TURQUIE : ERDOGAN S'EST TIRE UNE BALLE DANS LE PIED
collectifvan.org
20-01-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Premier ministre turc
s'est tire une balle dans le pied : " Erdogan s'est encore mis dans
l'embarras ainsi que son gouvernement, comme a peu près a chaque
fois qu'il ouvre la bouche ! Ses declarations coleriques, souvent
ahurissantes et injurieuses, donne une mauvaise image de la Turquie
au niveau international ". Erdogan a commis un " impair lors d'une
visite a Kars. Il a appele a la demolition d'un monument gigantesque
symbolisant "L'amitie entre l'Armenie et la Turquie ". Les autorites
turques devraient plutôt " faire demolir le monstrueux "monument
du genocide" construit a Igdir en 1997, compose de cinq epees de 36
mètres de hauteur, pointees vers le ciel, destine a perpetuer le grand
mensonge consistant a dire que les Armeniens ont tue les Turcs ! ". Le
Collectif VAN vous propose la traduction de l'article du journaliste
armeno-americain Harut Sassounian, paru dans The California Courier,
le 20 janvier 2011.
Legende photo: Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
Le Premier ministre turc s'est encore tire une balle dans le pied
De Harut Sassounian Edite par The California Courier Editorial de
Sassounian du 20 janvier 2011
Le Premier ministre Erdogan s'est encore mis dans l'embarras ainsi que
son gouvernement, comme a peu près a chaque fois qu'il ouvre la bouche
! Ses declarations coleriques, souvent ahurissantes et injurieuses,
donne une mauvaise image de la Turquie au niveau international et
fournissent des munitions toutes fraîches a ses adversaires dans
le pays.
Il y a un an, le Premier ministre avait menace de deporter 100
000 Armeniens de Turquie, rappelant ainsi au monde entier que les
dirigeants turcs ne sont pas tellement differents de leurs sanguinaires
ancetres qui ont deporte et massacre 1,5 million d'Armeniens lors
du genocide de 1915-1923. Après avoir ete vivement condamne tant
en Turquie qu'a l'etranger, Erdogan a explique qu'il ne voulait
deporter que les travailleurs illegaux en provenance d'Armenie. On
lui a fait savoir que ce chiffre de 100 000 personnes incluait les
Armeniens de Turquie et de l'etranger : le Premier ministre a alors
fait porter le blâme a ses conseillers qui lui avaient donne des
chiffres demographiques inexacts !
Au debut du mois, Erdogan a commis un autre impair lors d'une visite a
Kars. Il a appele a la demolition d'un monument gigantesque symbolisant
"L'amitie entre l'Armenie et la Turquie." La sculpture de 35 mètres
de hauteur, pesant 1 500 tonnes, avait ete commandee par l'ancien
maire de la ville qui croyait que la reconciliation et l'ouverture
des frontières avec l'Armenie amelioreraient l'economie stagnante de
sa ville. Le monument represente un homme coupe en deux, tendant sa
main en signe d'amitie vers son autre moitie. Qualifiant la statue
de "bizarre" ou de "monstruosite", le Premier ministre a vivement
recommande au nouveau maire de faire demolir ce monument de 1,5
million de dollars avant sa prochaine visite.
En qualifiant le monument de Kars d'~\uvre d'art "horrible", Erdogan
a declenche un flot de critiques et un enchainement d'evenements qui
ont fait de lui la risee du monde entier :
-- Les adversaires politiques d'Erdogan l'ont accuse de ceder aux
exigences des electeurs azeris de la ville qui s'opposent avec
vehemence a toute reconciliation avec l'Armenie. Ils ont attribue
l'ordre de demolition du Premier ministre a de stupides motifs
electoraux plutôt qu'a son goût artistique.
-- Le ministre de la Culture de Turquie a tente de voler au secours
d'Erdogan en affirmant que c'etait les cabanes environnantes que
le Premier ministre qualifiait de "bizarres" et non la sculpture
elle-meme. Sans se demonter, Erdogan a embarrasse son Ministre en
le reprimandant et en reiterant sa precedente declaration. Puis,
le vice-premier ministre, Bulent Arinc, s'est jete dans la melee,
souhaitant que "Dieu lui epargne de se retrouver dans la meme situation
genante que le ministre de la Culture."
-- Et meme Ahmet Davutoglu, le très mediatise ministre turc des
Affaires etrangères, est entre en lice, essayant vainement de donner
une bonne image de son Premier ministre. Davutoglu a pretendu que
le vrai problème de ce monument etait qu'il "ne reussissait pas a se
fondre dans le caractère seljukide, ottoman et russe" de Kars.
Ripostant sarcastiquement, The Economist de Londres a accuse Davutoglu
d'effacer aisement "l'heritage armenien" de la ville, ajoutant qu'une
eglise armenienne du Xe siècle laissee a l'abandon des annees, avait
ete recemment rouverte en tant que mosquee !"
-- Mehmet Aksoy, le celèbre sculpteur du monument, a compare l'ordre
d'Erdogan a celui des Taliban intimant la demolition des statues
antiques des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. Aksoy a prevenu que
l'image de la Turquie souffrirait terriblement si le monument devait
etre demoli. Il a menace de poursuivre en justice le Premier ministre
qui a insulte son ~\uvre.
-- Les medias internationaux ont reprouve Erdogan, ridiculisant son
goût artistique et exposant ses motifs politiques stupides. Le Wall
Street Journal, The Economist, Associated Press, Radio Free Europe,
Reuters, BBC, le Washington Post, Liberation et des centaines d'autres
medias, ont condamne la directive destructrice d'Erdogan.
-- Plusieurs journalistes turcs ont remis en cause l'autorite et le
droit du Premier ministre a faire enlever et detruire une sculpture.
-- Le ministre des Affaires etrangères d'Armenie a reagi avec
indignation a la declaration d'Erdogan et il lui a vivement conseille
de construire de nouvelles bases pour la normalisation des relations
bilaterales au lieu de les endommager. La plupart des commentateurs
ont interprete les paroles prejudiciables du Premier ministre comme le
dernier clou dans le cercueil des protocoles inacheves Armenie-Turquie.
Sans surprise, Mubariz Gurbanli, un depute du Parlement de
l'Azerbaïdjan, a exprime sa satisfaction quant a l'ordre d'Erdogan de
faire demolir la statue de "l'amitie entre l'Armenie et la Turquie ".
Gurbanli a raison de souligner que : "Il n'est pas necessaire d'eriger
un monument a une amitie inexistante avec l'Armenie."
Bien evidemment, pour les responsables turcs et azeris faire demolir
des monuments n'est pas une nouveaute. Il y a quelques annees,
l'Azerbaïdjan a detruit des milliers d'antiques khachkars (croix
de pierre) armeniennes dans un cimetière près de Djoulfa, dans le
Nakhitchevan, cherchant a singer le gouvernement turc qui a fait
detruire des centaines d'eglises et de monuments armeniens depuis le
genocide. En effet, Erdogan lui-meme poursuit la tradition seculaire
de ses predecesseurs en ordonnant la destruction de la statue de
"l'amitie" a Kars.
Si Davutoglu et Erdogan veulent sincèrement promouvoir l'amitie
armeno-turque, ils devraient promptement faire demolir le monstrueux
"monument du genocide" construit a Igdir en 1997, compose de cinq epees
de 36 mètres de hauteur, pointees vers le ciel, destine a perpetuer le
grand mensonge consistant a dire que les Armeniens ont tue les Turcs !
©Traduction de l'anglais C. Gardon pour le Collectif VAN - 19 janvier
2011 - 07:16 -www.collectifvan.org
Lire aussi:
A la frontière armenienne, l'affront a M. Erdogan
La "monstruosite" protege selon les lois affirme le sculpteur
Turquie : demolir le symbole de ~Dl'amitie" avec l'Armenie
Dispute autour d'une statue de la paix entre Turquie et Armenie
Turquie: Erdogan ne veut pas d'une statue dediee a l'amitie
turco-armenienne
Erdogan ordonne la demolition d'un monument dedie a l'amitie
turco-armenienne
Turquie, la derive Erdogan, 2/2 : "100.000 Armeniens de Turquie
menaces d'expulsion"
Des ONG turques : " Erdogan incite a la haine " vis-a-vis des Armeniens
Il y a 5 ans : la destruction du cimetière armenien de Djoulfa
Retour a la rubrique
From: A. Papazian
collectifvan.org
20-01-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Premier ministre turc
s'est tire une balle dans le pied : " Erdogan s'est encore mis dans
l'embarras ainsi que son gouvernement, comme a peu près a chaque
fois qu'il ouvre la bouche ! Ses declarations coleriques, souvent
ahurissantes et injurieuses, donne une mauvaise image de la Turquie
au niveau international ". Erdogan a commis un " impair lors d'une
visite a Kars. Il a appele a la demolition d'un monument gigantesque
symbolisant "L'amitie entre l'Armenie et la Turquie ". Les autorites
turques devraient plutôt " faire demolir le monstrueux "monument
du genocide" construit a Igdir en 1997, compose de cinq epees de 36
mètres de hauteur, pointees vers le ciel, destine a perpetuer le grand
mensonge consistant a dire que les Armeniens ont tue les Turcs ! ". Le
Collectif VAN vous propose la traduction de l'article du journaliste
armeno-americain Harut Sassounian, paru dans The California Courier,
le 20 janvier 2011.
Legende photo: Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
Le Premier ministre turc s'est encore tire une balle dans le pied
De Harut Sassounian Edite par The California Courier Editorial de
Sassounian du 20 janvier 2011
Le Premier ministre Erdogan s'est encore mis dans l'embarras ainsi que
son gouvernement, comme a peu près a chaque fois qu'il ouvre la bouche
! Ses declarations coleriques, souvent ahurissantes et injurieuses,
donne une mauvaise image de la Turquie au niveau international et
fournissent des munitions toutes fraîches a ses adversaires dans
le pays.
Il y a un an, le Premier ministre avait menace de deporter 100
000 Armeniens de Turquie, rappelant ainsi au monde entier que les
dirigeants turcs ne sont pas tellement differents de leurs sanguinaires
ancetres qui ont deporte et massacre 1,5 million d'Armeniens lors
du genocide de 1915-1923. Après avoir ete vivement condamne tant
en Turquie qu'a l'etranger, Erdogan a explique qu'il ne voulait
deporter que les travailleurs illegaux en provenance d'Armenie. On
lui a fait savoir que ce chiffre de 100 000 personnes incluait les
Armeniens de Turquie et de l'etranger : le Premier ministre a alors
fait porter le blâme a ses conseillers qui lui avaient donne des
chiffres demographiques inexacts !
Au debut du mois, Erdogan a commis un autre impair lors d'une visite a
Kars. Il a appele a la demolition d'un monument gigantesque symbolisant
"L'amitie entre l'Armenie et la Turquie." La sculpture de 35 mètres
de hauteur, pesant 1 500 tonnes, avait ete commandee par l'ancien
maire de la ville qui croyait que la reconciliation et l'ouverture
des frontières avec l'Armenie amelioreraient l'economie stagnante de
sa ville. Le monument represente un homme coupe en deux, tendant sa
main en signe d'amitie vers son autre moitie. Qualifiant la statue
de "bizarre" ou de "monstruosite", le Premier ministre a vivement
recommande au nouveau maire de faire demolir ce monument de 1,5
million de dollars avant sa prochaine visite.
En qualifiant le monument de Kars d'~\uvre d'art "horrible", Erdogan
a declenche un flot de critiques et un enchainement d'evenements qui
ont fait de lui la risee du monde entier :
-- Les adversaires politiques d'Erdogan l'ont accuse de ceder aux
exigences des electeurs azeris de la ville qui s'opposent avec
vehemence a toute reconciliation avec l'Armenie. Ils ont attribue
l'ordre de demolition du Premier ministre a de stupides motifs
electoraux plutôt qu'a son goût artistique.
-- Le ministre de la Culture de Turquie a tente de voler au secours
d'Erdogan en affirmant que c'etait les cabanes environnantes que
le Premier ministre qualifiait de "bizarres" et non la sculpture
elle-meme. Sans se demonter, Erdogan a embarrasse son Ministre en
le reprimandant et en reiterant sa precedente declaration. Puis,
le vice-premier ministre, Bulent Arinc, s'est jete dans la melee,
souhaitant que "Dieu lui epargne de se retrouver dans la meme situation
genante que le ministre de la Culture."
-- Et meme Ahmet Davutoglu, le très mediatise ministre turc des
Affaires etrangères, est entre en lice, essayant vainement de donner
une bonne image de son Premier ministre. Davutoglu a pretendu que
le vrai problème de ce monument etait qu'il "ne reussissait pas a se
fondre dans le caractère seljukide, ottoman et russe" de Kars.
Ripostant sarcastiquement, The Economist de Londres a accuse Davutoglu
d'effacer aisement "l'heritage armenien" de la ville, ajoutant qu'une
eglise armenienne du Xe siècle laissee a l'abandon des annees, avait
ete recemment rouverte en tant que mosquee !"
-- Mehmet Aksoy, le celèbre sculpteur du monument, a compare l'ordre
d'Erdogan a celui des Taliban intimant la demolition des statues
antiques des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. Aksoy a prevenu que
l'image de la Turquie souffrirait terriblement si le monument devait
etre demoli. Il a menace de poursuivre en justice le Premier ministre
qui a insulte son ~\uvre.
-- Les medias internationaux ont reprouve Erdogan, ridiculisant son
goût artistique et exposant ses motifs politiques stupides. Le Wall
Street Journal, The Economist, Associated Press, Radio Free Europe,
Reuters, BBC, le Washington Post, Liberation et des centaines d'autres
medias, ont condamne la directive destructrice d'Erdogan.
-- Plusieurs journalistes turcs ont remis en cause l'autorite et le
droit du Premier ministre a faire enlever et detruire une sculpture.
-- Le ministre des Affaires etrangères d'Armenie a reagi avec
indignation a la declaration d'Erdogan et il lui a vivement conseille
de construire de nouvelles bases pour la normalisation des relations
bilaterales au lieu de les endommager. La plupart des commentateurs
ont interprete les paroles prejudiciables du Premier ministre comme le
dernier clou dans le cercueil des protocoles inacheves Armenie-Turquie.
Sans surprise, Mubariz Gurbanli, un depute du Parlement de
l'Azerbaïdjan, a exprime sa satisfaction quant a l'ordre d'Erdogan de
faire demolir la statue de "l'amitie entre l'Armenie et la Turquie ".
Gurbanli a raison de souligner que : "Il n'est pas necessaire d'eriger
un monument a une amitie inexistante avec l'Armenie."
Bien evidemment, pour les responsables turcs et azeris faire demolir
des monuments n'est pas une nouveaute. Il y a quelques annees,
l'Azerbaïdjan a detruit des milliers d'antiques khachkars (croix
de pierre) armeniennes dans un cimetière près de Djoulfa, dans le
Nakhitchevan, cherchant a singer le gouvernement turc qui a fait
detruire des centaines d'eglises et de monuments armeniens depuis le
genocide. En effet, Erdogan lui-meme poursuit la tradition seculaire
de ses predecesseurs en ordonnant la destruction de la statue de
"l'amitie" a Kars.
Si Davutoglu et Erdogan veulent sincèrement promouvoir l'amitie
armeno-turque, ils devraient promptement faire demolir le monstrueux
"monument du genocide" construit a Igdir en 1997, compose de cinq epees
de 36 mètres de hauteur, pointees vers le ciel, destine a perpetuer le
grand mensonge consistant a dire que les Armeniens ont tue les Turcs !
©Traduction de l'anglais C. Gardon pour le Collectif VAN - 19 janvier
2011 - 07:16 -www.collectifvan.org
Lire aussi:
A la frontière armenienne, l'affront a M. Erdogan
La "monstruosite" protege selon les lois affirme le sculpteur
Turquie : demolir le symbole de ~Dl'amitie" avec l'Armenie
Dispute autour d'une statue de la paix entre Turquie et Armenie
Turquie: Erdogan ne veut pas d'une statue dediee a l'amitie
turco-armenienne
Erdogan ordonne la demolition d'un monument dedie a l'amitie
turco-armenienne
Turquie, la derive Erdogan, 2/2 : "100.000 Armeniens de Turquie
menaces d'expulsion"
Des ONG turques : " Erdogan incite a la haine " vis-a-vis des Armeniens
Il y a 5 ans : la destruction du cimetière armenien de Djoulfa
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