LA PRESSION TURQUE SUR LA FRANCE S'ACCENTUE
Jean Eckian
armenews.com
samedi 17 decembre 2011
A cinq jours de l'examen du texte, presente par la depute Valerie
Boyer, criminalisant la negation des genocides reconnus par la
France, dont le genocide des Armeniens, dans le cadre de la Loi
sur la liberte de la presse et la Liberte d'expression, la Turquie
accentue la pression sur la Republique francaise pour faire obstacle
a l'adoption de la proposition de loi.
Selon le quotidien Hurriyet, outre un courrier " très ferme " du
premier ministre Erdogan, envoye a Nicolas Sarkozy, l'enjoignant de
tenir sa promesse de ne pas soutenir le passage de la loi (2007),
les chefs d'entreprise turcs se sont egalement mobilises, comme ils
l'avaient fait en 2005 en publiant une page entière par un texte de
propagande dans la presse francaise.
Ainsi, le patron de l'Union des Chambres et Bourses de Turquie (TOBB)
Rifat Hisarciklioglu a rendu visite a l'ambassadeur de France, Laurent
Bili, pour lui transmettre ses inquietudes sur les repercussions
economiques de " ce problème très grave qui pourrait profondement
ebranler les relations ".
De son côte, la presidente de l'Association des Industriels et Hommes
d'Affaires Turcs (TUSIAD), Umit Boyner, a dit qu'elle etait deja
en contact avec ses homologues francais (ce qui sous-entendrait,
avec le Medef dirige par Laurence Parisot) avant une visite a Paris
la semaine prochaine. Une delegation conjointe TOBB-TUSIAD devrait
tenir une serie de reunions avec des groupes d'affaires francais et
les inciter a user leur influence sur les politiciens francais dans le
but d'interrompre le projet de loi, aurait-elle confie. D'autre part,
des dirigeants d'entreprises francaises en Turquie, se prepareraient
a signer une lettre a envoyer au President Sarkozy, delivrant un
message s'opposant au projet de loi presente au parlement francais.
" Nous avons accepte l'invitation de la TOBB, de nous associer a
une lettre adressee a la presidence francaise pour faire etat de
notre sensibilite a l'egard de la question ", a declare Emre Uge,
directeur general de Sodexo Turquie, dans une reponse ecrite aux
questions d'Hurriyet Daily News. " Nous nous attendons a ce que ce
projet, qui constitue un obstacle manifeste a la liberte d'expression,
soit rejete par le parlement francais. ", dit-il.
A ce jour, BNP Paribas et Carrefour n'avaient pas encore repondu
aux questions d'Hurriyet. Bayraktar Holding, le distributeur turc de
Citroën, Schneider et le Club Med ont refuse de commenter la question.
Le projet de loi penalisant la negation des genocides reconnus par
la France est punissable d'un an d'emprisonnement et d'un maximum de
45 000 euros d'amende.
Jean Eckian
armenews.com
samedi 17 decembre 2011
A cinq jours de l'examen du texte, presente par la depute Valerie
Boyer, criminalisant la negation des genocides reconnus par la
France, dont le genocide des Armeniens, dans le cadre de la Loi
sur la liberte de la presse et la Liberte d'expression, la Turquie
accentue la pression sur la Republique francaise pour faire obstacle
a l'adoption de la proposition de loi.
Selon le quotidien Hurriyet, outre un courrier " très ferme " du
premier ministre Erdogan, envoye a Nicolas Sarkozy, l'enjoignant de
tenir sa promesse de ne pas soutenir le passage de la loi (2007),
les chefs d'entreprise turcs se sont egalement mobilises, comme ils
l'avaient fait en 2005 en publiant une page entière par un texte de
propagande dans la presse francaise.
Ainsi, le patron de l'Union des Chambres et Bourses de Turquie (TOBB)
Rifat Hisarciklioglu a rendu visite a l'ambassadeur de France, Laurent
Bili, pour lui transmettre ses inquietudes sur les repercussions
economiques de " ce problème très grave qui pourrait profondement
ebranler les relations ".
De son côte, la presidente de l'Association des Industriels et Hommes
d'Affaires Turcs (TUSIAD), Umit Boyner, a dit qu'elle etait deja
en contact avec ses homologues francais (ce qui sous-entendrait,
avec le Medef dirige par Laurence Parisot) avant une visite a Paris
la semaine prochaine. Une delegation conjointe TOBB-TUSIAD devrait
tenir une serie de reunions avec des groupes d'affaires francais et
les inciter a user leur influence sur les politiciens francais dans le
but d'interrompre le projet de loi, aurait-elle confie. D'autre part,
des dirigeants d'entreprises francaises en Turquie, se prepareraient
a signer une lettre a envoyer au President Sarkozy, delivrant un
message s'opposant au projet de loi presente au parlement francais.
" Nous avons accepte l'invitation de la TOBB, de nous associer a
une lettre adressee a la presidence francaise pour faire etat de
notre sensibilite a l'egard de la question ", a declare Emre Uge,
directeur general de Sodexo Turquie, dans une reponse ecrite aux
questions d'Hurriyet Daily News. " Nous nous attendons a ce que ce
projet, qui constitue un obstacle manifeste a la liberte d'expression,
soit rejete par le parlement francais. ", dit-il.
A ce jour, BNP Paribas et Carrefour n'avaient pas encore repondu
aux questions d'Hurriyet. Bayraktar Holding, le distributeur turc de
Citroën, Schneider et le Club Med ont refuse de commenter la question.
Le projet de loi penalisant la negation des genocides reconnus par
la France est punissable d'un an d'emprisonnement et d'un maximum de
45 000 euros d'amende.