LES RELATIONS ECONOMIQUES FRANCO-TURQUES DANS LA TOURMENTE POLITIQUE
Stephane
armenews.com
mercredi 21 decembre 2011
Les florissantes relations economiques franco-turques pourraient etre
les premières victimes de la discussion jeudi a l'Assemblee d'une
proposition de loi visant a sanctionner la negation du genocide
armenien, perspective jugee "inacceptable" par Ankara.
Le maintien mardi de ce texte a l'ordre du jour de l'Assemblee alors
que deux delegations turques, dont l'une d'industriels, etaient
presentes a Paris pour tenter de dissuader les autorites francaises
de franchir ce nouveau pas, a dechaîne la colère du president turc
Abdullah Gul.
"Il n'est pas question pour nous d'accepter cette proposition de loi
(...) qui denie le droit de rejeter des accusations infondees et
injustes contre notre pays et notre nation", a-t-il averti.
Si les relations entre les deux pays sont regulièrement empoisonnees
par la question du genocide armenien, reconnu par Paris et farouchement
nie par les autorites turques, les relations economiques sont en
revanche au beau fixe.
Comme le constate le ministère francais des Affaires etrangères,
elles ont connu ces dernières annees "un developpement considerable,
a tel point que chacun des deux pays apparaît desormais pour lautre
comme un partenaire majeur".
La Turquie est devenue le troisième pays client de la France, hors
de l'Union europeenne, après les Etats-Unis et la Chine. Et le quai
d'Orsay jugeait encore "tenable", a la veille de ce nouvel accès de
fièvre, "lobjectif ambitieux" de porter les echanges bilateraux de
10 a 15 milliards d'euros entre 2009 et 2012.
Au premier semestre 2011, les exportations francaises vers la Turquie
ont atteint 3,8 milliards d'euros, excedentaires sur les importations
(3 milliards).
La France est aussi un "investisseur significatif" en Turquie. Renault
y est la première entreprise exportatrice et va y produire sa première
berline electrique. AXA y est le numero un de l'assurance.
Carrefour, qui se refusait a tout commentaire mardi, compte de son
côte 27 hypermarches et 215 supermarches en Turquie, où il opère
conjointement avec un partenaire local, Sabanci.
En attendant que l'orage passe, le patronat francais fait profil bas.
La presidente du Medef, Laurence Parisot a recu lundi soir son
homologue turque Umit Boyner et le president de l'Union des Chambres
de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB), Rifat Hisarciklioglu.
Dans l'entourage de la patronne des patrons francais, on se
contentait mardi de noter que "les entreprises francaises ont des
liens economiques très forts avec la Turquie ou nombre d'entre elles
opèrent". Une manière diplomatique de rappeler les risques economiques
d'une degradation des relations avec Ankara.
Le millier d'entreprises francaises agissant en Turquie pourrait
se voir priver de marches publics dans les domaines des transports,
de l'armement ou du nucleaire.
Rifat Hisarciklioglu a brandi la menace de "degâts majeurs dans les
relations economiques et commerciales" entre les deux pays si la loi
etait adoptee.
President de la chambre de commerce franco-turque en France, Selcuk
Onder a evoque la possibilite d'une "campagne de boycott officiel"
des entreprises privees francaises, parlant d'un "sentiment de trahison
en Turquie".
Pour lui, la proposition de loi qui prevoit un an de prison et 45.000
euros d'amende en cas de negation d'un genocide est une initiative
"purement electorale" qui vise a "recuperer" quelque "450.000 voix
armeniennes" lors de l'election presidentielle de 2012.
Devant la perspective de represailles economiques, le quai d'Orsay
a appele Ankara a respecter les "règles internationales" et ses
engagements internationaux.
Stephane
armenews.com
mercredi 21 decembre 2011
Les florissantes relations economiques franco-turques pourraient etre
les premières victimes de la discussion jeudi a l'Assemblee d'une
proposition de loi visant a sanctionner la negation du genocide
armenien, perspective jugee "inacceptable" par Ankara.
Le maintien mardi de ce texte a l'ordre du jour de l'Assemblee alors
que deux delegations turques, dont l'une d'industriels, etaient
presentes a Paris pour tenter de dissuader les autorites francaises
de franchir ce nouveau pas, a dechaîne la colère du president turc
Abdullah Gul.
"Il n'est pas question pour nous d'accepter cette proposition de loi
(...) qui denie le droit de rejeter des accusations infondees et
injustes contre notre pays et notre nation", a-t-il averti.
Si les relations entre les deux pays sont regulièrement empoisonnees
par la question du genocide armenien, reconnu par Paris et farouchement
nie par les autorites turques, les relations economiques sont en
revanche au beau fixe.
Comme le constate le ministère francais des Affaires etrangères,
elles ont connu ces dernières annees "un developpement considerable,
a tel point que chacun des deux pays apparaît desormais pour lautre
comme un partenaire majeur".
La Turquie est devenue le troisième pays client de la France, hors
de l'Union europeenne, après les Etats-Unis et la Chine. Et le quai
d'Orsay jugeait encore "tenable", a la veille de ce nouvel accès de
fièvre, "lobjectif ambitieux" de porter les echanges bilateraux de
10 a 15 milliards d'euros entre 2009 et 2012.
Au premier semestre 2011, les exportations francaises vers la Turquie
ont atteint 3,8 milliards d'euros, excedentaires sur les importations
(3 milliards).
La France est aussi un "investisseur significatif" en Turquie. Renault
y est la première entreprise exportatrice et va y produire sa première
berline electrique. AXA y est le numero un de l'assurance.
Carrefour, qui se refusait a tout commentaire mardi, compte de son
côte 27 hypermarches et 215 supermarches en Turquie, où il opère
conjointement avec un partenaire local, Sabanci.
En attendant que l'orage passe, le patronat francais fait profil bas.
La presidente du Medef, Laurence Parisot a recu lundi soir son
homologue turque Umit Boyner et le president de l'Union des Chambres
de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB), Rifat Hisarciklioglu.
Dans l'entourage de la patronne des patrons francais, on se
contentait mardi de noter que "les entreprises francaises ont des
liens economiques très forts avec la Turquie ou nombre d'entre elles
opèrent". Une manière diplomatique de rappeler les risques economiques
d'une degradation des relations avec Ankara.
Le millier d'entreprises francaises agissant en Turquie pourrait
se voir priver de marches publics dans les domaines des transports,
de l'armement ou du nucleaire.
Rifat Hisarciklioglu a brandi la menace de "degâts majeurs dans les
relations economiques et commerciales" entre les deux pays si la loi
etait adoptee.
President de la chambre de commerce franco-turque en France, Selcuk
Onder a evoque la possibilite d'une "campagne de boycott officiel"
des entreprises privees francaises, parlant d'un "sentiment de trahison
en Turquie".
Pour lui, la proposition de loi qui prevoit un an de prison et 45.000
euros d'amende en cas de negation d'un genocide est une initiative
"purement electorale" qui vise a "recuperer" quelque "450.000 voix
armeniennes" lors de l'election presidentielle de 2012.
Devant la perspective de represailles economiques, le quai d'Orsay
a appele Ankara a respecter les "règles internationales" et ses
engagements internationaux.