ISRAE'L DOIT RECONNAîTRE "L'AUTRE HOLOCAUSTE"
Courrier International
http://www.courrierinternational.com/article/2011/12/27/israel-doit-reconnaitre-l-autre-holocauste
27 dec 2011
France
Après la France, ce sont des députés israéliens qui discutent de
la reconnaissance éventuelle du génocide arménien. Pour Ha'Aretz,
l'Etat hébreu aurait dÃ" depuis longtemps statuer au sujet de
cette question, sans chercher a l'utiliser comme moyen de pression
sur Ankara.
Il y a des années qu'IsraÃ"l hésite quant a la question de
la reconnaissance du génocide arménien, d'une part au nom de
l'intérêt de l'Etat hébreu dans ses relations avec la Turquie,
d'autre part par crainte de voir se diluer le concept de l'Holocauste
en tant que "propriété" exclusivement juive. La nécessité morale
ou l'identification avec l'holocauste arménien ont été traitées
de manière accessoire, ne trouvant que rarement leur place dans le
débat public.
Aujourd'hui encore, le cabinet du Premier ministre est intervenu a
ce sujet dans les travaux de la commission sur l'Enseignement, la
Culture et les Sports de la Knesset [le Parlement], sous prétexte
du risque du résultat des délibérations de saborder les relations
israélo-turques.
Dans ce contexte, il est utile de rappeler qu'a l'issue de l'incident
de la "flottille de la liberté" pour Gaza [neuf Turcs avaient été
tués lors du raid israélien], plusieurs députés de la Knesset
et membres du gouvernement avaient menacé - pour répliquer aux
invectives du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre
IsraÃ"l - d'inscrire le génocide arménien a l'ordre du jour.
En fait, les députés qui ont emboîté le pas a la nouvelle
législation francaise qui fait de la négation du génocide
arménien un délit semblent davantage motivés par un désir de
vengeance politique que par le souhait sincère de réparer un tort
historique. IsraÃ"l a eu maintes fois l'occasion de démontrer sa
solidarité avec le peuple arménien quand les relations étaient au
beau fixe entre Jérusalem et Ankara.
Mais, a l'époque, l'Etat hébreu avait choisi de garder le silence, et
avait même utilisé ses amis au Congrès américain pour l'empêcher
de reconnaître le génocide arménien.
IsraÃ"l, l'un des derniers pays au monde a occuper une autre
nation et a nier la Nakba [catastrophe, terme arabe évoquant la
création de l'Etat d'IsraÃ"l en 1948 et qui véhicule l'idée de
son illégitimité], ne peut plus s'envelopper dans le drapeau de la
morale, alors qu'au-dessous couvent les braises d'un règlement de
compte politique.
Il n'y a pas besoin de délibérations particulières a la Knesset
pour pouvoir parler du génocide arménien - ou de la Nakba - dans
les écoles israéliennes. Le ministre de l'Education dispose de
l'autorité nécessaire pour prendre ces décisions sans déclencher
une mascarade vide de sens.
Les un million et demi d'Arméniens qui ont été arrachés a
leurs foyers, assassinés et tués sur les routes en 1915 méritent
que l'holocauste dont ils ont été victimes soit reconnu par la
communauté internationale. Par-dessus tout, ils méritent que la
Turquie reconnaisse ce chapitre terrible de l'Histoire. En revanche,
le fait qu'IsraÃ"l le reconnaisse a un moment qui lui convient sur
le plan politique, en guise de représailles et pour provoquer la
Turquie, est a des années-lumière de ce que le peuple arménien
est en droit d'attendre.
From: A. Papazian
Courrier International
http://www.courrierinternational.com/article/2011/12/27/israel-doit-reconnaitre-l-autre-holocauste
27 dec 2011
France
Après la France, ce sont des députés israéliens qui discutent de
la reconnaissance éventuelle du génocide arménien. Pour Ha'Aretz,
l'Etat hébreu aurait dÃ" depuis longtemps statuer au sujet de
cette question, sans chercher a l'utiliser comme moyen de pression
sur Ankara.
Il y a des années qu'IsraÃ"l hésite quant a la question de
la reconnaissance du génocide arménien, d'une part au nom de
l'intérêt de l'Etat hébreu dans ses relations avec la Turquie,
d'autre part par crainte de voir se diluer le concept de l'Holocauste
en tant que "propriété" exclusivement juive. La nécessité morale
ou l'identification avec l'holocauste arménien ont été traitées
de manière accessoire, ne trouvant que rarement leur place dans le
débat public.
Aujourd'hui encore, le cabinet du Premier ministre est intervenu a
ce sujet dans les travaux de la commission sur l'Enseignement, la
Culture et les Sports de la Knesset [le Parlement], sous prétexte
du risque du résultat des délibérations de saborder les relations
israélo-turques.
Dans ce contexte, il est utile de rappeler qu'a l'issue de l'incident
de la "flottille de la liberté" pour Gaza [neuf Turcs avaient été
tués lors du raid israélien], plusieurs députés de la Knesset
et membres du gouvernement avaient menacé - pour répliquer aux
invectives du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre
IsraÃ"l - d'inscrire le génocide arménien a l'ordre du jour.
En fait, les députés qui ont emboîté le pas a la nouvelle
législation francaise qui fait de la négation du génocide
arménien un délit semblent davantage motivés par un désir de
vengeance politique que par le souhait sincère de réparer un tort
historique. IsraÃ"l a eu maintes fois l'occasion de démontrer sa
solidarité avec le peuple arménien quand les relations étaient au
beau fixe entre Jérusalem et Ankara.
Mais, a l'époque, l'Etat hébreu avait choisi de garder le silence, et
avait même utilisé ses amis au Congrès américain pour l'empêcher
de reconnaître le génocide arménien.
IsraÃ"l, l'un des derniers pays au monde a occuper une autre
nation et a nier la Nakba [catastrophe, terme arabe évoquant la
création de l'Etat d'IsraÃ"l en 1948 et qui véhicule l'idée de
son illégitimité], ne peut plus s'envelopper dans le drapeau de la
morale, alors qu'au-dessous couvent les braises d'un règlement de
compte politique.
Il n'y a pas besoin de délibérations particulières a la Knesset
pour pouvoir parler du génocide arménien - ou de la Nakba - dans
les écoles israéliennes. Le ministre de l'Education dispose de
l'autorité nécessaire pour prendre ces décisions sans déclencher
une mascarade vide de sens.
Les un million et demi d'Arméniens qui ont été arrachés a
leurs foyers, assassinés et tués sur les routes en 1915 méritent
que l'holocauste dont ils ont été victimes soit reconnu par la
communauté internationale. Par-dessus tout, ils méritent que la
Turquie reconnaisse ce chapitre terrible de l'Histoire. En revanche,
le fait qu'IsraÃ"l le reconnaisse a un moment qui lui convient sur
le plan politique, en guise de représailles et pour provoquer la
Turquie, est a des années-lumière de ce que le peuple arménien
est en droit d'attendre.
From: A. Papazian