L'Orient-Le Jour , Liban
12 dec 2011
Arménie, mon amour !
Par Carla Henoud | 12/12/2011
Vient de paraître « Armenian cuisine » * n'est pas un simple livre de
recettes arméniennes illustré par de belles photos, mais un voyage à
la recherche d'une culture et de parfums oubliés, que l'histoire a
confisqués et exilés. Aline Kamakian et Barbara Drieskens en ont
retrouvé les arômes, les couleurs et l'émotion.
Sa frimousse rousse ne passe pas inaperçue. La passionnée Aline
Kamakian, qui gère avec succès son restaurant Mayrig, est une femme
décidée. À la fois pragmatique et émotionnelle, elle serait prête à
décrocher la lune à l'ami qui le lui demanderait. Et capable de le
faire... Avec deux maîtrises en marketing et finance, Aline partage
son temps entre l'assurance, elle a une compagnie baptisée ICC, et le
restaurant qu'elle a ouvert avec son cousin Serge Macaron en 2003.
Alors écrire un livre pour se réapproprier un patrimoine, pour décrire
ces arômes qu'elle donne à goûter, pour expliquer l'art, la manière et
la culture qui les accompagnent, paraît une suite logique. Le plat de
résistance !
« Le rêve de mon père était d'ouvrir un restaurant, explique-t-elle,
se souvenant des dimanches en - grande - famille où tout le monde
mettait la main à la pte. Le projet de Mayrig, qui signifie maman,
est né d'un coup de c`ur, un dimanche à midi, justement. Mercredi,
nous avions trouvé le local. Six mois plus tard, nous avons ouvert.
Aline et Serge s'appliquent derrière les fourneaux, transforment
certains plats en mezzés et, surtout, permettent aux Libanais
d'apprivoiser ce goût encore méconnu. J'ai pensé faire ce livre quand
j'ai remarqué que certains clients pensaient que nos plats étaient
turcs ! J'ai voulu montrer au monde notre patrimoine et rendre un
hommage à ma mère et toutes les mères arméniennes qui ont su garder
ces traditions malgré les difficultés imposées par l'histoire. »
Voyages à la recherche de son histoire
Pour retrouver tous les ingrédients de la cuisine de sa mère Vartouhie
et de sa grand-mère, collecter une part de mémoire gustative, Aline
Kamakian s'est embarquée dans cette aventure avec Barbara Drieskens,
archéologue, anthropologue et professeur de taiji au Antranik Youth
Club, qui s'est laissée entraîner par amitié. Au cours de ce voyage
émotionnel étalé sur 2 800 km, elles ont sillonné la Cilicie, de
Erzerum à Kars, Ararat, Van, Diyarbakir et Ura, puis ramené des
émotions et des saveurs propres à la culture et la cuisine
arméniennes. « Je voulais revoir ce que nous avions perdu, ce qui
restait. Je n'ai rien trouvé de notre passé. Pas de gens ou peu, qui
préfèrent se taire, pas de traces du patrimoine ni de la langue
arménienne. Mais j'ai pu collecter tous les arômes qui enrichissent
notre cuisine. » « Ce livre, rédigé en anglais, poursuit Kamakian,
montre ce que nous sommes. La richesse de nos ingrédients et de nos
plats. »
À travers 348 superbes photos, « réalisées sans trucages ou autre
Photoshop », clichés de plats, d'ingrédients et de paysages, signées
Vinnie Volkerjik et Barbara Drieskens, 139 recettes et 368 pages, cet
ouvrage, à la fois intéressant et émouvant - l'auteure l'a voulu
également personnel - dévoile des recettes, des ingrédients, des
secrets et des souvenirs. Les salades, les mezzés, les soupes, les
légumes, les viandes, le poulet et les desserts se laissent savourer
du regard, à découvrir également sur le site www.armenian-cuisine.com
La signature a eu lieu au restaurant Mayrig, bien évidemment. Elle
s'est faite selon les traditions arméniennes, comme il se doit, et
dans la joie. Le livre a ainsi été baptisé avec du vin et promis à des
jours heureux.
* « Armenian cuisine » est en vente dans toutes les branches de la
librairie Antoine et à la librairie al-Borj.
http://www.lorientlejour.com/category/Ici+et+Ailleurs/article/735680/Armenie,_mon_amour_!.html
12 dec 2011
Arménie, mon amour !
Par Carla Henoud | 12/12/2011
Vient de paraître « Armenian cuisine » * n'est pas un simple livre de
recettes arméniennes illustré par de belles photos, mais un voyage à
la recherche d'une culture et de parfums oubliés, que l'histoire a
confisqués et exilés. Aline Kamakian et Barbara Drieskens en ont
retrouvé les arômes, les couleurs et l'émotion.
Sa frimousse rousse ne passe pas inaperçue. La passionnée Aline
Kamakian, qui gère avec succès son restaurant Mayrig, est une femme
décidée. À la fois pragmatique et émotionnelle, elle serait prête à
décrocher la lune à l'ami qui le lui demanderait. Et capable de le
faire... Avec deux maîtrises en marketing et finance, Aline partage
son temps entre l'assurance, elle a une compagnie baptisée ICC, et le
restaurant qu'elle a ouvert avec son cousin Serge Macaron en 2003.
Alors écrire un livre pour se réapproprier un patrimoine, pour décrire
ces arômes qu'elle donne à goûter, pour expliquer l'art, la manière et
la culture qui les accompagnent, paraît une suite logique. Le plat de
résistance !
« Le rêve de mon père était d'ouvrir un restaurant, explique-t-elle,
se souvenant des dimanches en - grande - famille où tout le monde
mettait la main à la pte. Le projet de Mayrig, qui signifie maman,
est né d'un coup de c`ur, un dimanche à midi, justement. Mercredi,
nous avions trouvé le local. Six mois plus tard, nous avons ouvert.
Aline et Serge s'appliquent derrière les fourneaux, transforment
certains plats en mezzés et, surtout, permettent aux Libanais
d'apprivoiser ce goût encore méconnu. J'ai pensé faire ce livre quand
j'ai remarqué que certains clients pensaient que nos plats étaient
turcs ! J'ai voulu montrer au monde notre patrimoine et rendre un
hommage à ma mère et toutes les mères arméniennes qui ont su garder
ces traditions malgré les difficultés imposées par l'histoire. »
Voyages à la recherche de son histoire
Pour retrouver tous les ingrédients de la cuisine de sa mère Vartouhie
et de sa grand-mère, collecter une part de mémoire gustative, Aline
Kamakian s'est embarquée dans cette aventure avec Barbara Drieskens,
archéologue, anthropologue et professeur de taiji au Antranik Youth
Club, qui s'est laissée entraîner par amitié. Au cours de ce voyage
émotionnel étalé sur 2 800 km, elles ont sillonné la Cilicie, de
Erzerum à Kars, Ararat, Van, Diyarbakir et Ura, puis ramené des
émotions et des saveurs propres à la culture et la cuisine
arméniennes. « Je voulais revoir ce que nous avions perdu, ce qui
restait. Je n'ai rien trouvé de notre passé. Pas de gens ou peu, qui
préfèrent se taire, pas de traces du patrimoine ni de la langue
arménienne. Mais j'ai pu collecter tous les arômes qui enrichissent
notre cuisine. » « Ce livre, rédigé en anglais, poursuit Kamakian,
montre ce que nous sommes. La richesse de nos ingrédients et de nos
plats. »
À travers 348 superbes photos, « réalisées sans trucages ou autre
Photoshop », clichés de plats, d'ingrédients et de paysages, signées
Vinnie Volkerjik et Barbara Drieskens, 139 recettes et 368 pages, cet
ouvrage, à la fois intéressant et émouvant - l'auteure l'a voulu
également personnel - dévoile des recettes, des ingrédients, des
secrets et des souvenirs. Les salades, les mezzés, les soupes, les
légumes, les viandes, le poulet et les desserts se laissent savourer
du regard, à découvrir également sur le site www.armenian-cuisine.com
La signature a eu lieu au restaurant Mayrig, bien évidemment. Elle
s'est faite selon les traditions arméniennes, comme il se doit, et
dans la joie. Le livre a ainsi été baptisé avec du vin et promis à des
jours heureux.
* « Armenian cuisine » est en vente dans toutes les branches de la
librairie Antoine et à la librairie al-Borj.
http://www.lorientlejour.com/category/Ici+et+Ailleurs/article/735680/Armenie,_mon_amour_!.html