L'Union, France
23 dec 2011
Éditorial / Leçon d'histoire
Lorsque les députés se prennent pour des historiens, ils oublient
simplement qu'ils ne font pas leur métier ! Le travail d'histoire est
une discipline trop sérieuse pour le confier aux politiques. La loi
mémorielle n'a jamais mis un terme aux affrontements nourris par les
révisionnistes et les négationnistes, aliénés par leur refus d'ouvrir
les yeux.
Depuis la loi Gayssot, elle a nourri des polémiques insupportables où
règnent mensonges et petits intérêts alors qu'il existe des faits
avérés dont la dissimulation et l'interprétation fallacieuse sont
criminelles. L'Histoire s'enrichit au fil du temps par le travail des
chercheurs. Elle ne s'écrit pas sur commande. Elle ne se nie pas sur
ordre. L'épisode législatif sur le génocide arménien illustre une
triste confusion des genres. La cécité historique absolue d'Ankara
demeure et le rappel de l'ambassadeur turc à Paris révèle
l'intransigeance d'un pouvoir dans le déni complet sur le sujet. Comme
si la Turquie d'aujourd'hui culpabilisait sur les actes criminels de
l'Empire ottoman dont elle n'est pas plus responsable que la
République française ne l'est du génocide vendéen ordonné en 1793 par
la Convention et qu'un député souhaitait rajouter à la liste.
À force d'inventorier les taches du passé pour mieux culpabiliser les
uns et les autres on en oublie les dures réalités du temps présent qui
préoccupent autrement les gens. Les relations entre Paris et la
Turquie n'ont pas fini de s'empourprer et d'éreinter les diplomates
pourtant rompus aux subtilités des chancelleries. Seulement le Quai
d'Orsay ne peut pas accepter que la France soit sous la menace de
sanctions et de représailles comme si Ankara avait un droit
d'ingérence dans l'ordre du jour du Parlement. Aujourd'hui l'Arménie
applaudit et s'ébaudit tandis que la Turquie rugit et maudit les
députés français. Le psychodrame ne fait que commencer.
Hervé CHABAUD
http://www.lunion.presse.fr/article/editos/editorial-lecon-dhistoire
23 dec 2011
Éditorial / Leçon d'histoire
Lorsque les députés se prennent pour des historiens, ils oublient
simplement qu'ils ne font pas leur métier ! Le travail d'histoire est
une discipline trop sérieuse pour le confier aux politiques. La loi
mémorielle n'a jamais mis un terme aux affrontements nourris par les
révisionnistes et les négationnistes, aliénés par leur refus d'ouvrir
les yeux.
Depuis la loi Gayssot, elle a nourri des polémiques insupportables où
règnent mensonges et petits intérêts alors qu'il existe des faits
avérés dont la dissimulation et l'interprétation fallacieuse sont
criminelles. L'Histoire s'enrichit au fil du temps par le travail des
chercheurs. Elle ne s'écrit pas sur commande. Elle ne se nie pas sur
ordre. L'épisode législatif sur le génocide arménien illustre une
triste confusion des genres. La cécité historique absolue d'Ankara
demeure et le rappel de l'ambassadeur turc à Paris révèle
l'intransigeance d'un pouvoir dans le déni complet sur le sujet. Comme
si la Turquie d'aujourd'hui culpabilisait sur les actes criminels de
l'Empire ottoman dont elle n'est pas plus responsable que la
République française ne l'est du génocide vendéen ordonné en 1793 par
la Convention et qu'un député souhaitait rajouter à la liste.
À force d'inventorier les taches du passé pour mieux culpabiliser les
uns et les autres on en oublie les dures réalités du temps présent qui
préoccupent autrement les gens. Les relations entre Paris et la
Turquie n'ont pas fini de s'empourprer et d'éreinter les diplomates
pourtant rompus aux subtilités des chancelleries. Seulement le Quai
d'Orsay ne peut pas accepter que la France soit sous la menace de
sanctions et de représailles comme si Ankara avait un droit
d'ingérence dans l'ordre du jour du Parlement. Aujourd'hui l'Arménie
applaudit et s'ébaudit tandis que la Turquie rugit et maudit les
députés français. Le psychodrame ne fait que commencer.
Hervé CHABAUD
http://www.lunion.presse.fr/article/editos/editorial-lecon-dhistoire