LA POLICE TURQUE REDIGE LES ARTICLES POUR LES MEDIAS
Stephane
armenews.com
samedi 10 decembre 2011
Nouvelle revelation sur la situation de la presse en Turquie ! La
police a redige trois articles pour la UNE des journaux turcs, après
l'arrestation de 47 avocats du chef du PKK au cours des operations
menees le 22 novembre.
Les grands medias turcs ont toujours ete proches des gouvernements
mais jamais aussi engages a la ligne officielle au point de devenir
" journal de police ".
Selon l'agence de presse kurde Firat, dont l'accès est interdite en
Turquie, la police a redige trois articles et les a envoyes directeurs
de grands medias, notamment a Zaman (journal de la Confrerie Gulen),
Yeni Þafak, Bugun, Taraf, Sabah, Milliyet, Hurriyet, Haber Turk, Akþam
et a Vatan, afin de publier dans leurs editions de jeudi 24 novembre.
Douze journaux ont publie les articles ecris par la police
Ces articles reveles le soir de 23 novembre par l'agence kurde dont
l'ActiKurde a egalement eu connaissance ont ete publies jeudi sur la
UNE et les premières pages d'au moins douze grands journaux. " Zaman,
Yeni Þafak, Bugun, Þok, Taraf, Milliyet, Hurriyet, Star, Haber Turk,
Akþam, Vatan et Cumhuriyet "
Les medias ont l'habitude de citer " selon des sources de police "
dans les articles mensongers et manipulatoires concernant le problème
kurde. On assiste pour la première fois a une telle situation où les
policiers sont devenus les redacteurs en chef.
L'agence Firat a publie les trois articles soutenus avec des photos
de soldats tues pour justifier l'isolation totale du leader kurde
Abdullah Ocalan, emprisonne sur l'Ile d'Imrali depuis 1999, qui n'est
pas autorise a rencontrer ses avocats depuis le 27 juillet.
Le leader kurde Ocalan est accuse d'avoir donne des ordres de
violences au principal parti legal kurde BDP et a l'organisation
armee PKK par le biais de ces avocats, dans les articles ecris par la
police turque, alors que le gouvernement lui-meme menait secrètement
des pourparlers avec Abdullah Ocalan et le PKK, jusqu'en septembre
dernier. L'emissaire du premier ministre, Hakan Fidan, le chef des
services de renseignement, figurait parmi les personnes entrees en
contact direct avec le PKK.
Le 22 octobre, la police turque a procede des perquisitions dans 52
cabines d'avocats au cours des operations simultanees dans 16 villes,
notamment a Istanbul et a Diyarbakir, arretant 47 avocats d'Ocalan,
dans le cadre de l'affaire KCK, lancee en 2009 quelques semaines
après le grand succès du parti kurde aux elections municipales. Le
gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan utilise
cette affaire, consideree par le BDP comme un complot politique,
pour reduire au silence toute opposition.
Plus de 8000 personnes dont 18 maires et six deputes BDP , des
centaines d'elus, des dizaines de journalistes, intellectuels,
etudiants, enseignants, syndicalistes et des defenseurs des droits
de l'homme ont ete arretes dans le cadre de l'affaire KCK.
La liberte de la presse menacee plus que jamais
La liberte d'expression et de la presse est menacee plus que jamais
dans la Turque d'Erdogan où plus de 70 journalistes sont en prison. Le
premier ministre a recemment convoque les patrons de medias pour les
appeler a l'ordre.
Erdogan avait incite les journalistes a faire preuve de recul dans
leur couverture du conflit, a ne pas relayer la propagande du PKK,
et a prendre en compte les consequences de leur travail, lors d'une
rencontre avec les proprietaires et directeurs de la publication de
plusieurs medias nationaux, le 21 octobre.
Cinq des principales agences de presse turques (Agence Anatolie AA,
AHT, ANKA, CIHAN et IHA) avaient meme annonce, dans un communique
publie le 24 octobre, qu'elles s'engageaient a observer la ligne
officielle.
" On esperait que l'epoque où les autorites donnaient aux medias des
directives pour la couverture des sujets les plus sensibles etait
revolue en Turquie. L'engagement des principales agences de presse
a observer la ligne officielle, dans une formulation extremement
vague, fait aujourd'hui peser de serieuses menaces sur la liberte de
l'information ", avait alors declare Reporters sans frontières.
Stephane
armenews.com
samedi 10 decembre 2011
Nouvelle revelation sur la situation de la presse en Turquie ! La
police a redige trois articles pour la UNE des journaux turcs, après
l'arrestation de 47 avocats du chef du PKK au cours des operations
menees le 22 novembre.
Les grands medias turcs ont toujours ete proches des gouvernements
mais jamais aussi engages a la ligne officielle au point de devenir
" journal de police ".
Selon l'agence de presse kurde Firat, dont l'accès est interdite en
Turquie, la police a redige trois articles et les a envoyes directeurs
de grands medias, notamment a Zaman (journal de la Confrerie Gulen),
Yeni Þafak, Bugun, Taraf, Sabah, Milliyet, Hurriyet, Haber Turk, Akþam
et a Vatan, afin de publier dans leurs editions de jeudi 24 novembre.
Douze journaux ont publie les articles ecris par la police
Ces articles reveles le soir de 23 novembre par l'agence kurde dont
l'ActiKurde a egalement eu connaissance ont ete publies jeudi sur la
UNE et les premières pages d'au moins douze grands journaux. " Zaman,
Yeni Þafak, Bugun, Þok, Taraf, Milliyet, Hurriyet, Star, Haber Turk,
Akþam, Vatan et Cumhuriyet "
Les medias ont l'habitude de citer " selon des sources de police "
dans les articles mensongers et manipulatoires concernant le problème
kurde. On assiste pour la première fois a une telle situation où les
policiers sont devenus les redacteurs en chef.
L'agence Firat a publie les trois articles soutenus avec des photos
de soldats tues pour justifier l'isolation totale du leader kurde
Abdullah Ocalan, emprisonne sur l'Ile d'Imrali depuis 1999, qui n'est
pas autorise a rencontrer ses avocats depuis le 27 juillet.
Le leader kurde Ocalan est accuse d'avoir donne des ordres de
violences au principal parti legal kurde BDP et a l'organisation
armee PKK par le biais de ces avocats, dans les articles ecris par la
police turque, alors que le gouvernement lui-meme menait secrètement
des pourparlers avec Abdullah Ocalan et le PKK, jusqu'en septembre
dernier. L'emissaire du premier ministre, Hakan Fidan, le chef des
services de renseignement, figurait parmi les personnes entrees en
contact direct avec le PKK.
Le 22 octobre, la police turque a procede des perquisitions dans 52
cabines d'avocats au cours des operations simultanees dans 16 villes,
notamment a Istanbul et a Diyarbakir, arretant 47 avocats d'Ocalan,
dans le cadre de l'affaire KCK, lancee en 2009 quelques semaines
après le grand succès du parti kurde aux elections municipales. Le
gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan utilise
cette affaire, consideree par le BDP comme un complot politique,
pour reduire au silence toute opposition.
Plus de 8000 personnes dont 18 maires et six deputes BDP , des
centaines d'elus, des dizaines de journalistes, intellectuels,
etudiants, enseignants, syndicalistes et des defenseurs des droits
de l'homme ont ete arretes dans le cadre de l'affaire KCK.
La liberte de la presse menacee plus que jamais
La liberte d'expression et de la presse est menacee plus que jamais
dans la Turque d'Erdogan où plus de 70 journalistes sont en prison. Le
premier ministre a recemment convoque les patrons de medias pour les
appeler a l'ordre.
Erdogan avait incite les journalistes a faire preuve de recul dans
leur couverture du conflit, a ne pas relayer la propagande du PKK,
et a prendre en compte les consequences de leur travail, lors d'une
rencontre avec les proprietaires et directeurs de la publication de
plusieurs medias nationaux, le 21 octobre.
Cinq des principales agences de presse turques (Agence Anatolie AA,
AHT, ANKA, CIHAN et IHA) avaient meme annonce, dans un communique
publie le 24 octobre, qu'elles s'engageaient a observer la ligne
officielle.
" On esperait que l'epoque où les autorites donnaient aux medias des
directives pour la couverture des sujets les plus sensibles etait
revolue en Turquie. L'engagement des principales agences de presse
a observer la ligne officielle, dans une formulation extremement
vague, fait aujourd'hui peser de serieuses menaces sur la liberte de
l'information ", avait alors declare Reporters sans frontières.