LA QUESTION DE HRANT DINK AUX ARMENIENS
Le Post
http://www.lepost.fr/article/2011/12/19/2664163_la-question-de-hrant-dink-aux-armeniens.html
19 dec 2011
France
L'Assemblee nationale va probablement se prononcer entre les 19 et 22
decembre en faveur de la proposition de loi de Valerie Boyer (UMP)
qui demande de reprimer la contestation du " genocide armenien. "
Defendu par l'Elysee, selon des sources diplomatiques, le texte prevoit
une peine d'un an de prison et une amende de 45.000 euros en cas de
contestation. C'est la meme majorite presidentielle qui avait vote en
faveur d'une proposition similaire avant les elections de 2007 mais
l'avait rejetee en mai 2011 au Senat. C'est encore le meme Parlement
preside par Bernard Accoyer (UMP) qui avait declare que l'histoire ne
devrait etre ecrite au sein des Parlements. Cette man~\uvre politique
et clienteliste de la droite, mais a laquelle la gauche n'echappe
pas non plus a l'approche de 2012 est en verite une offense pour
les peuples armenien et turc. L'intellectuel Hrant Dink, assassine
en 2007 par les ultranationalistes turcs, avait l'habitude de poser
cette question aux militants associatifs de la diaspora armenienne
: " Pour les Armeniens, qu'est-ce qui est le plus important ? La
democratisation de la Turquie ou l'usage sous la contrainte du terme
"genocide" par les Turcs ? " Pour lui, la majorite seduite par la
deuxième option a tort car la Turquie ne pourra pacifier ses rapports
a son histoire sans cette democratisation. D'ailleurs, la societe
turque est en train de changer le regard qu'elle porte sur son passe.
Les discussions sur les massacres de Dersim en 1937 et les excuses
officielles de l'Etat temoignent de ce changement. Les evenements de
1915 ne sont pas une exception. Ils ont, par exemple, ete commemores en
plein c~\ur d'Istanbul tandis que des intellectuels turcs debattent
de plus en plus de ces questions. Le pouvoir accepte meme l'idee
d'une commission historique independante contre l'avis des plus
nationalistes pour lesquels il n'y a rien a questionner. Au lieu de
faire pression sur les Parlements francais et americain en faveur de
lois memorielles qui alimentent seulement le discours de la haine en
Turquie, les Armeniens devraient assister et favoriser ce processus
de democratisation necessaire pour une paix solide et durable entre
deux peuples qui partagent des siècles de proximite. La dichotomie
entre deux discours nationalistes hantes, de deux facons differentes,
par le mot " genocide " doit etre depassee afin que ne soient pas
instrumentalisee les souffrances humaines. (par Emre Demir)
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Le Post
http://www.lepost.fr/article/2011/12/19/2664163_la-question-de-hrant-dink-aux-armeniens.html
19 dec 2011
France
L'Assemblee nationale va probablement se prononcer entre les 19 et 22
decembre en faveur de la proposition de loi de Valerie Boyer (UMP)
qui demande de reprimer la contestation du " genocide armenien. "
Defendu par l'Elysee, selon des sources diplomatiques, le texte prevoit
une peine d'un an de prison et une amende de 45.000 euros en cas de
contestation. C'est la meme majorite presidentielle qui avait vote en
faveur d'une proposition similaire avant les elections de 2007 mais
l'avait rejetee en mai 2011 au Senat. C'est encore le meme Parlement
preside par Bernard Accoyer (UMP) qui avait declare que l'histoire ne
devrait etre ecrite au sein des Parlements. Cette man~\uvre politique
et clienteliste de la droite, mais a laquelle la gauche n'echappe
pas non plus a l'approche de 2012 est en verite une offense pour
les peuples armenien et turc. L'intellectuel Hrant Dink, assassine
en 2007 par les ultranationalistes turcs, avait l'habitude de poser
cette question aux militants associatifs de la diaspora armenienne
: " Pour les Armeniens, qu'est-ce qui est le plus important ? La
democratisation de la Turquie ou l'usage sous la contrainte du terme
"genocide" par les Turcs ? " Pour lui, la majorite seduite par la
deuxième option a tort car la Turquie ne pourra pacifier ses rapports
a son histoire sans cette democratisation. D'ailleurs, la societe
turque est en train de changer le regard qu'elle porte sur son passe.
Les discussions sur les massacres de Dersim en 1937 et les excuses
officielles de l'Etat temoignent de ce changement. Les evenements de
1915 ne sont pas une exception. Ils ont, par exemple, ete commemores en
plein c~\ur d'Istanbul tandis que des intellectuels turcs debattent
de plus en plus de ces questions. Le pouvoir accepte meme l'idee
d'une commission historique independante contre l'avis des plus
nationalistes pour lesquels il n'y a rien a questionner. Au lieu de
faire pression sur les Parlements francais et americain en faveur de
lois memorielles qui alimentent seulement le discours de la haine en
Turquie, les Armeniens devraient assister et favoriser ce processus
de democratisation necessaire pour une paix solide et durable entre
deux peuples qui partagent des siècles de proximite. La dichotomie
entre deux discours nationalistes hantes, de deux facons differentes,
par le mot " genocide " doit etre depassee afin que ne soient pas
instrumentalisee les souffrances humaines. (par Emre Demir)
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress