est la question que se posent les personnages
    du film en disant: Qu'auraient pense les jeunes gens militants que
    nous etions des adultes que nous sommes devenus? ", poursuit-il.

    Jean-Pierre Darroussin incarne Michel, un justicier, sorte d'hybride
    entre Jean Jaurès et Spider-Man, dont l'humanisme le mènera jusqu'au
    pardon et a l'empathie envers son agresseur. "C'est un personnage
    très proche de moi et de ma famille. Mon père aurait pu etre comme
    ca, car mes parents etaient des ouvriers et j'ai ete forme par cette
    culture-la, cette ambition d'etre fier tout en etant au service d'un
    patron", note le comedien.

    Au prochain rendez-vous

    Si Robert Guediguian travaille actuellement a l'ecriture d'un prochain
    film sur l'Armenie, dans lequel il projette d'observer comment
    une communaute reste soudee sur trois generations autour de l'idee
    du genocide et de sa reconnaissance, il souhaite dès que possible
    se faire a nouveau le porte-parole des pauvres gens de l'Estaque,
    a condition de toujours pouvoir le faire avec sa troupe de comediens.

    "On reste fidèle a cette idee qu'on avait quand on etait jeune de
    faire une troupe de cinema. On a cette liberte, cette resistance
    de ne pas etre dans le metier totalement comme tout le monde, car
    on est un peu les proprietaires de notre manière de travailler",
    explique Jean-Pierre Darroussin, qui incarnera Maître Panisse dans la
    trilogie de Marcel Pagnol Marius, Fanny et Cesar, portee a nouveau
    l'ecran par Daniel Auteuil et dont le tournage se fera a Marseille
    d'avril a juillet prochain.

    "Pour le moment, je vais me consacrer a l'ecriture de deux scenarios.

    Je me dis qu'il y aura peut-etre un qui va plaire! Le premier parle
    de schizophrenie, de manière assez humoristique et surrealiste, et le
    second, d'un agent en communication au coeur de scandales financiers",
    conclut Jean-Pierre Darroussin.




    From: A. Papazian
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