GENOCIDE ARMENIEN : LA FRANCE NE DOIT PAS RECULER FACE A LA TURQUIE, LORS DU VOTE DU 22 DECEMBRE 2011
ANDRE SILLAM
Le Post
http://www.lepost.fr/article/2011/12/16/2662131_genocide-armenien-la-france-ne-doit-pas-reculer-face-a-la-turquie-lors-du-vote-du-22-decembre-2011.html
16 dec 2011
France
Un texte, qui prevoit une peine d'un an de prison et une amende de
45 000 euros en cas de contestation du genocide armenien, doit etre
examine jeudi 22 decembre 2011 par l'Assemblee Nationale francaise.
A) Face a l'adoption probable de ce texte, on assiste a une triple
offensive turque : gouvernementale, diplomatique, parlementaire et
economique :
1. Dans une lettre envoyee au Chef de l'Etat francais, Recep Tayyip
Erdogan a indique, selon l'agence de presse officielle Anatolie,
le 16 decembre 2011 :
- "Si ces demarches arrivent a terme, les consequences sur les
relations politiques, economiques, culturelles et dans tous les
domaines avec la France seront graves",
- "J'espère sincèrement que vous (...) empecherez ainsi des demarches
qui auraient des consequences irreparables" sur les liens bilateraux,
- Il a en outre appele la France a faire preuve de "bon sens" et
a empecher que les rapports franco-turcs deviennent "l'otage des
revendications de parties tiers",
- "Ce projet de loi vise directement la Republique de Turquie,
la nation turque et la communaute turque de France, et nous le
considerons comme hostile".
2. De son côte, l'ambassade de Turquie a Paris a deja averti
qu'un vote favorable jeudi 22 decembre 2011 entraînerait le rappel
pour consultations de l'ambassadeur en France, et le gel de toute
cooperation avec Paris.
Le Ministre des Affaires Etrangeres Turc, qui a accuse la France de
"mentalite moyenâgeuse" dans cette affaire, a convoque le 15 decembre
2011, les representants des entreprises francaises operant en Turquie,
et leur a demande d'intervenir auprès de leurs directions pour qu'elles
fassent pression sur le gouvernement francais.
3. Deux delegations turques : une parlementaire et une autre, composee
d'hommes d'affaires et d'industriels, se rendront en debut de semaine
(commencant le 19 decembre 2011) a Paris pour tenter de convaincre
les decideurs et elus francais de faire marche arrière sur ce projet.
B) La France ne doit pas reculer face a la Turquie pour les raisons
suivantes :
1. - Faut-il rappeler aux Turcs que la separation des pouvoirs existe
en France, qui n'a pas "une mentalite moyenâgeuse", et que l'Executif
ne peut intervenir dans le domaine Legislatif ?
2. Les declarations actuelles des Turcs sont autant de negations
du genocide armenien ; lorsque le texte sera vote par le Parlement
francais, les Turcs pourront se voir appliquees les sanctions prevues
en cas de negation, en France, du genocide armenien.
3. - Faut-il : . que ce texte soit important pour la Turquie, . que ce
genocide d'1 million et demi de personnes soit lourd a porter, . que la
verite soit dure a admettre, . que la Turquie ait mauvaise conscience,
. que la Turquie veuille rayer et nier ce passe peu glorieux, . que
la Turquie reve de reconstituer, au XXIè siècle, l'Empire Ottoman sur
un plan diplomatique (par l'entreprise des pays arabes qui ont pris le
Parti AKP comme modèle politique), pour expliquer un tel deploiement :
d'interventions a tous niveaux, d'energie, de deplacements, de menaces,
de critiques, d'accusations et de consequences en tous genres !
4. - Qui pourrait croire, parmi les historiens, a la version immuable
Turque, d'une disparition de 500.000 armeniens, pendant la Guerre de
1914/18, liee, notamment, a leur alliance avec l'ennemi russe, quand
on voit que près d'un siècle après, la Turquie est prete a deployer
de telles menaces, pour tordre le cou a la verite historique, admise
par tant de pays Europeens ?
Enfin, cette action, tous azimuts, contre la reconnaissance du
genocide armenien, parmi d'autres, discredite la Turquie de vouloir
faire partie un jour de l'Union Europeenne.
ANDRE SILLAM
Le Post
http://www.lepost.fr/article/2011/12/16/2662131_genocide-armenien-la-france-ne-doit-pas-reculer-face-a-la-turquie-lors-du-vote-du-22-decembre-2011.html
16 dec 2011
France
Un texte, qui prevoit une peine d'un an de prison et une amende de
45 000 euros en cas de contestation du genocide armenien, doit etre
examine jeudi 22 decembre 2011 par l'Assemblee Nationale francaise.
A) Face a l'adoption probable de ce texte, on assiste a une triple
offensive turque : gouvernementale, diplomatique, parlementaire et
economique :
1. Dans une lettre envoyee au Chef de l'Etat francais, Recep Tayyip
Erdogan a indique, selon l'agence de presse officielle Anatolie,
le 16 decembre 2011 :
- "Si ces demarches arrivent a terme, les consequences sur les
relations politiques, economiques, culturelles et dans tous les
domaines avec la France seront graves",
- "J'espère sincèrement que vous (...) empecherez ainsi des demarches
qui auraient des consequences irreparables" sur les liens bilateraux,
- Il a en outre appele la France a faire preuve de "bon sens" et
a empecher que les rapports franco-turcs deviennent "l'otage des
revendications de parties tiers",
- "Ce projet de loi vise directement la Republique de Turquie,
la nation turque et la communaute turque de France, et nous le
considerons comme hostile".
2. De son côte, l'ambassade de Turquie a Paris a deja averti
qu'un vote favorable jeudi 22 decembre 2011 entraînerait le rappel
pour consultations de l'ambassadeur en France, et le gel de toute
cooperation avec Paris.
Le Ministre des Affaires Etrangeres Turc, qui a accuse la France de
"mentalite moyenâgeuse" dans cette affaire, a convoque le 15 decembre
2011, les representants des entreprises francaises operant en Turquie,
et leur a demande d'intervenir auprès de leurs directions pour qu'elles
fassent pression sur le gouvernement francais.
3. Deux delegations turques : une parlementaire et une autre, composee
d'hommes d'affaires et d'industriels, se rendront en debut de semaine
(commencant le 19 decembre 2011) a Paris pour tenter de convaincre
les decideurs et elus francais de faire marche arrière sur ce projet.
B) La France ne doit pas reculer face a la Turquie pour les raisons
suivantes :
1. - Faut-il rappeler aux Turcs que la separation des pouvoirs existe
en France, qui n'a pas "une mentalite moyenâgeuse", et que l'Executif
ne peut intervenir dans le domaine Legislatif ?
2. Les declarations actuelles des Turcs sont autant de negations
du genocide armenien ; lorsque le texte sera vote par le Parlement
francais, les Turcs pourront se voir appliquees les sanctions prevues
en cas de negation, en France, du genocide armenien.
3. - Faut-il : . que ce texte soit important pour la Turquie, . que ce
genocide d'1 million et demi de personnes soit lourd a porter, . que la
verite soit dure a admettre, . que la Turquie ait mauvaise conscience,
. que la Turquie veuille rayer et nier ce passe peu glorieux, . que
la Turquie reve de reconstituer, au XXIè siècle, l'Empire Ottoman sur
un plan diplomatique (par l'entreprise des pays arabes qui ont pris le
Parti AKP comme modèle politique), pour expliquer un tel deploiement :
d'interventions a tous niveaux, d'energie, de deplacements, de menaces,
de critiques, d'accusations et de consequences en tous genres !
4. - Qui pourrait croire, parmi les historiens, a la version immuable
Turque, d'une disparition de 500.000 armeniens, pendant la Guerre de
1914/18, liee, notamment, a leur alliance avec l'ennemi russe, quand
on voit que près d'un siècle après, la Turquie est prete a deployer
de telles menaces, pour tordre le cou a la verite historique, admise
par tant de pays Europeens ?
Enfin, cette action, tous azimuts, contre la reconnaissance du
genocide armenien, parmi d'autres, discredite la Turquie de vouloir
faire partie un jour de l'Union Europeenne.