LOI/GENOCIDE : C'EST UNE ERREUR, ON NE LEGIFERE PAS SUR LA MEMOIRE
Stephane
armenews.com
mardi 27 decembre 2011
Dominique de Villepin, candidat a l'election presidentielle, a juge
dimanche que c'etait "une erreur" de legiferer sur la memoire, a
propos de la proposition de loi UMP votee par les deputes, reprimant
la negation des genocides dont celui des Armeniens.
Interroge au "Grand rendez-vous" Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en
France sur ce vote de jeudi qui a declenche la colère de la Turquie, le
fondateur de Republique solidaire (RS) a estime que "la representation
nationale n'a pas bien fait".
"Au-dela de la question turque aujourd'hui", a-t-il enchaîne, "il
faut poser la question des lois memorielles dans notre pays, c'est une
erreur ! On ne legifère pas sur la memoire. Et chaque fois qu'on veut
le faire, on fige les choses, on complique les relations avec certains
Etats et on empeche meme des evolutions naturelles de se faire".
L'ex-Premier ministre, ex-chef de la diplomatie francaise, a explique
avoir constate lors de nombreux sejours dans ce pays ces dernières
annees que la Turquie "est un pays qui bouge, c'est une societe qui
bouge, y compris (...) sur cette question de la reconnaissance du
genocide armenien".
"Est-ce que c'est a la France de donner des lecons sur ce terrain ? Je
ne le crois pas", a-t-il dit. "Il suffit de s'appliquer a nous-memes ce
que nous faisons sur d'autres terrains, est-ce que nous serions heureux
que le parlement algerien legifère sur la memoire ?", a-t-il interroge.
Alors qu'on lui faisait remarquer que nier la Shoah est penalement
reprehensible en France, Dominique de Villepin a martele : "soyons
extraordinairement prudents !"
"Qu'on ait pu a travers la loi Gayssot (en 1990, ndlr) agir sur le
terrain de l'antisemitisme et du racisme a un moment où il y avait le
risque de montee de l'antisemitisme et du racisme, c'est une chose,
vouloir l'appliquer a d'autres domaines de l'histoire je crois que
c'est extraordinairement dangereux".
"La Turquie a un chemin a faire, une reflexion a mener, un travail
en conscience a mener", a-t-il ajoute. "Que par le travail de nos
propres historiens nous puissions contribuer a faire evoluer les
choses, très bien ! Que nous agissions sur le terrain politique avec
des arrière-pensees qui en cette periode electorale sont evidentes,
je crois que c'est très malsain et c'est une erreur, je souhaite
qu'on revienne sur des tels agissements", a-t-il conclu.
Stephane
armenews.com
mardi 27 decembre 2011
Dominique de Villepin, candidat a l'election presidentielle, a juge
dimanche que c'etait "une erreur" de legiferer sur la memoire, a
propos de la proposition de loi UMP votee par les deputes, reprimant
la negation des genocides dont celui des Armeniens.
Interroge au "Grand rendez-vous" Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en
France sur ce vote de jeudi qui a declenche la colère de la Turquie, le
fondateur de Republique solidaire (RS) a estime que "la representation
nationale n'a pas bien fait".
"Au-dela de la question turque aujourd'hui", a-t-il enchaîne, "il
faut poser la question des lois memorielles dans notre pays, c'est une
erreur ! On ne legifère pas sur la memoire. Et chaque fois qu'on veut
le faire, on fige les choses, on complique les relations avec certains
Etats et on empeche meme des evolutions naturelles de se faire".
L'ex-Premier ministre, ex-chef de la diplomatie francaise, a explique
avoir constate lors de nombreux sejours dans ce pays ces dernières
annees que la Turquie "est un pays qui bouge, c'est une societe qui
bouge, y compris (...) sur cette question de la reconnaissance du
genocide armenien".
"Est-ce que c'est a la France de donner des lecons sur ce terrain ? Je
ne le crois pas", a-t-il dit. "Il suffit de s'appliquer a nous-memes ce
que nous faisons sur d'autres terrains, est-ce que nous serions heureux
que le parlement algerien legifère sur la memoire ?", a-t-il interroge.
Alors qu'on lui faisait remarquer que nier la Shoah est penalement
reprehensible en France, Dominique de Villepin a martele : "soyons
extraordinairement prudents !"
"Qu'on ait pu a travers la loi Gayssot (en 1990, ndlr) agir sur le
terrain de l'antisemitisme et du racisme a un moment où il y avait le
risque de montee de l'antisemitisme et du racisme, c'est une chose,
vouloir l'appliquer a d'autres domaines de l'histoire je crois que
c'est extraordinairement dangereux".
"La Turquie a un chemin a faire, une reflexion a mener, un travail
en conscience a mener", a-t-il ajoute. "Que par le travail de nos
propres historiens nous puissions contribuer a faire evoluer les
choses, très bien ! Que nous agissions sur le terrain politique avec
des arrière-pensees qui en cette periode electorale sont evidentes,
je crois que c'est très malsain et c'est une erreur, je souhaite
qu'on revienne sur des tels agissements", a-t-il conclu.