Le Monde.fr, France
Samedi 17 Décembre 2011
Génocide arménien : Erdogan menace Paris en cas d'adoption d'un texte
réprimant le négationnisme
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, menace la France de
conséquences "graves, irréparables" qu'aurait l'adoption d'un projet
de loi réprimant la négation du génocide arménien. "Je souhaite
exprimer clairement que si ces démarches arrivent à terme, les
conséquences sur les relations politiques, économiques, culturelles et
dans tous les domaines avec la France seront graves", a souligné M.
Erdogan dans une lettre envoyée au chef de l'Etat français, Nicolas
Sarkozy.
M. Erdogan, dont le pays a toujours refusé de reconnaître le génocide
arménien (1915-1917), évoque aussi l'impact "irréparable" sur les
relations franco-turques qu'aurait le vote de ce texte par le
Parlement français, exhortant M. Sarkozy à faire obstacle au projet.
Le texte, qui prévoit un an de prison et 45 000 euros d'amende en cas
de contestation de génocide, a été adopté à l'unanimité moins deux
voix par la commission des lois de l'Assemblée le 7 décembre et doit
être examiné le 22 par les députés.
"Je souhaite sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire
échouer des initiatives de ce genre et empêcherez ainsi des démarches
qui auront des conséquences irréparables" sur les relations
bilatérales, a dit M. Erdogan. Il a en outre appelé la France à faire
preuve de "bon sens" et à empêcher que les rapports bilatéraux
deviennent "l'otage des revendications de tierces parties", faisant
référence à l'Arménie. "Ce projet de loi vise directement la
République de Turquie, la nation turque et la communauté turque de
France, et nous le considérons comme hostile", a ajouté M. Erdogan.
Le chef du gouvernement turc a également appelé à faire prévaloir le
sens commun sur les considérations politiques. En France, la diaspora
arménienne, forte de 500 000 membres, est assidûment courtisée à
l'approche de l'élection présidentielle de 2012.
L'ambassade de Turquie à Paris a déjà averti qu'un vote favorable
jeudi prochain entraînerait le rappel pour consultations de
l'ambassadeur en France, Tahsin Burcuoglu, et le gel de toute
coopération avec Paris.
UNE RECONNAISSANCE FRANÇAISE DEPUIS 2001
La loi française du 29 janvier 2001, qui avait à l'époque fortement
indisposé Ankara, dispose d'ores et déjà que "la France reconnaît
publiquement le génocide arménien de 1915". En octobre dernier, le
président français, alors en visite d'Etat en Arménie, avait invité la
Turquie à reconnaître le génocide dans un geste de réconciliation,
auquel cas la France s'en tiendrait à sa législation existante. En cas
de refus, Nicolas Sarkozy avait prévenu que la France pourrait
légiférer afin de sanctionner légalement le négationnisme turc.
La Turquie reconnaît que jusqu'à 500 000 Arméniens ont péri dans
l'Anatolie ottomane au cours de la première guerre mondiale, mais,
selon elle, ils n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination
mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman. Pour les
Arméniens, soutenus en ce sens par de nombreux historiens et
parlements mondiaux, il s'agit d'un génocide, qui a fait plus d'un
million et demi de morts.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Samedi 17 Décembre 2011
Génocide arménien : Erdogan menace Paris en cas d'adoption d'un texte
réprimant le négationnisme
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, menace la France de
conséquences "graves, irréparables" qu'aurait l'adoption d'un projet
de loi réprimant la négation du génocide arménien. "Je souhaite
exprimer clairement que si ces démarches arrivent à terme, les
conséquences sur les relations politiques, économiques, culturelles et
dans tous les domaines avec la France seront graves", a souligné M.
Erdogan dans une lettre envoyée au chef de l'Etat français, Nicolas
Sarkozy.
M. Erdogan, dont le pays a toujours refusé de reconnaître le génocide
arménien (1915-1917), évoque aussi l'impact "irréparable" sur les
relations franco-turques qu'aurait le vote de ce texte par le
Parlement français, exhortant M. Sarkozy à faire obstacle au projet.
Le texte, qui prévoit un an de prison et 45 000 euros d'amende en cas
de contestation de génocide, a été adopté à l'unanimité moins deux
voix par la commission des lois de l'Assemblée le 7 décembre et doit
être examiné le 22 par les députés.
"Je souhaite sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire
échouer des initiatives de ce genre et empêcherez ainsi des démarches
qui auront des conséquences irréparables" sur les relations
bilatérales, a dit M. Erdogan. Il a en outre appelé la France à faire
preuve de "bon sens" et à empêcher que les rapports bilatéraux
deviennent "l'otage des revendications de tierces parties", faisant
référence à l'Arménie. "Ce projet de loi vise directement la
République de Turquie, la nation turque et la communauté turque de
France, et nous le considérons comme hostile", a ajouté M. Erdogan.
Le chef du gouvernement turc a également appelé à faire prévaloir le
sens commun sur les considérations politiques. En France, la diaspora
arménienne, forte de 500 000 membres, est assidûment courtisée à
l'approche de l'élection présidentielle de 2012.
L'ambassade de Turquie à Paris a déjà averti qu'un vote favorable
jeudi prochain entraînerait le rappel pour consultations de
l'ambassadeur en France, Tahsin Burcuoglu, et le gel de toute
coopération avec Paris.
UNE RECONNAISSANCE FRANÇAISE DEPUIS 2001
La loi française du 29 janvier 2001, qui avait à l'époque fortement
indisposé Ankara, dispose d'ores et déjà que "la France reconnaît
publiquement le génocide arménien de 1915". En octobre dernier, le
président français, alors en visite d'Etat en Arménie, avait invité la
Turquie à reconnaître le génocide dans un geste de réconciliation,
auquel cas la France s'en tiendrait à sa législation existante. En cas
de refus, Nicolas Sarkozy avait prévenu que la France pourrait
légiférer afin de sanctionner légalement le négationnisme turc.
La Turquie reconnaît que jusqu'à 500 000 Arméniens ont péri dans
l'Anatolie ottomane au cours de la première guerre mondiale, mais,
selon elle, ils n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination
mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman. Pour les
Arméniens, soutenus en ce sens par de nombreux historiens et
parlements mondiaux, il s'agit d'un génocide, qui a fait plus d'un
million et demi de morts.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress