GENOCIDE ARMENIEN: ERDOGAN APPELLE PARIS A RENONCER A UNE LOI, ET MENACE
Le Point
http://www.lepoint.fr/societe/genocide-armenien-erdogan-appelle-paris-a-renoncer-a-une-loi-et-menace-16-12-2011-1409376_23.php
16 dec 2011
France
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menace vendredi la
France de "graves" consequences si elle adoptait un projet de loi
penalisant la non reconnaissance du genocide armenien, que la Turquie
a toujours nie, demandant personnellement a Nicolas Sarkozy de barrer
la route a ce texte.
"Si ces demarches arrivent a terme, les consequences sur les relations
politiques, economiques, culturelles et dans tous les domaines avec la
France seront graves", a averti M. Erdogan dans une lettre adressee au
chef de l'Etat francais, selon l'agence de presse officielle Anatolie.
M. Erdogan, dont le pays ne reconnaît pas le genocide armenien
(1915-1917), evoque l'impact "irreparable" sur les relations
franco-turques qu'aurait le vote de ce texte par le Parlement francais.
"J'espère sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire
echouer des initiatives de ce genre et empecherez ainsi des demarches
qui auraient des consequences irreparables" sur les liens bilateraux,
a dit M. Erdogan.
Il a en outre appele la France a faire preuve de "bon sens" et a
empecher que les relations franco-turques ne deviennent "l'otage des
revendications de tierces parties", faisant allusion a l'Armenie.
"Ce projet de loi vise directement la republique de Turquie, la nation
turque et la communaute turque de France, et nous le considerons
comme hostile", a ajoute M. Erdogan.
Le texte, qui prevoit une peine d'un an de prison et une amende de
45.000 euros en cas de contestation du genocide armenien, doit etre
examine le 22 decembre.
L'ambassade de Turquie a Paris a deja averti qu'un vote favorable
entraînerait le rappel pour consultations de l'ambassadeur en France,
Tahsin Burcuoglu, et le gel de toute cooperation avec Paris.
Ce nouveau coup de fièvre entre Paris et Ankara survient alors que
les relations bilaterales, difficiles du fait du refus de la France
de voir la Turquie, pays musulman d'environ 75 millions d'habitants,
rejoindre l'Union europeenne, s'etaient ameliorees dernièrement avec
une cooperation accrue, en particulier sur la Syrie et la lutte contre
les rebelles kurdes.
Une cinquantaine de militants d'une association nationaliste ont
denonce vendredi devant l'ambassade de France a Ankara le projet
de loi. "La France stop. Nous n'avons pas commis de genocide. Nous
avons defendu la patrie", proclamait une banderole deployee par les
manifestants.
La Turquie reconnaît que jusqu'a 500.000 Armeniens ont peri en
Anatolie au cours de la Première guerre mondiale, mais, selon elle,
ils n'ont pas ete victimes d'une campagne d'extermination, mais du
chaos des dernières annees de l'Empire ottoman.
Pour les Armeniens et une vingtaine d'autres pays, il s'agit d'un
genocide, qui a fait 1,5 million de morts.
La diaspora armenienne en France, forte de 500.000 personnes, est
un enjeu electoral avant le scrutin presidentiel de 2012, ce que n'a
pas manque de faire remarquer Ankara.
Deux delegations turques se rendront en debut de semaine a Paris pour
tenter de convaincre les decideurs et elus francais de faire marche
arrière sur ce projet.
Les observateurs turcs s'attendent que si les deputes francais votent
le texte, le gouvernement turc impose des sanctions contre la France en
ecartant ses entreprises - elles sont plusieurs centaines en Turquie -
de projets lucratifs.
Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, qui a accuse
la France de "mentalite moyenâgeuse" dans cette affaire prise au
serieux par Ankara, a convoque jeudi les representants des entreprises
francaises operant en Turquie, et leur a demande d'intervenir auprès
de leurs directions pour qu'elles fassent pression sur le gouvernement
francais.
Le Point
http://www.lepoint.fr/societe/genocide-armenien-erdogan-appelle-paris-a-renoncer-a-une-loi-et-menace-16-12-2011-1409376_23.php
16 dec 2011
France
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menace vendredi la
France de "graves" consequences si elle adoptait un projet de loi
penalisant la non reconnaissance du genocide armenien, que la Turquie
a toujours nie, demandant personnellement a Nicolas Sarkozy de barrer
la route a ce texte.
"Si ces demarches arrivent a terme, les consequences sur les relations
politiques, economiques, culturelles et dans tous les domaines avec la
France seront graves", a averti M. Erdogan dans une lettre adressee au
chef de l'Etat francais, selon l'agence de presse officielle Anatolie.
M. Erdogan, dont le pays ne reconnaît pas le genocide armenien
(1915-1917), evoque l'impact "irreparable" sur les relations
franco-turques qu'aurait le vote de ce texte par le Parlement francais.
"J'espère sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire
echouer des initiatives de ce genre et empecherez ainsi des demarches
qui auraient des consequences irreparables" sur les liens bilateraux,
a dit M. Erdogan.
Il a en outre appele la France a faire preuve de "bon sens" et a
empecher que les relations franco-turques ne deviennent "l'otage des
revendications de tierces parties", faisant allusion a l'Armenie.
"Ce projet de loi vise directement la republique de Turquie, la nation
turque et la communaute turque de France, et nous le considerons
comme hostile", a ajoute M. Erdogan.
Le texte, qui prevoit une peine d'un an de prison et une amende de
45.000 euros en cas de contestation du genocide armenien, doit etre
examine le 22 decembre.
L'ambassade de Turquie a Paris a deja averti qu'un vote favorable
entraînerait le rappel pour consultations de l'ambassadeur en France,
Tahsin Burcuoglu, et le gel de toute cooperation avec Paris.
Ce nouveau coup de fièvre entre Paris et Ankara survient alors que
les relations bilaterales, difficiles du fait du refus de la France
de voir la Turquie, pays musulman d'environ 75 millions d'habitants,
rejoindre l'Union europeenne, s'etaient ameliorees dernièrement avec
une cooperation accrue, en particulier sur la Syrie et la lutte contre
les rebelles kurdes.
Une cinquantaine de militants d'une association nationaliste ont
denonce vendredi devant l'ambassade de France a Ankara le projet
de loi. "La France stop. Nous n'avons pas commis de genocide. Nous
avons defendu la patrie", proclamait une banderole deployee par les
manifestants.
La Turquie reconnaît que jusqu'a 500.000 Armeniens ont peri en
Anatolie au cours de la Première guerre mondiale, mais, selon elle,
ils n'ont pas ete victimes d'une campagne d'extermination, mais du
chaos des dernières annees de l'Empire ottoman.
Pour les Armeniens et une vingtaine d'autres pays, il s'agit d'un
genocide, qui a fait 1,5 million de morts.
La diaspora armenienne en France, forte de 500.000 personnes, est
un enjeu electoral avant le scrutin presidentiel de 2012, ce que n'a
pas manque de faire remarquer Ankara.
Deux delegations turques se rendront en debut de semaine a Paris pour
tenter de convaincre les decideurs et elus francais de faire marche
arrière sur ce projet.
Les observateurs turcs s'attendent que si les deputes francais votent
le texte, le gouvernement turc impose des sanctions contre la France en
ecartant ses entreprises - elles sont plusieurs centaines en Turquie -
de projets lucratifs.
Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, qui a accuse
la France de "mentalite moyenâgeuse" dans cette affaire prise au
serieux par Ankara, a convoque jeudi les representants des entreprises
francaises operant en Turquie, et leur a demande d'intervenir auprès
de leurs directions pour qu'elles fassent pression sur le gouvernement
francais.