ASSEZ DE MéPRIS M. SARKOZY !
Stephane
armenews.com
jeudi 29 decembre 2011
Lors d'une visite officielle, le 6 octobre, a Erevan, le président
francais a appelé la Turquie a reconnaître sa responsabilité dans
le génocide arménien de 1915. Pour le quotidien turc Milliyet,
la vieille animosité de Sarkozy s'accroît a mesure qu'Ankara monte
en puissance.
Après ses dernières déclarations sur la Turquie, le président
francais Sarkozy mériterait qu'on l'affuble de toute une série de
qualificatifs, mais il y a déja bien assez de gens pour le faire dans
son propre pays où il est désormais au plus bas dans les sondages. La
dernière sortie de Sarkozy sur la question arménienne est comme l'a
écrit Le Figaro "une provocation calculée". Aucun chef d'Etat de
ce monde un tant soit peu responsable ne voudrait mettre la Turquie
hors-jeu a un moment où l'incertitude règne au Moyen-Orient et dans
le Caucase. Cela n'empêche pas Sarkozy de s'entêter et de refuser
de voir cette réalité.
Les dernières déclarations de Sarkozy contre la Turquie, sur la
question arménienne et celle de son adhésion a l'Union européenne
ne sont pas que le fruit d'un populisme facile motivé par la
perspective de la présidentielle francaise en 2012. Son animosité
envers la Turquie et les Turcs remonte a bien avant son élection
et se nourrit d'une aversion culturelle et historique solidement
ancrée en lui. Elle ne cesse d'ailleurs de grandir au fur et a mesure
que croît le rôle politique et économique de la Turquie dans le
monde. La Turquie, que les Francais ne prenaient pas au sérieux
jusqu'il n'y a pas si longtemps, se trouve en mesure de concurrencer
la France en Méditerranée orientale. Sarkozy, et ceux qui partagent
ses idées, se retrouvent, afin de défendre les intérêts francais,
a devoir empêcher la Turquie de constituer une sphère d'influence
dans l'est de la Méditerranée. C'est la raison pour laquelle Paris
va soutenir sans aucune réserve les Chypriotes grecs dans la crise
qui les oppose aux Turcs concernant l'exploitation du gaz au large
des côtes chypriotes.
Cette rivalité s'était déja manifestée au début du quinquennat
de Sarkozy lorsque celui-ci avait lancé le projet d'"Union pour la
Méditerranée" censée être dirigée par la France. Si ce projet
ne s'est jamais vraiment concrétisé, on le doit a la Turquie qui a
immédiatement considéré cette initiative avec beaucoup de suspicion.
Par ailleurs, la rivalité franco-turque s'est cristallisée a
l'occasion du soulèvement en Libye. L'absence de la Turquie qui
n'a pas été invitée a la Conférence internationale de Paris sur
la Libye a mis en lumière cette opposition. Ankara a compris le
message et fait montre de ses capacités en termes de concurrence
économique et politique en se placant systématiquement devant les
Francais partout en Libye. On imagine sans peine le casse-tête que
cette situation constitue pour Sarkozy et ses amis. La Turquie se
trouve en position d'empêcher la France de profiter des avantages
du changement de régime qui lui seraient dus au prétexte que Paris
a soutenu les rebelles libyens. Mais le "problème turc" de Sarkozy
ne se limite pas a la Libye. En effet, la popularité du Premier
ministre turc Erdogan tant en Libye qu'en Tunisie et qu'en Algérie
gêne considérablement la France qui considère cette région comme
son "arrière-cour". La montée en puissance de la Turquie dans cette
zone est donc percue comme une menace par Paris.
Par ailleurs dans un contexte de chute dans les sondages, Sarkozy
va avoir tendance a s'investir dans la question arménienne. Si
d'aventure ses chances d'être réélu augmentaient, il ferait preuve
de "réalisme" et abandonnerait sans doute le projet de faire voter
une loi condamnant la négation du génocide arménien, mais dans le
cas inverse, il s'impliquera davantage en faveur d'une telle loi lui
permettant d'assouvir son mépris vis-a-vis de la Turquie.
Stephane
armenews.com
jeudi 29 decembre 2011
Lors d'une visite officielle, le 6 octobre, a Erevan, le président
francais a appelé la Turquie a reconnaître sa responsabilité dans
le génocide arménien de 1915. Pour le quotidien turc Milliyet,
la vieille animosité de Sarkozy s'accroît a mesure qu'Ankara monte
en puissance.
Après ses dernières déclarations sur la Turquie, le président
francais Sarkozy mériterait qu'on l'affuble de toute une série de
qualificatifs, mais il y a déja bien assez de gens pour le faire dans
son propre pays où il est désormais au plus bas dans les sondages. La
dernière sortie de Sarkozy sur la question arménienne est comme l'a
écrit Le Figaro "une provocation calculée". Aucun chef d'Etat de
ce monde un tant soit peu responsable ne voudrait mettre la Turquie
hors-jeu a un moment où l'incertitude règne au Moyen-Orient et dans
le Caucase. Cela n'empêche pas Sarkozy de s'entêter et de refuser
de voir cette réalité.
Les dernières déclarations de Sarkozy contre la Turquie, sur la
question arménienne et celle de son adhésion a l'Union européenne
ne sont pas que le fruit d'un populisme facile motivé par la
perspective de la présidentielle francaise en 2012. Son animosité
envers la Turquie et les Turcs remonte a bien avant son élection
et se nourrit d'une aversion culturelle et historique solidement
ancrée en lui. Elle ne cesse d'ailleurs de grandir au fur et a mesure
que croît le rôle politique et économique de la Turquie dans le
monde. La Turquie, que les Francais ne prenaient pas au sérieux
jusqu'il n'y a pas si longtemps, se trouve en mesure de concurrencer
la France en Méditerranée orientale. Sarkozy, et ceux qui partagent
ses idées, se retrouvent, afin de défendre les intérêts francais,
a devoir empêcher la Turquie de constituer une sphère d'influence
dans l'est de la Méditerranée. C'est la raison pour laquelle Paris
va soutenir sans aucune réserve les Chypriotes grecs dans la crise
qui les oppose aux Turcs concernant l'exploitation du gaz au large
des côtes chypriotes.
Cette rivalité s'était déja manifestée au début du quinquennat
de Sarkozy lorsque celui-ci avait lancé le projet d'"Union pour la
Méditerranée" censée être dirigée par la France. Si ce projet
ne s'est jamais vraiment concrétisé, on le doit a la Turquie qui a
immédiatement considéré cette initiative avec beaucoup de suspicion.
Par ailleurs, la rivalité franco-turque s'est cristallisée a
l'occasion du soulèvement en Libye. L'absence de la Turquie qui
n'a pas été invitée a la Conférence internationale de Paris sur
la Libye a mis en lumière cette opposition. Ankara a compris le
message et fait montre de ses capacités en termes de concurrence
économique et politique en se placant systématiquement devant les
Francais partout en Libye. On imagine sans peine le casse-tête que
cette situation constitue pour Sarkozy et ses amis. La Turquie se
trouve en position d'empêcher la France de profiter des avantages
du changement de régime qui lui seraient dus au prétexte que Paris
a soutenu les rebelles libyens. Mais le "problème turc" de Sarkozy
ne se limite pas a la Libye. En effet, la popularité du Premier
ministre turc Erdogan tant en Libye qu'en Tunisie et qu'en Algérie
gêne considérablement la France qui considère cette région comme
son "arrière-cour". La montée en puissance de la Turquie dans cette
zone est donc percue comme une menace par Paris.
Par ailleurs dans un contexte de chute dans les sondages, Sarkozy
va avoir tendance a s'investir dans la question arménienne. Si
d'aventure ses chances d'être réélu augmentaient, il ferait preuve
de "réalisme" et abandonnerait sans doute le projet de faire voter
une loi condamnant la négation du génocide arménien, mais dans le
cas inverse, il s'impliquera davantage en faveur d'une telle loi lui
permettant d'assouvir son mépris vis-a-vis de la Turquie.