GENOCIDE ARMENIEN : LES AUTORITES FRANCAISES TENTENT DE DEMINER LA BOMBE
Stephane
armenews.com
jeudi 22 decembre 2011
A la veille de la discussion, a l'Assemblee, de la proposition
penalisant la negation de tout genocide et devant les menaces
grandissantes brandies par la Turquie, les autorites francaises
tentaient mercredi de deminer la bombe armenienne.
La deputee UMP Valerie Boyer defendra jeudi matin un texte
d'initiative parlementaire, mis a l'ordre du jour de l'Assemblee par
le gouvernement, visant a "reprimer la contestation ou la minimisation
grossière" de tout genocide, dont celui perpetre en 1915 contre les
Armeniens dans l'Empire ottoman.
Cette initiative a dechaîne la fureur des autorites turques qui
accusent le president Nicolas Sarkozy de vouloir instrumentaliser le
genocide armenien a quelques mois du scrutin presidentiel en France.
La proposition de loi a toutes les chances d'etre adoptee jeudi a
l'Assemblee, a l'issue du debat, tous les groupes politiques ayant
donne leur aval.
Face au dechaînement des menaces brandies par Ankara, le gouvernement,
par la voix de sa porte-parole Valerie Pecresse, a conteste qu'on
puisse voir dans ce texte une "attaque contre la Turquie". "Le
gouvernement y voit simplement la reaffirmation d'un principe universel
qui est que chaque pays doit avoir le courage de faire son travail de
memoire et de regarder son histoire avec lucidite", a-t-elle declare.
Le president de l'Assemblee nationale, Bernard Accoyer, qui avait
deja affirme la veille n'etre "pas favorable au texte", en a minimise
mercredi la portee en jugeant que son adoption definitive par le
Parlement etait peu probable d'ici la fin de la legislature en 2012.
En effet, le gouvernement n'ayant pas mis "l'urgence" sur ce texte
(une seule lecture par assemblee), il faudrait probablement plusieurs
mois de navette avant un vote definitif, un delai incompatible avec
la fin des travaux du Parlement pour la legislature actuelle, prevue
fin fevrier en raison de l'election presidentielle du printemps.
Gerard Larcher, l'ancien president UMP du Senat, a assure de son côte
qu'il ne voterait pas la proposition de loi, jugeant qu'il fallait
"laisser aux historiens le soin de determiner ce qu'a ete la realite
de l'histoire".
C'est au nom de ce refus des lois "memorielles" que le Senat avait
rejete, le 4 mai dernier, une proposition de loi PS, similaire a celle
de Valerie Boyer, adoptee le 12 octobre 2006 par l'Assemblee nationale.
Des senateurs de tous bords, comme Robert Badinter (PS) ou Jean-Jacques
Hyest (UMP) avaient invoque cet argument comme motif d'irrecevabilite
d'une telle proposition, au grand dam de nombreux elus des departements
où vit une forte communaute armenienne.
Dans la majorite, deux deputes, Michel Piron et Patrice Martin-Lalande
ont estime a leur tour qu'il n'appartenait pas au Parlement de definir
la verite historique et ont signale qu'ils ne voteraient pas la
proposition, rejoignant ainsi plusieurs deputes de la Droite populaire.
Les deputes socialistes qui n'ont pas cache leur soutien a la
proposition de Valerie Boyer, pointaient mercredi "l'electoralisme"
de son inscription a l'ordre du jour de l'Assemblee.
"Le groupe socialiste fera son devoir et votera le texte. En meme
temps, c'est la responsabilite de l'UMP, du gouvernement et la volonte
personnelle de Nicolas Sarkozy que de le faire maintenant", a souligne
Pierre Moscovici (PS), directeur de campagne de Francois Hollande.
Un senateur PS, Philippe Kaltenbach, avait lui-meme depose en
novembre une proposition de loi visant a reprimer la contestation de
lexistence du genocide armenien, une initiative prise de vitesse par
Valerie Boyer.
Stephane
armenews.com
jeudi 22 decembre 2011
A la veille de la discussion, a l'Assemblee, de la proposition
penalisant la negation de tout genocide et devant les menaces
grandissantes brandies par la Turquie, les autorites francaises
tentaient mercredi de deminer la bombe armenienne.
La deputee UMP Valerie Boyer defendra jeudi matin un texte
d'initiative parlementaire, mis a l'ordre du jour de l'Assemblee par
le gouvernement, visant a "reprimer la contestation ou la minimisation
grossière" de tout genocide, dont celui perpetre en 1915 contre les
Armeniens dans l'Empire ottoman.
Cette initiative a dechaîne la fureur des autorites turques qui
accusent le president Nicolas Sarkozy de vouloir instrumentaliser le
genocide armenien a quelques mois du scrutin presidentiel en France.
La proposition de loi a toutes les chances d'etre adoptee jeudi a
l'Assemblee, a l'issue du debat, tous les groupes politiques ayant
donne leur aval.
Face au dechaînement des menaces brandies par Ankara, le gouvernement,
par la voix de sa porte-parole Valerie Pecresse, a conteste qu'on
puisse voir dans ce texte une "attaque contre la Turquie". "Le
gouvernement y voit simplement la reaffirmation d'un principe universel
qui est que chaque pays doit avoir le courage de faire son travail de
memoire et de regarder son histoire avec lucidite", a-t-elle declare.
Le president de l'Assemblee nationale, Bernard Accoyer, qui avait
deja affirme la veille n'etre "pas favorable au texte", en a minimise
mercredi la portee en jugeant que son adoption definitive par le
Parlement etait peu probable d'ici la fin de la legislature en 2012.
En effet, le gouvernement n'ayant pas mis "l'urgence" sur ce texte
(une seule lecture par assemblee), il faudrait probablement plusieurs
mois de navette avant un vote definitif, un delai incompatible avec
la fin des travaux du Parlement pour la legislature actuelle, prevue
fin fevrier en raison de l'election presidentielle du printemps.
Gerard Larcher, l'ancien president UMP du Senat, a assure de son côte
qu'il ne voterait pas la proposition de loi, jugeant qu'il fallait
"laisser aux historiens le soin de determiner ce qu'a ete la realite
de l'histoire".
C'est au nom de ce refus des lois "memorielles" que le Senat avait
rejete, le 4 mai dernier, une proposition de loi PS, similaire a celle
de Valerie Boyer, adoptee le 12 octobre 2006 par l'Assemblee nationale.
Des senateurs de tous bords, comme Robert Badinter (PS) ou Jean-Jacques
Hyest (UMP) avaient invoque cet argument comme motif d'irrecevabilite
d'une telle proposition, au grand dam de nombreux elus des departements
où vit une forte communaute armenienne.
Dans la majorite, deux deputes, Michel Piron et Patrice Martin-Lalande
ont estime a leur tour qu'il n'appartenait pas au Parlement de definir
la verite historique et ont signale qu'ils ne voteraient pas la
proposition, rejoignant ainsi plusieurs deputes de la Droite populaire.
Les deputes socialistes qui n'ont pas cache leur soutien a la
proposition de Valerie Boyer, pointaient mercredi "l'electoralisme"
de son inscription a l'ordre du jour de l'Assemblee.
"Le groupe socialiste fera son devoir et votera le texte. En meme
temps, c'est la responsabilite de l'UMP, du gouvernement et la volonte
personnelle de Nicolas Sarkozy que de le faire maintenant", a souligne
Pierre Moscovici (PS), directeur de campagne de Francois Hollande.
Un senateur PS, Philippe Kaltenbach, avait lui-meme depose en
novembre une proposition de loi visant a reprimer la contestation de
lexistence du genocide armenien, une initiative prise de vitesse par
Valerie Boyer.