Les Nouveaux Amis D'Hitler
Source/Lien : MEMORIAL 98
01-06-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cet article publie sur le site MEMORIAL 98 le 20 mai 2011.
Ayons l'obsession de la memoire de l'anti-nazisme.
Une reaction de Souâd Belhaddad.
Lars Van Trier, aujourd'hui. John Galliano, hier. Et peut-etre (sans
doute ?) d'innombrables anonymes, au comptoir d'un bar, dans un salon
prive, exprimant des propos analogues : " Hitler a fait des mauvaises
choses mais... ", " I love Hitler... "
Combien de fois ai-je entendu que " bon, la Shoah, ca va, on en
parle trop " ? Mais si, aujourd'hui, en 2011, ce que nous entendons
publiquement, dans un cafe ou a une prestigieuse tribune cannoise
est possible, a quoi cela a-t-il donc servi de " trop " en parler ?
Pour ma part, je pense qu'il faut en parler encore. Plus que jamais en
cette periode où l'Europe marque une croissance de l'extreme droite,
où la France permet l'expression d'une parole raciste qui menace
notre cohesion, il faut en parler.
Continuer de (tenter...) transmettre cette memoire. Il faut en faire
une obsession.
On le sait (ou ne veut-on pas le savoir ?): derrière ce nom de Hitler,
c'est le fascisme qui est relativise - celui-la meme qui reprend
beaucoup de terrain en Europe. C'est le genocide des Juifs et des
Roms et l'antisemitisme qui sont relativises. C'est la banalite du
mal qui est consacree. La banalite du mal, nous y voila desormais ! "
Je pense qu'il a fait de mauvaises choses... " dit Lars Von Trier -
sans que personne de son equipe a ses côtes ne se lève pour quitter
cette conference de presse, meme sans un mot, ne serait-ce que par
signe de desapprobation.
Dans le cafe où Galliano a sevi, il s'agissait de clients anonymes
autour.
Dans le cas de Van Trier, ce sont des acteurs et actrices de renommee
internationale, des journalistes... et donc la possibilite d'etre
vus par le monde entier, a travers leur reaction. Mais pas de reaction.
Des " mauvaises choses ", cela s'appelle un genocide. Un genocide,
c'est la planification puis la mise a execution de l'extermination
d'un peuple. Mais ces " mauvaises choses ", c'est ce qui n'apparaît
plus si important dans ce XXIe siècle, porteur d'une parole qui se
libère de facon effrayante. Tout peut se dire desormais sur les Noirs,
les Arabes,les Roms, les musulmans, les femmes.
Maintenant Hitler... La boîte de Pandore est desormais dangereusement
ouverte. Prochaine etape ?
Avec une grande tristesse, je pense aux derniers rescapes des camps.
Plus de soixante après la Shoah, beaucoup sont proches de disparaître.
Bientôt, ils ne seront plus la pour dire, temoigner que " ces mauvaises
choses " ont ete les pires de l'Humanite. Un rescape de genocide, par
definition, est toujours seul " avec ca ", cette tragedie. Aujourd'hui,
comme ils doivent se sentir encore plus seuls.
Souâd Belhaddad
Auteur de SurVivantes, Rwanda dix ans après, La fleur de Stephanie,
Rwanda entre deni et reconciliation
Retour a la rubrique
From: Baghdasarian
Source/Lien : MEMORIAL 98
01-06-2011
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propose cet article publie sur le site MEMORIAL 98 le 20 mai 2011.
Ayons l'obsession de la memoire de l'anti-nazisme.
Une reaction de Souâd Belhaddad.
Lars Van Trier, aujourd'hui. John Galliano, hier. Et peut-etre (sans
doute ?) d'innombrables anonymes, au comptoir d'un bar, dans un salon
prive, exprimant des propos analogues : " Hitler a fait des mauvaises
choses mais... ", " I love Hitler... "
Combien de fois ai-je entendu que " bon, la Shoah, ca va, on en
parle trop " ? Mais si, aujourd'hui, en 2011, ce que nous entendons
publiquement, dans un cafe ou a une prestigieuse tribune cannoise
est possible, a quoi cela a-t-il donc servi de " trop " en parler ?
Pour ma part, je pense qu'il faut en parler encore. Plus que jamais en
cette periode où l'Europe marque une croissance de l'extreme droite,
où la France permet l'expression d'une parole raciste qui menace
notre cohesion, il faut en parler.
Continuer de (tenter...) transmettre cette memoire. Il faut en faire
une obsession.
On le sait (ou ne veut-on pas le savoir ?): derrière ce nom de Hitler,
c'est le fascisme qui est relativise - celui-la meme qui reprend
beaucoup de terrain en Europe. C'est le genocide des Juifs et des
Roms et l'antisemitisme qui sont relativises. C'est la banalite du
mal qui est consacree. La banalite du mal, nous y voila desormais ! "
Je pense qu'il a fait de mauvaises choses... " dit Lars Von Trier -
sans que personne de son equipe a ses côtes ne se lève pour quitter
cette conference de presse, meme sans un mot, ne serait-ce que par
signe de desapprobation.
Dans le cafe où Galliano a sevi, il s'agissait de clients anonymes
autour.
Dans le cas de Van Trier, ce sont des acteurs et actrices de renommee
internationale, des journalistes... et donc la possibilite d'etre
vus par le monde entier, a travers leur reaction. Mais pas de reaction.
Des " mauvaises choses ", cela s'appelle un genocide. Un genocide,
c'est la planification puis la mise a execution de l'extermination
d'un peuple. Mais ces " mauvaises choses ", c'est ce qui n'apparaît
plus si important dans ce XXIe siècle, porteur d'une parole qui se
libère de facon effrayante. Tout peut se dire desormais sur les Noirs,
les Arabes,les Roms, les musulmans, les femmes.
Maintenant Hitler... La boîte de Pandore est desormais dangereusement
ouverte. Prochaine etape ?
Avec une grande tristesse, je pense aux derniers rescapes des camps.
Plus de soixante après la Shoah, beaucoup sont proches de disparaître.
Bientôt, ils ne seront plus la pour dire, temoigner que " ces mauvaises
choses " ont ete les pires de l'Humanite. Un rescape de genocide, par
definition, est toujours seul " avec ca ", cette tragedie. Aujourd'hui,
comme ils doivent se sentir encore plus seuls.
Souâd Belhaddad
Auteur de SurVivantes, Rwanda dix ans après, La fleur de Stephanie,
Rwanda entre deni et reconciliation
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