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Solution Politique Pour Les Minorites De Turquie

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    SOLUTION POLITIQUE POUR LES MINORITES DE TURQUIE
    De Gayane Abrahamyan

    EurasiaNet.org
    Publie le : 06-07-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le debat de la campagne
    parlementaire en Turquie concernant le traitement des minorites a
    suscite l'espoir d'une plus grande tolerance parmi les Armeniens
    du pays, qui representent la plus grande minorite non musulmane de
    Turquie. Mais au moment où les Turco-Armeniens font le point sur leur
    situation après les elections, la prudence prevaut. " La question
    principale pour les Armeniens d'ici a toujours ete et est toujours
    le fait qu'ils ne sont pas consideres comme des citoyens legitimes
    de l'Etat turc ", a dit Ozge Genc, un des directeurs du Turkish
    Economic and Social Studies Foundation's Democratization Program. "
    Et les Armeniens sont souvent traites avec une plus grande mefiance
    que toutes les autres minorites chretiennes ici. " Le Collectif VAN
    vous livre la traduction de l'article de G. Abrahamyan paru en anglais
    sur le site EurasiaNet.org le 14 juin 2011.

    Turquie : les Armeniens cherchent une voix politique

    Le debat de la campagne parlementaire en Turquie concernant
    le traitement des minorites a suscite l'espoir d'une plus grande
    tolerance parmi les Armeniens du pays, qui representent la plus
    grande minorite non musulmane de Turquie. Mais au moment où les
    Turco-armeniens font le point sur leur situation après les elections,
    la prudence prevaut toujours.

    On estime qu'environ 300°000 Armeniens seulement sont restes en
    Turquie après les massacres des Armeniens perpetres par les Turcs
    ottomans entre 1915 et 1918.

    Aujourd'hui, la plupart des membres de la communaute armenienne de
    Turquie, evaluee a 50°000 personnes, reside a Istanbul ; une minuscule
    minorite d'Armeniens, qui se sont convertis a l'islam, vit dans les
    regions de Tunceli et Artvin.

    Les Armeniens de la diaspora pensent peut-etre en premier lieu a la
    reconnaissance du genocide lorsqu'on parle de la Turquie, mais pour
    les Armeniens qui y vivent, un autre sujet revet la meme importance,
    celle de voir un Armenien elu au Parlement turc.

    Pour denicher des voix, deux partis d'opposition - le Parti republicain
    du peuple (CHP) et le Parti d'action nationaliste (MHP) - avait
    prevu d'inclure deux Armeniens parmi leurs candidats aux elections
    parlementaires du 12 juin.

    Cependant, la rhetorique nationaliste croissante les a incites a
    abandonner ces plans, rapportent certains observateurs.

    Le parti au pouvoir, le Parti pour la justice et le developpement (AKP)
    a fait la meme volte-face avec le riche homme d'affaires turco-armenien
    Bedros Sirinoglu. En 2007, les Turco-armeniens avaient principalement
    vote pour l'AKP : ils esperaient que le parti effectuerait les
    reformes juridiques appropriees permettant la restitution des biens
    confisques aux Armeniens, a declare Margar Yesaian, journaliste au
    quotidien Taraf.

    La Turquie et l'Armenie n'ayant pas reussi a s'entendre a propos du
    passe, cela a incite de nombreux electeurs armeniens a changer de
    camp, a declare Pagrat Merinoglu, un professeur armenien en ingenierie
    informatique. " Le gouvernement d'Erdogan a brise tous nos espoirs
    de processus de reconciliation ", a declare Merinoglu.

    Au lieu de cela, " Cette fois-ci, les Armeniens ont reporte leur
    confiance sur des candidats independants qui ont declare vouloir
    soutenir les minorites ethniques ", a dit Aris Nalci, un redacteur
    d'Agos, un journal armenien d'Istanbul.

    Deux jours après le vote, on ne peut pas dire clairement si cette
    confiance sera justifiee. Certains observateurs disent cependant que le
    fait qu'il n'y ait pas un seul depute parlementaire armenien alimente
    seulement le sentiment d'isolement de la communaute turco-armenienne.

    " La question principale pour les Armeniens d'ici a toujours ete et
    est toujours le fait qu'ils ne sont pas consideres comme des citoyens
    legitimes de l'Etat turc ", a dit Ozge Genc, un directeur du Turkish
    Economic and Social Studies Foundation's Democratization Program. "
    Et les Armeniens sont souvent traites avec une plus grande mefiance
    que toutes les autres minorites chretiennes ici. "

    En Turquie, les Armeniens sont souvent decrits comme des traîtres
    qui ont commis des atrocites contre des Turcs pendant la Première
    guerre mondiale et se sont ranges du côte de la Russie contre l'Empire
    ottoman. Par consequent, beaucoup d'Armeniens ont pris des noms de
    famille turcs et disent qu'ils evitent de parler l'armenien dans les
    rues. Cette prudence s'etend a la politique et la fonction publique
    turque, rajoute Genc. " Ils doivent passer un contrôle de securite
    et, donc, les Armeniens ... ne sont pas representes dans le domaine
    politique et les secteurs publics. "

    Cette tendance a lentement commence a changer. On a permis a des
    non-musulmans d'occuper des postes officiels en Turquie depuis 1965.

    Cependant, craignant la discrimination, peu d'Armeniens ont fait des
    candidatures pour ces emplois. Une exception notable est survenue au
    mois de mars, lorsque le Secretariat general de la Turquie pour les
    Affaires europeennes a offert un poste de conseiller a un Armenien ;
    l'offre a fait la une des medias turcs.

    Au cours de ce meme mois, Ankara a nomme l'economiste turco-armenien
    Daron Acemoglu, deux fois candidat au Prix Nobel, au poste
    d'ambassadeur de Turquie en France.

    Briser la longue la tradition du silence de la communaute armenienne
    a ete un defi, mais en 2007, le meurtre du journaliste armenien
    et redacteur en chef d'Agos, Hrant Dink a ete un tournant, a fait
    remarquer le professeur Arus Yumul, le responsable turco-armenien du
    departement de sociologie a l'universite Bogazici d'Istanbul. "C'est
    comme si la mort de Hrant Dink nous avait reveilles, nous avait rappele
    notre identite et de ne pas avoir peut d'etre armenien ", a-t-il dit.

    Une tendance continue aux mariages mixtes a contribue a ce processus.

    Il y a dix ou vingt ans, epouser un Turc aurait ete considere comme
    honteux pour un Armenien, a declare Yumul. "Maintenant, c'est presque
    considere comme quelque chose de normal. Il n'y a aucune confrontation
    sur cette question, ce qui signifie que la prochaine generation sera
    plus hybride et elle pourra choisir son appartenance ethnique. "

    Entre-temps, certains signes indiquent que de nombreux Turcs, aussi,
    ont un regard nouveau sur les relations avec les Armeniens. Des
    milliers de Turcs sont descendus dans la rue pour protester contre
    la mort de Hrant Dink, et des manifestations ainsi que d'autres
    evenements ont ete organises a Istanbul au mois d'avril cette annee,
    pour commemorer la mort de centaines de milliers d'Armeniens dans
    les massacres survenus a l'epoque de la Première guerre mondiale.

    Mais le processus de reconciliation est loin d'etre fluide. Silva
    Kuyumcuian, la directrice du Getronagan, le plus ancien lycee armenien
    d'Istanbul, accuse le gouvernement turc d'utiliser des directeurs
    adjoints turcs pour s'assurer que l'histoire armenienne n'est pas
    enseignee et que davantage de cours de langue armenienne ne sont pas
    proposes dans les 16 ecoles armeniennes de Turquie.

    " Bien sûr, nous sommes très prudents et, pour le moment, c'est la
    seule politique a suivre, puisque nous essayons de survivre et de ne
    pas perdre nos etudiants ", a dit Kuyumcuian.

    Mais plutôt que le silence et la prudence, certains soutiennent que
    le meilleur espoir de la communaute armenienne pour l'avenir reside
    dans les tentatives actuelles de la Turquie de bâtir un pluralisme
    politique. " C'est uniquement de cette facon que les problèmes des
    minorites seront resolus... ", a declare le chroniqueur de Taraf,
    Margar Yesaian. "Un pas vers la democratisation a ete fait, alors
    nous esperons que d'autres etapes suivront. "

    Note de l'editeur : Gayane Abrahamyan est journaliste pour
    ArmeniaNow.com a Erevan.

    ©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 22 juin
    2011 - 07:10 - www.collectifvan.org

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