LES DEPUTES FRANCAIS IGNORENT LES MENACES D'ANKARA SUR L'ARMENIE
par Emile Picy
Reuters
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE7BJ09X20111220?pageNumber=2&virtualBrandCha nnel=0&sp=true
20 dec 2011
France
PARIS (Reuters) - Les deputes francais examineront comme prevu jeudi
une proposition de loi sanctionnant la negation du genocide armenien
de 1915, malgre la menace brandie par Ankara de consequences negatives
pour les relations entre la Turquie et la France.
Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, l'a
confirme mardi, tandis que le ministère des Affaires etrangères
mettait par avance en garde la Turquie contre toute mesure de retorsion
commerciale.
Les deputes d'opposition socialistes ont pour leur part fait savoir
par leur president de groupe, Jean-Marc Ayrault, qu'ils voteraient
le texte depose par leur collègue UMP Valerie Boyer avec le soutien
d'une quarantaine d'elus de la majorite.
La commission des Lois de l'Assemblee Nationale avait adopte le 7
decembre cette proposition en l'amendant legèrement pour lui donner
une portee plus generale, dans l'espoir, jusqu'ici vain, d'apaiser
la Turquie.
Le texte transposant le droit communautaire sur la lutte contre le
racisme et visant a sanctionner "la contestation du genocide armenien"
vise desormais "a reprimer la contestation de l'existence des genocides
reconnus par la loi".
Il prevoit de punir la negation d'un tel genocide d'un an
d'emprisonnement ou d'une amende de 45.000 euros ou des deux.
"Il ne s'agit pas d'une proposition sur le genocide armenien. Il
s'agit de tous les actes qui s'apparentent a des genocides", a explique
mardi sur LCI la porte-parole du gouvernement, Valerie Pecresse, qui
a insiste sur le fait que la Turquie etait un "partenaire privilegie
de la France".
MISE EN GARDE DU QUAI D'ORSAY
Le president UMP de l'Assemblee, Bernard Accoyer, a fait valoir qu'il
s'agissait d'une "proposition de loi generale de lutte contre le
racisme et la xenophobie et sur le negationnisme d'un certain nombre
de faits historiques".
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a ecrit la semaine
dernière a Nicolas Sarkozy pour denoncer un texte qui vise, selon lui,
"de facon hostile la Republique de Turquie, la Nation turque et la
communaute turque vivant en France".
Le vote de cette proposition de loi aura "de graves consequences pour
les relations futures entre la Turquie et la France sur les plans
politique, economique, culturel et dans tous les autres domaines",
a-t-il ajoute dans cette lettre rendue publique par l'Agence
anatolienne de presse.
La Turquie doit garder a l'esprit les règles internationales dans les
domaines economique et commercial, a replique mardi le porte-parole
du Quai d'Orsay lors d'un point de presse.
"La Turquie est membre de l'OMC (Organisation mondiale du commerce)
et elle est liee a l'Union europeenne par l'union douanière", a
rappele Bernard Valero. "Ces deux engagements juridiques impliquent
un traitement non discriminatoire a l'egard des entreprises de l'UE."
Concernant un eventuel rappel de l'ambassadeur de Turquie en France,
il a invite Ankara a prendre en compte "les vertus du dialogue",
dont il a souligne l'importance sur des dossiers comme la Syrie,
l'Iran ou l'Union pour la Mediterranee.
Il a insiste sur l'attachement de la France au developpement de ses
relations avec la Turquie "dans tous les domaines".
La presidence de la Republique francaise a pour sa part refuse
jusqu'ici de faire le moindre commentaire.
C'est pourtant Nicolas Sarkozy qui a pratiquement fixe le calendrier
d'examen de la proposition de loi, lors d'une visite d'Etat en Armenie,
debut octobre.
DELEGATION TURQUE
Le president francais avait alors mis en demeure Ankara de reconnaître
rapidement le massacre de 1,5 million d'Armeniens par les Turcs en 1915
en estimant que ce serait un "geste de reconciliation". Dans ce cas,
avait-il explique, la France s'en tiendrait a sa legislation actuelle,
qui reconnaît depuis 2001 l'existence de ce genocide.
Si la Turquie persistait a le nier, avait-il ajoute, "la France
considèrerait qu'elle devrait aller plus loin dans la modification
de sa legislation pour que le negationnisme soit condamne penalement".
Il avait refuse de donner publiquement un delai mais precise que ce
temps n'etait "pas infini" et que Paris ferait connaître sa position
"dans un delai assez bref".
Selon l'ancien ministre d'origine armenienne Patrick Devedjian, qui
l'accompagnait, Nicolas Sarkozy aurait precise a des interlocuteurs
armeniens qu'il donnait aux dirigeants turcs jusqu'a la fin de 2011
pour reconnaître le genocide.
Le chef de l'Etat s'etait alors deja attire des reactions courroucees
d'Ankara, qui a depeche ces jours-ci a Paris une delegation de
parlementaires pour des "consultations" sur la proposition de loi,
avant son examen jeudi.
Selon l'ambassade de Turquie a Paris, cette delegation devait
notamment rencontrer mardi le conseiller diplomatique de Nicolas
Sarkozy Jean-David Levitte, le ministre des Affaires etrangères,
Alain Juppe, Bernard Accoyer, et le chef de file des deputes UMP,
Christian Jacob.
La diaspora armenienne en France, forte de 500.000 personnes, est a
nouveau un enjeu electoral a l'approche des elections presidentielle
et legislatives du printemps 2012.
Avec Yann Le Guernigou et John Irish, edite par Emmanuel Jarry
From: Baghdasarian
par Emile Picy
Reuters
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE7BJ09X20111220?pageNumber=2&virtualBrandCha nnel=0&sp=true
20 dec 2011
France
PARIS (Reuters) - Les deputes francais examineront comme prevu jeudi
une proposition de loi sanctionnant la negation du genocide armenien
de 1915, malgre la menace brandie par Ankara de consequences negatives
pour les relations entre la Turquie et la France.
Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, l'a
confirme mardi, tandis que le ministère des Affaires etrangères
mettait par avance en garde la Turquie contre toute mesure de retorsion
commerciale.
Les deputes d'opposition socialistes ont pour leur part fait savoir
par leur president de groupe, Jean-Marc Ayrault, qu'ils voteraient
le texte depose par leur collègue UMP Valerie Boyer avec le soutien
d'une quarantaine d'elus de la majorite.
La commission des Lois de l'Assemblee Nationale avait adopte le 7
decembre cette proposition en l'amendant legèrement pour lui donner
une portee plus generale, dans l'espoir, jusqu'ici vain, d'apaiser
la Turquie.
Le texte transposant le droit communautaire sur la lutte contre le
racisme et visant a sanctionner "la contestation du genocide armenien"
vise desormais "a reprimer la contestation de l'existence des genocides
reconnus par la loi".
Il prevoit de punir la negation d'un tel genocide d'un an
d'emprisonnement ou d'une amende de 45.000 euros ou des deux.
"Il ne s'agit pas d'une proposition sur le genocide armenien. Il
s'agit de tous les actes qui s'apparentent a des genocides", a explique
mardi sur LCI la porte-parole du gouvernement, Valerie Pecresse, qui
a insiste sur le fait que la Turquie etait un "partenaire privilegie
de la France".
MISE EN GARDE DU QUAI D'ORSAY
Le president UMP de l'Assemblee, Bernard Accoyer, a fait valoir qu'il
s'agissait d'une "proposition de loi generale de lutte contre le
racisme et la xenophobie et sur le negationnisme d'un certain nombre
de faits historiques".
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a ecrit la semaine
dernière a Nicolas Sarkozy pour denoncer un texte qui vise, selon lui,
"de facon hostile la Republique de Turquie, la Nation turque et la
communaute turque vivant en France".
Le vote de cette proposition de loi aura "de graves consequences pour
les relations futures entre la Turquie et la France sur les plans
politique, economique, culturel et dans tous les autres domaines",
a-t-il ajoute dans cette lettre rendue publique par l'Agence
anatolienne de presse.
La Turquie doit garder a l'esprit les règles internationales dans les
domaines economique et commercial, a replique mardi le porte-parole
du Quai d'Orsay lors d'un point de presse.
"La Turquie est membre de l'OMC (Organisation mondiale du commerce)
et elle est liee a l'Union europeenne par l'union douanière", a
rappele Bernard Valero. "Ces deux engagements juridiques impliquent
un traitement non discriminatoire a l'egard des entreprises de l'UE."
Concernant un eventuel rappel de l'ambassadeur de Turquie en France,
il a invite Ankara a prendre en compte "les vertus du dialogue",
dont il a souligne l'importance sur des dossiers comme la Syrie,
l'Iran ou l'Union pour la Mediterranee.
Il a insiste sur l'attachement de la France au developpement de ses
relations avec la Turquie "dans tous les domaines".
La presidence de la Republique francaise a pour sa part refuse
jusqu'ici de faire le moindre commentaire.
C'est pourtant Nicolas Sarkozy qui a pratiquement fixe le calendrier
d'examen de la proposition de loi, lors d'une visite d'Etat en Armenie,
debut octobre.
DELEGATION TURQUE
Le president francais avait alors mis en demeure Ankara de reconnaître
rapidement le massacre de 1,5 million d'Armeniens par les Turcs en 1915
en estimant que ce serait un "geste de reconciliation". Dans ce cas,
avait-il explique, la France s'en tiendrait a sa legislation actuelle,
qui reconnaît depuis 2001 l'existence de ce genocide.
Si la Turquie persistait a le nier, avait-il ajoute, "la France
considèrerait qu'elle devrait aller plus loin dans la modification
de sa legislation pour que le negationnisme soit condamne penalement".
Il avait refuse de donner publiquement un delai mais precise que ce
temps n'etait "pas infini" et que Paris ferait connaître sa position
"dans un delai assez bref".
Selon l'ancien ministre d'origine armenienne Patrick Devedjian, qui
l'accompagnait, Nicolas Sarkozy aurait precise a des interlocuteurs
armeniens qu'il donnait aux dirigeants turcs jusqu'a la fin de 2011
pour reconnaître le genocide.
Le chef de l'Etat s'etait alors deja attire des reactions courroucees
d'Ankara, qui a depeche ces jours-ci a Paris une delegation de
parlementaires pour des "consultations" sur la proposition de loi,
avant son examen jeudi.
Selon l'ambassade de Turquie a Paris, cette delegation devait
notamment rencontrer mardi le conseiller diplomatique de Nicolas
Sarkozy Jean-David Levitte, le ministre des Affaires etrangères,
Alain Juppe, Bernard Accoyer, et le chef de file des deputes UMP,
Christian Jacob.
La diaspora armenienne en France, forte de 500.000 personnes, est a
nouveau un enjeu electoral a l'approche des elections presidentielle
et legislatives du printemps 2012.
Avec Yann Le Guernigou et John Irish, edite par Emmanuel Jarry
From: Baghdasarian