GENOCIDE ARMENIEN : LES DEPUTES VONT DEBATTRE
Par Alain Vincenot
France Soir
http://www.francesoir.fr/actualite/international/genocide-armenien-deputes-vont-debattre-167177.html
20 dec 2011
Malgre les pressions exercees par Ankara, l'Assemblee nationale
examinera ce jeudi un projet de loin reprimant la negation des
genocides, dont celui des Armeniens par la Turquie.
L'ordre du jour de l'Assemblee nationale prevoit l'examen, par
les deputes, ce jeudi, d'une proposition de loi d'elue UMP des
Bouches-du-Rhône Valerie Boyer, destinee a reprimer les genocides,
dont celui des Armeniens. La peine encourue serait alors de un an
de prison et 45.000 euros d'amende. En avril 1915 et juillet 1916,
l'empire ottoman massacra les deux-tiers de la population armenienne
vivant sous sa domination, notamment en Anatolie et sur le haut-plateau
armenien. Environ un million 500.000 hommes, femmes et enfants furent
methodiquement assassines par des soudards de la Sublime porte. Le
texte soumis jeudi au vote des parlementaires devrait completer une
loi de janvier 2001 dont l'unique article stipulait : " La France
reconnaît publiquement le genocide armenien de 1915 ".
Des menaces Or il provoque l'ire d'Ankara, qui refuse de parler de
genocide. Si la Turquie admet la mort de 500.000 personnes, il ne
s'agirait, insiste-t-elle, que de simples victimes collaterales
de la Première Guerre mondiale. D'où les menaces de represailles
qui pleuvent sur Paris, meme si, mardi matin, la porte-parole du
gouvernement francais, Valerie Pecresse, assurait que " la Turquie
est un partenaire privilegie de la France, un allie ". De son côte,
le president de l'Assemblee, Bernard Accoyer, precisait : " Il s'agit
d'une initiative parlementaire qui n'est absolument pas centree sur
la question armenienne. C'est au contraire un texte large sur les
propos racistes, xenophobes et negationnistes. "
Le week-end dernier, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a averti
que la Turquie " s'opposera par tous les moyens diplomatiques a ces
demarches populistes, injustes et illegales ". Et d'evoquer des "
consequences graves, irreparables ", tout en renvoyant la France
a son passe colonialiste et aux " tueries inhumaines " commises
en Algerie et au Rwanda. Lundi soir, c'etait le patron de l'Union
des Chambres de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB), Rifat
Hisarciklioglu, qui a donne de la voix : " Si cette loi est adoptee,
il y aura beaucoup de dommages et consequences pour les deux pays. "
Umit Boyner, presidente du patronat turc, TUSIAD, a, elle, denonce "
une utilisation de la politique dans un contexte populiste en France ",
autrement dit, en periode electorale, la chasse aux voix armeniennes.
" Nature autoritaire " Indigne par de telles interventions, Mourad
Papazian, co-president du Conseil de Coordination des organisations
Armeniennes de France (CCAF) denonce un " chantage " qui " confirme
" la " nature autoritaire " du regime turc. " La radicalite et
l'intolerance exprimees au plus haut niveau de l'Etat en Turquie
demontrent que les autorites turques ont fermement l'intention de
s'enfermer dans une posture de negationnisme du genocide armenien. "
La violence de la reaction du Premier ministre turc, Ragep Tayip
Erdogan, confirme, s'il en etait besoin, que la Turquie n'est pas dans
une demarche de consensus ni a l'interieur du pays où des dizaines
d'intellectuels, de journalistes et d'avocats ont ete arretes depuis
un mois sans que le monde ne s'emeuve, ni a l'exterieur puisqu'outre
le cas armenien, l'Etat turc continue de nier l'existence de la
Republique de Chypre, pourtant membre de l'Union europeenne.
Par Alain Vincenot
France Soir
http://www.francesoir.fr/actualite/international/genocide-armenien-deputes-vont-debattre-167177.html
20 dec 2011
Malgre les pressions exercees par Ankara, l'Assemblee nationale
examinera ce jeudi un projet de loin reprimant la negation des
genocides, dont celui des Armeniens par la Turquie.
L'ordre du jour de l'Assemblee nationale prevoit l'examen, par
les deputes, ce jeudi, d'une proposition de loi d'elue UMP des
Bouches-du-Rhône Valerie Boyer, destinee a reprimer les genocides,
dont celui des Armeniens. La peine encourue serait alors de un an
de prison et 45.000 euros d'amende. En avril 1915 et juillet 1916,
l'empire ottoman massacra les deux-tiers de la population armenienne
vivant sous sa domination, notamment en Anatolie et sur le haut-plateau
armenien. Environ un million 500.000 hommes, femmes et enfants furent
methodiquement assassines par des soudards de la Sublime porte. Le
texte soumis jeudi au vote des parlementaires devrait completer une
loi de janvier 2001 dont l'unique article stipulait : " La France
reconnaît publiquement le genocide armenien de 1915 ".
Des menaces Or il provoque l'ire d'Ankara, qui refuse de parler de
genocide. Si la Turquie admet la mort de 500.000 personnes, il ne
s'agirait, insiste-t-elle, que de simples victimes collaterales
de la Première Guerre mondiale. D'où les menaces de represailles
qui pleuvent sur Paris, meme si, mardi matin, la porte-parole du
gouvernement francais, Valerie Pecresse, assurait que " la Turquie
est un partenaire privilegie de la France, un allie ". De son côte,
le president de l'Assemblee, Bernard Accoyer, precisait : " Il s'agit
d'une initiative parlementaire qui n'est absolument pas centree sur
la question armenienne. C'est au contraire un texte large sur les
propos racistes, xenophobes et negationnistes. "
Le week-end dernier, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a averti
que la Turquie " s'opposera par tous les moyens diplomatiques a ces
demarches populistes, injustes et illegales ". Et d'evoquer des "
consequences graves, irreparables ", tout en renvoyant la France
a son passe colonialiste et aux " tueries inhumaines " commises
en Algerie et au Rwanda. Lundi soir, c'etait le patron de l'Union
des Chambres de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB), Rifat
Hisarciklioglu, qui a donne de la voix : " Si cette loi est adoptee,
il y aura beaucoup de dommages et consequences pour les deux pays. "
Umit Boyner, presidente du patronat turc, TUSIAD, a, elle, denonce "
une utilisation de la politique dans un contexte populiste en France ",
autrement dit, en periode electorale, la chasse aux voix armeniennes.
" Nature autoritaire " Indigne par de telles interventions, Mourad
Papazian, co-president du Conseil de Coordination des organisations
Armeniennes de France (CCAF) denonce un " chantage " qui " confirme
" la " nature autoritaire " du regime turc. " La radicalite et
l'intolerance exprimees au plus haut niveau de l'Etat en Turquie
demontrent que les autorites turques ont fermement l'intention de
s'enfermer dans une posture de negationnisme du genocide armenien. "
La violence de la reaction du Premier ministre turc, Ragep Tayip
Erdogan, confirme, s'il en etait besoin, que la Turquie n'est pas dans
une demarche de consensus ni a l'interieur du pays où des dizaines
d'intellectuels, de journalistes et d'avocats ont ete arretes depuis
un mois sans que le monde ne s'emeuve, ni a l'exterieur puisqu'outre
le cas armenien, l'Etat turc continue de nier l'existence de la
Republique de Chypre, pourtant membre de l'Union europeenne.