LES ENFANTS, PREMIERES VICTIMES DE LA PAUVRETE EN ARMENIE
Gari
armenews.com
mercredi 14 decembre 2011
Plus de 40 % des enfants vivaient en-dessous du seuil officiel de
pauvrete en Armenie en 2010, selon un rapport rendu public recemment
par le gouvernement armenien, qui affinait son etude sur la progression
de la pauvrete dans le pays, sous l'effet de la crise econoimique et
financière mondiale de 2008.
Le Service national des statistiques (NSS) a fonde ce rapport sur
une large enquete menee dans tout le pays. IL vient en complement
d'un autre rapport publie quelques jours avant, selon lequel 36 %
de la population armenienne vivaient en dessous du seuil de pauvrete
en 2010, soit une nette augmentation par rapport a 2009, où cette
proportion etait estimee a 28 % .
" Les foyers qui comptent deux enfants et plus sont plus pauvres
que les foyers a enfant unique ou sans enfant ", a commente Diana
Martirosova, chef du departement des affaires familiales au NSS,
ajoutant que "les enfants representent un poids financier pour ces
familles dans la mesure où ils ne generent aucun revenu".
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a exprime sa
preoccupation après la diffusion des dernières donnees rassemblees
par le NSS, estimant que le gouvernement armenien devait faire plus
pour s'attaquer au problème de la pauvrete frappant l'enfance. "Si
un enfant grandit dans un environnement pauvre, et a fortiori dans la
misère, alors il se voit prive automatiquement de l'accès aux droits
fondamentaux que sont la sante, l'education et autres services
publics", a indique Emil Sahakian, un porte-parole de l'Unicef
a Erevan.
"Et si un enfant est depossede de tels droits, il aura peu de chances
de reussir dans la vie professionnelle, le cycle de la pauvrete
risquant de se reproduire de generations en generations", a-t-il
ajoute. L'UNICEF estime que seuls deux tiers des familles a faibles
budgets d'Armenie recoivent des subsides de l'Etat.
Le Fonds indique que la plupart des familles n'ayant pas droit a ces
aides de l'Etat ont quatre enfants au moins, ou sont des familles
monoparentales, souvent avec des handicaps. M. Sahakian a appele
le gouvernement a leur garantir la securite sociale, aussi modeste
soit-elle.
Mkhitar Mkhitarian, son epouse et leurs trois filles en bas âge,
vivant dans une chambre d'hôtel de Erevan dans l'attente d'un
logement durable, sont representatifs de cette frange de la population
armenienne pauperisee.
Mkhitarian n'a pas d'emploi stable, et il affirme ne recevoir aucune
assistance de l'Etat, au pretexte qu'il serait proprietaire d'une
voiture, heritage de temps moins durs, d'ailleurs denue de toute
valeur, " le vehicule, deja vieillissant, ayant ete detruit par la
chute d'un arbre ".
Selon son epouse Nina, l'essentiel des modestes revenus de la famille
passe dans l'alimentation des enfants, qui doivent se passer le plus
souvent de denrees " de luxe " comme les fruits et les confiseries.
"Il nous faudrait de 1 000 a 1 500 drams (2 a 3 euros) par jour pour
pouvoir leur acheter des fruits", a-t-elle precise.
Ce rapport est a mettre en regard avec une autre etude, publiee par
le Conseil de l'Europe, qui pousse un cri d'alarme concernant la "
preferance aux mâles " toujours en vigueur en Armenie, comme d'ailleurs
dans la Georgie et l'Azerbaïdjan voisins. Les examens prenataux et
autres echographies seraient utilises dans ces pays par les familles
generalement desireuses de s'assurer une descendance masculine. Dans
ces pays a forte tendance patriarcale et de tradition rurale,
le descendant mâle a toujours eu la preference. Et la progression
de la misère, qui frappe des categories de la population estimant
qu'un garcon est mieux a meme de subvenir a ses besoins et plus tard
a ceux de ses parents, pourrait renforcer la tendance. Aussi les
gouvernements des trois pays du Sud Caucase ont -ils ete appeles
a reagir pour eviter une masculinisation de leurs societes, qui
constitue un problème majeur, comme on peut le voir en Chine, qui
souffre d'un deficit cruel de filles, et qui risque d'aggraver la
situation demographique de ces pays.
Gari
armenews.com
mercredi 14 decembre 2011
Plus de 40 % des enfants vivaient en-dessous du seuil officiel de
pauvrete en Armenie en 2010, selon un rapport rendu public recemment
par le gouvernement armenien, qui affinait son etude sur la progression
de la pauvrete dans le pays, sous l'effet de la crise econoimique et
financière mondiale de 2008.
Le Service national des statistiques (NSS) a fonde ce rapport sur
une large enquete menee dans tout le pays. IL vient en complement
d'un autre rapport publie quelques jours avant, selon lequel 36 %
de la population armenienne vivaient en dessous du seuil de pauvrete
en 2010, soit une nette augmentation par rapport a 2009, où cette
proportion etait estimee a 28 % .
" Les foyers qui comptent deux enfants et plus sont plus pauvres
que les foyers a enfant unique ou sans enfant ", a commente Diana
Martirosova, chef du departement des affaires familiales au NSS,
ajoutant que "les enfants representent un poids financier pour ces
familles dans la mesure où ils ne generent aucun revenu".
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a exprime sa
preoccupation après la diffusion des dernières donnees rassemblees
par le NSS, estimant que le gouvernement armenien devait faire plus
pour s'attaquer au problème de la pauvrete frappant l'enfance. "Si
un enfant grandit dans un environnement pauvre, et a fortiori dans la
misère, alors il se voit prive automatiquement de l'accès aux droits
fondamentaux que sont la sante, l'education et autres services
publics", a indique Emil Sahakian, un porte-parole de l'Unicef
a Erevan.
"Et si un enfant est depossede de tels droits, il aura peu de chances
de reussir dans la vie professionnelle, le cycle de la pauvrete
risquant de se reproduire de generations en generations", a-t-il
ajoute. L'UNICEF estime que seuls deux tiers des familles a faibles
budgets d'Armenie recoivent des subsides de l'Etat.
Le Fonds indique que la plupart des familles n'ayant pas droit a ces
aides de l'Etat ont quatre enfants au moins, ou sont des familles
monoparentales, souvent avec des handicaps. M. Sahakian a appele
le gouvernement a leur garantir la securite sociale, aussi modeste
soit-elle.
Mkhitar Mkhitarian, son epouse et leurs trois filles en bas âge,
vivant dans une chambre d'hôtel de Erevan dans l'attente d'un
logement durable, sont representatifs de cette frange de la population
armenienne pauperisee.
Mkhitarian n'a pas d'emploi stable, et il affirme ne recevoir aucune
assistance de l'Etat, au pretexte qu'il serait proprietaire d'une
voiture, heritage de temps moins durs, d'ailleurs denue de toute
valeur, " le vehicule, deja vieillissant, ayant ete detruit par la
chute d'un arbre ".
Selon son epouse Nina, l'essentiel des modestes revenus de la famille
passe dans l'alimentation des enfants, qui doivent se passer le plus
souvent de denrees " de luxe " comme les fruits et les confiseries.
"Il nous faudrait de 1 000 a 1 500 drams (2 a 3 euros) par jour pour
pouvoir leur acheter des fruits", a-t-elle precise.
Ce rapport est a mettre en regard avec une autre etude, publiee par
le Conseil de l'Europe, qui pousse un cri d'alarme concernant la "
preferance aux mâles " toujours en vigueur en Armenie, comme d'ailleurs
dans la Georgie et l'Azerbaïdjan voisins. Les examens prenataux et
autres echographies seraient utilises dans ces pays par les familles
generalement desireuses de s'assurer une descendance masculine. Dans
ces pays a forte tendance patriarcale et de tradition rurale,
le descendant mâle a toujours eu la preference. Et la progression
de la misère, qui frappe des categories de la population estimant
qu'un garcon est mieux a meme de subvenir a ses besoins et plus tard
a ceux de ses parents, pourrait renforcer la tendance. Aussi les
gouvernements des trois pays du Sud Caucase ont -ils ete appeles
a reagir pour eviter une masculinisation de leurs societes, qui
constitue un problème majeur, comme on peut le voir en Chine, qui
souffre d'un deficit cruel de filles, et qui risque d'aggraver la
situation demographique de ces pays.