TURQUIE : LA LIBERTE DE LA PRESSE EN DANGER
Source/Lien : Hurriyet Daily News
Publie le : 13-07-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Des organisations
mediatiques turques, invoquant le fait que les journalistes ne sont
pas des "agents de l'Etat" ont condamne la demande d'un procureur
qui a exige que les journaux remettent toutes les photos en leur
possession relatives aux incidents du 31 mai a Hopa a defaut de quoi
ils seraient poursuivis en justice. Rappelons que les condamnations et
incarcerations des journalistes se multiplient et que la liberte des
medias est entravee par de nombreuses lois qui imposent une veritable
censure. La Turquie se trouve a la 138e place sur 178 au classement
mondial de la liberte de la presse 2010, publie le 20 octobre par
Reporters sans frontières. Le Collectif VAN vous livre la traduction
de cet article en anglais paru sur le site turc Hurriyet Daily News
le 2 juillet 2011.
Photo: Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, en
marge d'un meeting d'Erdogan a Hopa
Un procureur demande aux journalistes leurs photos : colère des
associations
Samedi 2 juillet 2011
ISTANBUL - Hurriyet Daily News
Des organisations mediatiques turques ont condamne la demande d'un
procureur qui a exige que les journaux remettent toutes les photos
en leur possession relatives aux incidents du 31 mai a Hopa a defaut
de quoi ils seraient poursuivis en justice, arguant du fait que les
journalistes ne sont pas des "agents de l'Etat."
Le travail d'un journaliste n'est pas de partager des informations avec
l'Etat, l'Association des journalistes turcs, ou TGC, et l'Association
des journalistes progressifs, ou CGD. Aucun journaliste ne peut etre
force a fournir de telles informations, a ajoute le CGD.
Le 31 mai, a Hopa au bord de la Mer Noire, des manifestants de gauche
s'etaient reunis pour protester contre un rassemblement de campagne
du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ; alors que la police
lancait des gaz lacrymogènes, un manifestant de 54 ans, Metin Lokumcu,
succombait a une crise cardiaque. Cette mort a intensifie l'energie
des protestations et les habitants de la region, en colère face a ce
decès, ont jete des pierres sur le convoi d'Erdogan.
Jeudi, le ministère public de Hopa a envoye un avis a la presse,
donnant 10 jours a tous les journalistes pour fournir toutes les
photos en leur possession sur les incidents avant, pendant ou après
- et en particulier celles du discours d'Erdogan lors des obsèques
de Lokumcu le 1er juin, annoncaient les rapports vendredi. L'avis
indiquait aussi que tout journaliste ne livrant pas ses photos -
publiees ou non - pourrait etre soumis a des poursuites penales selon
l'article 257 du Code penal turc, ou TCK, le motif invoque etant la
"faute professionnelle."
Les journalistes ne sont pas des agents de l'Etat
La demande a provoque une reponse furieuse des syndicats de
journalistes et elle s'est attiree les critiques des universitaires.
Les journalistes ne sont pas des forces de securite obligees de
rapporter les incidents aux fonctionnaires d'Etat, indique le CGD
dans son communique de presse.
Dans les annees 1970, des journalistes sud-americains avaient ete
forces de remettre leurs photos a l'Etat, ce qui avait permis
aux autorites d'identifier les personnes photographiees et de
prendre mesures contre elles, a declare Esra Arsan, professeure en
communication a l'universite Bilgi d'Istanbul, au journal Hurriyet
vendredi.
Selon elle, le seul travail des journalistes est d'informer la societe.
La requete est encore un autre exemple de la haine et des prejuges
dont font preuve Erdogan et le gouvernement envers la presse, a
declare Ahmet Abakay du CGD au Daily News.
Le ministère public peut demander des documents, mais un journaliste
n'est pas oblige de les fournir, selon l'avocat Fikret Ilkiz.
Ilkiz a dit que l'article 12 de la loi sur la presse stipule que le
proprietaire d'un periodique, l'editeur responsable, ainsi que le
proprietaire de la publication, ne peuvent pas etre contraints ni a
divulguer leurs sources d'information ni a temoigner devant une cour.
"Les materiaux incluent les publications imprimees, y compris les
documents audio et visuels, ou tout document provenant du web",
a dit Ilkiz.
Dans le passe, quelques journalistes ont donne leurs documents a
l'Etat, mais ce n'etait pas obligatoire, a dit Arsan.
Le CGD a recommande au procureur d'utiliser les forces de securite au
lieu des journalistes s'il veut poursuivre des contrevenants presumes.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 4 juillet
2011 - 07:00 - www.collectifvan.org
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Source/Lien : Hurriyet Daily News
Publie le : 13-07-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Des organisations
mediatiques turques, invoquant le fait que les journalistes ne sont
pas des "agents de l'Etat" ont condamne la demande d'un procureur
qui a exige que les journaux remettent toutes les photos en leur
possession relatives aux incidents du 31 mai a Hopa a defaut de quoi
ils seraient poursuivis en justice. Rappelons que les condamnations et
incarcerations des journalistes se multiplient et que la liberte des
medias est entravee par de nombreuses lois qui imposent une veritable
censure. La Turquie se trouve a la 138e place sur 178 au classement
mondial de la liberte de la presse 2010, publie le 20 octobre par
Reporters sans frontières. Le Collectif VAN vous livre la traduction
de cet article en anglais paru sur le site turc Hurriyet Daily News
le 2 juillet 2011.
Photo: Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, en
marge d'un meeting d'Erdogan a Hopa
Un procureur demande aux journalistes leurs photos : colère des
associations
Samedi 2 juillet 2011
ISTANBUL - Hurriyet Daily News
Des organisations mediatiques turques ont condamne la demande d'un
procureur qui a exige que les journaux remettent toutes les photos
en leur possession relatives aux incidents du 31 mai a Hopa a defaut
de quoi ils seraient poursuivis en justice, arguant du fait que les
journalistes ne sont pas des "agents de l'Etat."
Le travail d'un journaliste n'est pas de partager des informations avec
l'Etat, l'Association des journalistes turcs, ou TGC, et l'Association
des journalistes progressifs, ou CGD. Aucun journaliste ne peut etre
force a fournir de telles informations, a ajoute le CGD.
Le 31 mai, a Hopa au bord de la Mer Noire, des manifestants de gauche
s'etaient reunis pour protester contre un rassemblement de campagne
du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ; alors que la police
lancait des gaz lacrymogènes, un manifestant de 54 ans, Metin Lokumcu,
succombait a une crise cardiaque. Cette mort a intensifie l'energie
des protestations et les habitants de la region, en colère face a ce
decès, ont jete des pierres sur le convoi d'Erdogan.
Jeudi, le ministère public de Hopa a envoye un avis a la presse,
donnant 10 jours a tous les journalistes pour fournir toutes les
photos en leur possession sur les incidents avant, pendant ou après
- et en particulier celles du discours d'Erdogan lors des obsèques
de Lokumcu le 1er juin, annoncaient les rapports vendredi. L'avis
indiquait aussi que tout journaliste ne livrant pas ses photos -
publiees ou non - pourrait etre soumis a des poursuites penales selon
l'article 257 du Code penal turc, ou TCK, le motif invoque etant la
"faute professionnelle."
Les journalistes ne sont pas des agents de l'Etat
La demande a provoque une reponse furieuse des syndicats de
journalistes et elle s'est attiree les critiques des universitaires.
Les journalistes ne sont pas des forces de securite obligees de
rapporter les incidents aux fonctionnaires d'Etat, indique le CGD
dans son communique de presse.
Dans les annees 1970, des journalistes sud-americains avaient ete
forces de remettre leurs photos a l'Etat, ce qui avait permis
aux autorites d'identifier les personnes photographiees et de
prendre mesures contre elles, a declare Esra Arsan, professeure en
communication a l'universite Bilgi d'Istanbul, au journal Hurriyet
vendredi.
Selon elle, le seul travail des journalistes est d'informer la societe.
La requete est encore un autre exemple de la haine et des prejuges
dont font preuve Erdogan et le gouvernement envers la presse, a
declare Ahmet Abakay du CGD au Daily News.
Le ministère public peut demander des documents, mais un journaliste
n'est pas oblige de les fournir, selon l'avocat Fikret Ilkiz.
Ilkiz a dit que l'article 12 de la loi sur la presse stipule que le
proprietaire d'un periodique, l'editeur responsable, ainsi que le
proprietaire de la publication, ne peuvent pas etre contraints ni a
divulguer leurs sources d'information ni a temoigner devant une cour.
"Les materiaux incluent les publications imprimees, y compris les
documents audio et visuels, ou tout document provenant du web",
a dit Ilkiz.
Dans le passe, quelques journalistes ont donne leurs documents a
l'Etat, mais ce n'etait pas obligatoire, a dit Arsan.
Le CGD a recommande au procureur d'utiliser les forces de securite au
lieu des journalistes s'il veut poursuivre des contrevenants presumes.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 4 juillet
2011 - 07:00 - www.collectifvan.org
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