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Turquie : Le Rapporteur De L'APCE Appelle A Une 'Sortie Rapide' De L

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    TURQUIE : LE RAPPORTEUR DE L'APCE APPELLE A UNE 'SORTIE RAPIDE' DE LA CRISE PARLEMENTAIRE

    Source/Lien : Assemblee parlementaire du Conseil de l'Europe
    Publie le : 07-07-2011

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    presente cette information publiee sur le site de l'APCE le 1er
    juillet 2011.

    Assemblee parlementaire du Conseil de l'Europe

    Strasbourg, 01.07.2011 - Josette Durrieu (France, SOC), rapporteur de
    l'Assemblee parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) sur le dialogue
    post-suivi avec la Turquie, s'est dite preoccupee par la situation en
    Turquie après le refus de 170 deputes d'opposition du Parti Republicain
    du Peuple (CHP) et du Parti de la Paix et de la Democratie (BDP)
    de preter serment lors de la seance inaugurale du parlement.

    "Je note que toutes les demandes de remise en liberte formulees par les
    candidats d'opposition en detention provisoire - et democratiquement
    elus lors des elections du 12 juin dernier - ont ete rejetees a ce
    jour. Nous suivrons avec attention l'issue des procedures en cours
    devant les juridictions turques, dans le respect de la separation des
    pouvoirs. La situation actuelle souligne la necessite de clarifier
    le code electoral et soulève la question de la duree des detentions
    provisoires.

    Je suis dans l'attente d'une sortie de crise rapide. Il en va de la
    normalisation du fonctionnement democratique du parlement, qui sera
    crucial pour permettre a la Turquie de poursuivre son processus de
    reformes et d'engager la revision constitutionnelle qui exige une
    large participation de toutes les forces politiques, comme souhaite
    par notre Assemblee", a declare Mme Durrieu.

    Resolution 1380 (2004)

    Respect des obligations et engagements de la Turquie

    1. La Turquie est membre du Conseil de l'Europe depuis 1949 et,
    a ce titre, s'est engagee a respecter les obligations decoulant de
    l'article 3 du Statut, concernant la democratie pluraliste, le respect
    de la preeminence du droit et la protection des droits de l'homme.

    Elle fait l'objet d'une procedure de suivi depuis l'adoption en 1996
    de la Recommandation 1298 relative au respect par la Turquie des
    engagements concernant la reforme constitutionnelle et legislative.

    2. Le 28 juin 2001, dans sa Resolution 1256 sur le respect des
    obligations et engagements de la Turquie, l'Assemblee parlementaire,
    tout en se felicitant des progrès accomplis par la Turquie, decidait
    de continuer la procedure de suivi et d'evaluer les progrès jusqu'a
    ce que l'Assemblee decide de clore la procedure.

    3. L'Assemblee constate que, malgre une grave crise economique en
    2001, l'instabilite politique a l'origine d'elections anticipees en
    novembre 2002 et les preoccupations generees par la guerre en Irak, les
    autorites turques ont poursuivi sans relâche les efforts necessaires
    a la mise en ~\uvre des reformes indispensables a la modernisation
    du pays. En a peine plus de deux ans, la Turquie a realise plus de
    reformes que pendant les dix annees precedentes.

    4. L'Assemblee se felicite de l'adoption d'une importante revision
    constitutionnelle, en octobre 2001, des sept ensembles de reformes
    votes par le parlement entre fevrier 2002 et août 2003 ainsi que
    de nombreuses autres lois, decrets et circulaires visant a mettre
    en ~\uvre ces reformes. Elle se felicite aussi des modifications
    apportees a la Constitution en mai 2004, qui ont prepare le terrain
    de la ratification du Statut de la Cour penale internationale.

    5. Elle note avec satisfaction que, malgre les premières inquietudes
    suscitees par l'arrivee au pouvoir en novembre 2002 du Parti de
    la justice et du developpement, dirige par M. Erdogan, le nouveau
    gouvernement a fait jusqu'ici bon usage de la majorite absolue dont
    il dispose au parlement, avec le soutien sans faille du seul parti
    d'opposition, le Parti republicain du peuple (CHP), pour accelerer
    et intensifier les reformes.

    6. En ce qui concerne la democratie pluraliste, l'Assemblee reconnaît
    que la Turquie est une democratie qui fonctionne, avec un système
    multipartite, des elections libres et une separation des pouvoirs. La
    frequence des cas de dissolution de partis politiques est neanmoins
    une reelle source de preoccupation et l'Assemblee espère que les
    modifications constitutionnelles d'octobre 2001 ainsi que celles
    apportees a la loi sur les partis politiques en mars 2002 limiteront
    a l'avenir le recours a une mesure aussi extreme que la dissolution.

    L'Assemblee estime aussi que le seuil de 10 % de suffrages requis
    au niveau national pour qu'un parti entre au parlement est excessif
    et qu'il convient de reorganiser les modalites de vote des citoyens
    turcs residant a l'etranger.

    7. En ce qui concerne le fonctionnement des institutions, l'Assemblee
    felicite la Turquie d'avoir reduit le rôle du Conseil national de
    securite a ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'etre, a savoir un
    organe purement consultatif en matière de defense et de securite
    nationale: l'amendement de l'article 118 de la Constitution ainsi que
    les amendements apportes a la loi sur le Conseil national de securite
    et son secretariat general representent un progrès fondamental
    qu'il convient de saluer. Grâce aux modifications apportees a la
    Constitution en mai 2004, la Turquie a paracheve cette reforme en
    prenant les dispositions necessaires pour exclure la participation
    des militaires dans des organismes civils, tels que le Haut Conseil
    de l'enseignement (YOK), et pour garantir un contrôle parlementaire,
    notamment en matière budgetaire, des activites de l'armee. L'Assemblee
    appelle aussi les autorites turques a exclure toute participation de
    militaires dans le Conseil superieur de l'audiovisuel (RTUK).

    Nonobstant la position geostrategique de la Turquie, l'Assemblee
    demande egalement que la Turquie reconnaisse le droit a l'objection
    de conscience et introduise un service civil alternatif.

    8. L'Assemblee se rejouit de voir que la duree maximale de garde a
    vue pour les infractions collectives a ete ramenee de quinze jours
    a quatre jours et que le droit de tout detenu a un avocat dès la
    première heure de garde a vue a ete reconnu.

    9. L'Assemblee se rejouit egalement de la decision des autorites
    turques de supprimer les cours de sûrete de l'Etat, a la suite de
    l'abrogation de l'article 143 de la Constitution en mai 2004.

    L'Assemblee engage vivement la Turquie, comme elle l'avait deja fait en
    2001, a recourir a l'experience de la Commission de Venise pour toute
    revision constitutionnelle ulterieure. Elle est en effet d'avis que
    la Constitution de 1982, remaniee a de nombreuses reprises depuis,
    gagnerait en coherence et en clarte a faire l'objet d'une refonte
    complète. En outre, l'Assemblee se rejouit du fait que les autorites
    turques ont entame la reflexion quant a un accès individuel direct
    a la Cour constitutionnelle.

    10. L'Assemblee demande egalement aux autorites turques de finaliser
    sans retard le projet de creation d'une institution de l'ombudsman
    et felicite la Turquie pour les efforts accomplis afin d'ameliorer
    le dialogue avec les ONG, notamment par la nouvelle composition des
    conseils regionaux des droits de l'homme et l'assouplissement de la
    legislation applicable aux associations. La liberte d'action des ONG
    doit neanmoins encore etre renforcee.

    11. L'Assemblee salue la determination de la Turquie a lutter contre
    la corruption, notamment en creant plusieurs commissions d'enquete
    parlementaires, en adoptant en janvier 2003 un plan d'action urgent et
    en ratifiant les Conventions penale et civile du Conseil de l'Europe
    sur la corruption (STE nos 173 et 174), en septembre 2003 et mars
    2004 respectivement. Elle espère que la Turquie soumettra sous peu les
    instruments de ratification de la Convention relative au blanchiment,
    au depistage, a la saisie et a la confiscation des produits du crime
    (STE no 141), deja ratifiee par le Parlement turc le 16 juin 2004.

    12. En ce qui concerne le droit des femmes, l'Assemblee se felicite
    des avancees considerables dues aux revisions constitutionnelles
    d'octobre 2001 et de mai 2004, de l'entree en vigueur en janvier 2002
    du nouveau Code civil et de la loi sur la securite de l'emploi d'août
    2002, et se rejouit du fait que l'article 10 de la Constitution,
    modifie en 2004, indique desormais expressement que l'Etat est tenu
    de garantir l'egalite entre les hommes et les femmes. Un Etat moderne
    doit garantir l'egalite entre tous ses citoyens, notamment en ce qui
    concerne l'accès a l'emploi, aux fonctions publiques comme electives,
    a la sante ou a l'education. Elle demande aux autorites turques de
    mettre en ~\uvre des programmes pour eradiquer l'illettrisme feminin,
    ce qui est un prealable pour permettre aux femmes d'exercer leurs
    droits. L'Assemblee a pris note avec satisfaction du fait que le Code
    penal a ete modifie en juillet 2003 pour abroger toute possibilite
    de circonstances attenuantes en cas de crime d'honneur. Elle demande
    aux autorites de faire preuve de fermete dans la lutte contre les
    crimes d'honneur et la violence domestique, et de soutenir les femmes,
    notamment en augmentant le nombre de refuges.

    13. En ce qui concerne les libertes fondamentales, l'Assemblee
    felicite la Turquie d'avoir enfin aboli la peine de mort, en ratifiant
    le Protocole no 6 a la Convention europeenne des Droits de l'Homme
    (CEDH) en novembre 2003 et en signant le Protocole no 13 a la CEDH en
    janvier 2004. A la suite des modifications apportees a la Constitution
    en mai 2004, le Protocole no 13 a la CEDH devrait etre ratifie très
    prochainement.

    14. Elle felicite egalement la Turquie pour sa determination a
    lutter contre la torture et l'impunite: la politique de tolerance
    zero affichee par les autorites a commence a porter ses fruits.

    L'amelioration des conditions de garde a vue, une meilleure garantie
    des droits de la defense et le droit a un examen medical ont ete
    salues par le Comite europeen pour la prevention de la torture et
    des peines ou traitements inhumains ou degradants (CPT), dont les
    recommandations sont systematiquement mises en ~\uvre, egalement en ce
    qui concerne les conditions de detention. Bien que dans son dernier
    rapport, publie le 18 juin 2004, le CPT reconnaisse que d'importants
    progrès ont ete faits, l'Assemblee partage l'avis du comite, selon
    lequel les autorites turques doivent rester vigilantes et veiller a
    ce que leurs instructions soient suivies dans tout le pays.

    15. Pour ce qui est de la lutte contre l'impunite, l'Assemblee
    considère que la suppression de l'autorisation administrative prealable
    pour poursuivre tout fonctionnaire se rendant coupable de torture
    ou de traitements inhumains ou degradants, l'interdiction du sursis
    ou de la conversion des peines prononcees en amende, l'obligation
    de traiter les plaintes des victimes en priorite et l'obligation
    faite au procureur d'enqueter personnellement sont des avancees
    considerables. Elle constate egalement que des efforts importants ont
    ete fournis, avec l'assistance du Conseil de l'Europe, pour ameliorer
    la formation de la police et de la gendarmerie.

    16. En ce qui concerne la liberte d'expression, l'Assemblee prend acte
    des importants assouplissements apportes a la legislation: l'article
    8 de la loi antiterroriste a ete purement et simplement abroge,
    les articles 312, 159, 169 et l'article 7 de la loi antiterroriste
    ont ete modifies dans un sens plus conforme a la jurisprudence de
    la Cour europeenne des Droits de l'Homme et les lois reprimant les
    infractions par voie de presse ont egalement ete amendees. Cependant,
    l'Assemblee attend encore des progrès en ce qui concerne les delits
    de diffamation, d'insulte ou d'outrage aux corps constitues, qui ne
    devraient plus etre passibles de peines d'emprisonnement.

    17. En ce qui concerne la liberte d'association, l'Assemblee relève
    les progrès importants qui ont ete accomplis: le nouvel article 33 de
    la Constitution prevoit maintenant que le refus d'enregistrement des
    statuts, la dissolution ou la suspension d'activites des associations
    ne pourront plus intervenir que par decision judiciaire. La loi sur
    les associations de 1983 a ete considerablement remaniee, notamment
    en ce qui concerne le contrôle prealable de leurs activites. En ce
    qui concerne la liberte de reunion, une manifestation ne pourra plus
    etre interdite que s'il y a clairement danger pour l'ordre public.

    18. Pour ce qui est de la liberte de religion et notamment le sort
    reserve aux minorites religieuses, l'Assemblee felicite les autorites
    turques d'avoir modifie la loi sur les fondations et la loi sur les
    constructions, ce qui permettra dorenavant aux associations concernees
    de vendre et d'acquerir des biens immobiliers ou de construire de
    nouveaux lieux de culte.

    19. La Turquie est un Etat musulman laïc. Cette specificite prouve
    son attachement aux valeurs democratiques europeennes, fondees sur
    la tolerance et le respect mutuel. La Turquie doit veiller a ce que
    la neutralite de l'Etat continue d'etre respectee et que la sphère
    religieuse n'interfère pas avec les principes de gouvernance d'une
    societe moderne.

    20. L'Assemblee se rejouit de la levee de l'etat d'urgence dans les
    quatre dernières provinces du Sud-Est, où il etait encore applique,
    du vote de la loi de reintegration dans la societe en juillet 2003,
    qui a permis entre autres la liberation de plusieurs milliers de
    citoyens turcs d'origine kurde et le retour a une vie normale pour
    les centaines d'autres personnes qui se sont rendues aux autorites.

    L'Assemblee espère aussi que le parlement adoptera bientôt le projet
    de loi visant a octroyer une indemnisation a toutes les personnes
    victimes du terrorisme et des mesures prises par les autorites pour le
    combattre. Près de cinq ans après la fin des hostilites, l'Assemblee
    estime qu'il est temps d'investir davantage dans la reconstruction
    economique et sociale du Sud-Est. Elle prend note de la volonte des
    autorites turques de developper les programmes de "retour au village"
    avec l'assistance de la Banque mondiale et de l'Onu. L'Assemblee se
    rejouit egalement de la recente adoption de la loi encourageant les
    investissements dans les provinces où le revenu par habitant est
    peu eleve.

    21. L'Assemblee regrette que la Turquie n'ait toujours pas ratifie la
    Convention-cadre pour la protection des minorites nationales (STE no
    157) ni la Charte europeenne des langues regionales ou minoritaires
    (STE no 148). L'Assemblee estime cependant que les premiers pas ont
    ete accomplis pour reconnaître des droits culturels aux membres de
    differents groupes ethniques, notamment a la population d'origine
    kurde. La Constitution a ete revisee et n'interdit plus l'usage
    d'autres langues que le turc; il est maintenant possible d'ouvrir
    des ecoles de langues pour etudier la ou les langues kurdes et des
    emissions de radio ou de television en langue kurde sont aujourd'hui
    autorisees, de meme que le droit pour les parents de choisir un
    prenom kurde pour leur enfant. L'Assemblee encourage vivement les
    autorites turques a continuer de promouvoir la diversite culturelle
    et linguistique, et espère que les mesures qui seront prises
    auront un impact concret sur la vie quotidienne des populations
    concernees, notamment en ce qui concerne l'accès a la justice et a
    l'administration, et l'organisation des soins de sante.

    22. En ce qui concerne l'execution des arrets de la Cour europeenne
    des Droits de l'Homme, l'Assemblee note que les demandes qu'elle
    avait exprimees dans sa Resolution 1256 ont ete satisfaites:

    i. elle felicite les autorites turques d'avoir introduit les
    modifications necessaires dans son droit interne en 2002 et 2003 pour
    permettre la revision des procès a la suite des arrets de la Cour
    constatant une violation de la Convention, ce qui a permis notamment la
    reouverture du procès de Leyla Zana et de trois autres parlementaires
    devant la Cour de sûrete d'Ankara. Neanmoins, l'Assemblee regrette
    vivement la decision rendue par la Cour de sûrete d'Ankara le 21
    avril 2004, a l'issue du nouveau procès, qui confirme les peines de
    prison prononcees en 1994. Elle invite la Cour de cassation turque
    a examiner avec la plus grande attention les plaintes dont elle a
    ete saisie, qui concernent la manière dont le procès s'est deroule,
    et prend note avec satisfaction de la decision, rendue par la cour
    le 9 juin 2004, de liberer les interesses dans l'intervalle;

    ii. l'Assemblee prend egalement note du fait que, plus de cinq
    ans après l'arret rendu au benefice de Mme Loizidou en matière
    de satisfaction equitable, et conformement a l'article 46 de la
    Convention qui s'impose a elle comme a tous les autres Etats parties
    a la Convention, la Turquie a enfin accepte inconditionnellement de
    proceder au paiement requis. Elle rappelle aux autorites turques
    qu'elles doivent encore executer l'arret rendu au fond en 1996
    dans la meme affaire, notamment en ce qui concerne l'adoption de
    mesures generales visant a eviter la repetition ou la continuation
    des violations constatees par la Cour. Elle demande a la Turquie de
    continuer de cooperer pleinement avec le Comite des Ministres dans la
    difficile tâche qui lui incombe de veiller a la bonne execution des
    arrets, notamment en ce qui concerne l'affaire interetatique Chypre
    contre Turquie.

    23. En consequence, et dans le cadre du processus actuel de reformes
    engage par les autorites turques, l'Assemblee invite la Turquie:

    i. a proceder a une refonte de la Constitution de 1982, avec
    l'assistance de la Commission de Venise, afin d'achever son adaptation
    aux normes europeennes en vigueur;

    ii. a modifier le Code electoral pour abaisser le seuil de 10 % et
    permettre aux citoyens turcs vivant a l'etranger de voter sans avoir
    a se presenter a la frontière;

    iii. a reconnaître le droit a l'objection de conscience et a creer
    un service civil alternatif;

    iv. a creer l'institution de l'ombudsman;

    v. a ratifier la Convention relative au blanchiment, au depistage, a la
    saisie et a la confiscation des produits du crime, la Convention-cadre
    pour la protection des minorites nationales, la Charte des langues
    regionales et minoritaires, la Charte sociale europeenne revisee,
    et a accepter les dispositions de la Charte sociale qui ne le sont
    pas encore;

    vi. a achever la revision du Code penal, avec l'assistance du
    Conseil de l'Europe, en tenant compte des observations de l'Assemblee
    concernant la definition des delits d'insulte ou de diffamation, de
    viol, de crimes d'honneur et, plus generalement, des imperatifs de
    proportionnalite poses par la jurisprudence de la Cour europeenne des
    Droits de l'Homme en matière de liberte d'expression et d'association;

    vii. a proceder, avec l'assistance du Conseil de l'Europe, a l'examen
    approfondi des lois datant de l'epoque de l'etat d'urgence, notamment
    la loi sur les associations, la loi sur les syndicats et la loi sur les
    partis politiques, pour assurer une coherence maximale avec l'esprit
    des reformes recentes;

    viii. a mettre en ~\uvre la reforme de l'administration locale et
    regionale ainsi que la decentralisation, en respectant les principes de
    la Charte europeenne de l'autonomie locale (STE no 122); dans le cadre
    de cette reforme, a mettre a disposition des autorites competentes
    les moyens institutionnels et humains necessaires et a proceder a une
    perequation equitable des ressources pour pallier le sous-developpement
    de certaines regions, notamment le sud-est de la Turquie, et passer
    du dialogue a un partenariat formel avec les agences des Nations
    Unies pour ~\uvrer a un retour, dans la securite et dans la dignite,
    des personnes deplacees a la suite du conflit durant les annees 1990;

    ix. a poursuivre, avec l'assistance du Conseil de l'Europe, la
    formation des juges et procureurs ainsi que de la police et de la
    gendarmerie;

    x. a lever la reserve geographique a la Convention de Genève relative
    au statut des refugies et a mettre en ~\uvre les recommandations du
    commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe en ce qui
    concerne le traitement des refugies et des demandeurs d'asile;

    xi. a poursuivre la politique visant a reconnaître l'existence des
    minorites nationales vivant en Turquie et a leur accorder le droit
    de maintenir, de developper et d'exprimer leur identite, et de la
    mettre en ~\uvre concrètement;

    xii. a poursuivre les efforts visant a lutter contre l'illettrisme
    feminin et contre toutes les formes de violence a l'egard des femmes.

    24. L'Assemblee estime que la Turquie a clairement demontre ces trois
    dernières annees sa volonte et sa capacite a remplir les obligations
    statutaires qui lui incombent en tant qu'Etat membre du Conseil de
    l'Europe. Au vu des progrès realises depuis 2001, l'Assemblee exprime
    sa confiance aux autorites turques pour appliquer et consolider les
    reformes concernees, dont la mise en ~\uvre necessitera un important
    travail d'adaptation dans la loi et la reglementation, qui s'etendra
    au-dela de 2004. L'Assemblee decide donc de clore la procedure de
    suivi ouverte depuis 1996.

    25. L'Assemblee poursuivra, par le biais de sa commission de suivi,
    le dialogue postsuivi avec les autorites turques sur les questions
    evoquees au paragraphe 23 ci-dessus, ou sur toute autre question qui
    se poserait du fait des obligations de la Turquie en tant qu'Etat
    membre du Conseil de l'Europe.

    *********** 1 Discussion par l'Assemblee le 22 juin 2004 (18e seance)
    (voir Doc.

    10111, rapport de la commission pour le respect des obligations et
    engagements des Etats membres du Conseil de l'Europe (commission de
    suivi), corapporteurs: Mme Delvaux-Stehres et M. Van den Brande).

    Texte adopte par l'Assemblee le 22 juin 2004 (19e seance).

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