REVUE DE PRESSE
Riche kaléidoscope de toiles du pays d'Arshile Gorky
Exposition 90 toiles (huiles, mixed média, acrylique, lithos), toutes
dimensions confondues, de 17 peintres arméniens contemporains sont
accrochées aux cimaises de la grande salle de l'Unesco. Événement
marquant pour une peinture contemporaine du pays d'Arshile Gorky, en
collaboration avec la galerie Aramé, pour venir en aide aux étudiants
nécessiteux.
Monde retentissant de couleurs et d'inspirations diverses pour
traduire la vitalité, l'énergie, la force et la richesse des peintres
arméniens contemporains pour cette exposition intitulée avec une
certaine poésie « Ararat whispers » (Les murmures de l'Ararat). Non
pas de simples murmures, mais un flot bouillonnant de tracés, de
formes, de couleurs intenses, vives et éclatantes pour ce tourbillon
foisonnant de toiles qui, bien sûr, sont sous influence de plusieurs
courants picturaux modernes, mais n'en ont pas moins aussi leur
originalité, leurs fragrances du pays de Grégoire l'Illuminateur, leur
personnalité propre, leur lumière, leur rayonnement. Si bien de
peintres sont plus ou moins déjà connus du public libanais et ont été
déjà présentés aux amateurs d'art et de peinture au pays du Cèdre, des
révélations et des surprises (de taille !) sont dans ce lot inédit où
couleurs et monde moderne aux résonances particulières et captivantes
ont des étincelles qui ne laissent pas indifférent.
Belle et séduisante promenade à travers le dédale fastueux de ces
`uvres aux voix si différentes, mais attestant avec autorité d'un
irrépressible élan pour la vie ainsi qu'un vibrant témoignage sur la
notion de la création, le besoin du rêve et de l'évasion, ainsi qu'un
irréfutable témoignage sur le quotidien ou les nostalgies du passé...
On retrouve avec plaisir les lithos habitées de blanc de Jansem et ses
femmes crayeuses et provocantes avec leur jeu de jambes aux chausses
lourdes. Robert Elibekian, fidèle à lui-même, est entre miroirs et
femmes aux regards rêveurs, luttant avec des corsets qui enserrent une
poitrine parfois trop généreuse...
Humour, malice et coquinerie avec l'esprit à la française du grand
siècle pour Ruben Abovian à la technique picturale à couper le souffle
et des décors d'une étonnante précision.
Femmes figées et en petite tenue pour Carlos Sayadian, tandis que
Ruben Grigorian fait un clin d'`il appuyé au surréalisme de Magritte.
Charmant dans sa naïveté et ses détails amusants est l'univers bariolé
de Sarkis Hamalbashian, tout comme ces personnages et ces silhouettes
d'un monde enfantin et ludique où l'Inde a brusquement une présence
inattendue dans la palette débordante de jovialité et de couleurs de
Gabo (Gabriel Manoukian).
Graves et hiératiques sont les personnages en coiffes pointues et
visages à la Folon d'Armen Gevorgian, sur fond de tonalités sombres et
mystérieuses.
Dans un fouillis de lignes et de couleurs harmonisées et adroitement
agencées, voilà les saisons en abstractions d'Albert Hakobian.
Portraits de femmes aux lippes sensuelles, aux seins débordants, aux
yeux bridés, aux atours en étoffes fines et parfois « klimtiennes » de
Tigran Matulian. Retour à l'abstraction en un savant mélange de zones
d'ombre et de lumière, de superposition de couleurs et de mouvements
en touches délicates avec Gagik Ghazanchian. D'une baronne à une belle
journée où les femmes portent les fruits en un panier sur la tête, en
passant par le saxophone dans la rue, le pinceau de Kayts Vanikian
traque avec ferveur les reflets mordorés et riches en teintes de
bronze.
Énigmatiques, quelque peu « boschiens », masqués et grimaçants sont
ces personnages aux collerettes amidonnées de Tigran Petrosian, dont
les préférences de couleurs vont aux tonalités sourdes et chaudes.
Natures mortes d'un rigoureux classicisme avec Avetik Chitchian, dont
le tapis a des motifs merveilleusement reproduits et où les grains de
raisin ou les grenades entrouvertes ont des luisances étonnamment
translucides, presque hyperrréalistes.
Une série d'arbres fruitiers ou en fleurs comme les images des livres
de contes pour enfants avec Marat Margarian, qui donne à ces amis de
la nature et des hommes une dimension fantasmagorique, mais toujours
chaleureuse, d'une sécurisante fertilité et généreuse abondance tout
en changeant de personnalité et d'atmosphère avec le portrait bonhomme
d'un chasseur, d'un pirate ou tout simplement d'une flnerie en
calèche...
Nu de femme devant un miroir, scène de bal ou sage et studieuse nature
morte avec détails dignes d'une précision de photo : telle est la
palette de Tigran Barkhanajian étalant couleur, ombre et lumière pour
une perception tout en frémissements délicats.
Paysages dans toute leur magnificence naturelle sont ces images en
teintes romantiques et mélancoliques de Gaspar Melkonian, qui
ressuscite l'automne et un village à Aparan...
Tel un éblouissant feu d'artifice est cette grande gerbe de toiles et
belle virée pour (re)découvrir, en profondeur et de près, la peinture
moderne arménienne à travers `uvres et artistes à la réputation déjà
bien établie.
http://www.lorientlejour.com/category/Culture/article/706080/Riche_kaleidoscope_de_toiles__du_pays_d'Arshile_Go rky.html
dimanche 5 juin 2011,
Sté[email protected]
Riche kaléidoscope de toiles du pays d'Arshile Gorky
Exposition 90 toiles (huiles, mixed média, acrylique, lithos), toutes
dimensions confondues, de 17 peintres arméniens contemporains sont
accrochées aux cimaises de la grande salle de l'Unesco. Événement
marquant pour une peinture contemporaine du pays d'Arshile Gorky, en
collaboration avec la galerie Aramé, pour venir en aide aux étudiants
nécessiteux.
Monde retentissant de couleurs et d'inspirations diverses pour
traduire la vitalité, l'énergie, la force et la richesse des peintres
arméniens contemporains pour cette exposition intitulée avec une
certaine poésie « Ararat whispers » (Les murmures de l'Ararat). Non
pas de simples murmures, mais un flot bouillonnant de tracés, de
formes, de couleurs intenses, vives et éclatantes pour ce tourbillon
foisonnant de toiles qui, bien sûr, sont sous influence de plusieurs
courants picturaux modernes, mais n'en ont pas moins aussi leur
originalité, leurs fragrances du pays de Grégoire l'Illuminateur, leur
personnalité propre, leur lumière, leur rayonnement. Si bien de
peintres sont plus ou moins déjà connus du public libanais et ont été
déjà présentés aux amateurs d'art et de peinture au pays du Cèdre, des
révélations et des surprises (de taille !) sont dans ce lot inédit où
couleurs et monde moderne aux résonances particulières et captivantes
ont des étincelles qui ne laissent pas indifférent.
Belle et séduisante promenade à travers le dédale fastueux de ces
`uvres aux voix si différentes, mais attestant avec autorité d'un
irrépressible élan pour la vie ainsi qu'un vibrant témoignage sur la
notion de la création, le besoin du rêve et de l'évasion, ainsi qu'un
irréfutable témoignage sur le quotidien ou les nostalgies du passé...
On retrouve avec plaisir les lithos habitées de blanc de Jansem et ses
femmes crayeuses et provocantes avec leur jeu de jambes aux chausses
lourdes. Robert Elibekian, fidèle à lui-même, est entre miroirs et
femmes aux regards rêveurs, luttant avec des corsets qui enserrent une
poitrine parfois trop généreuse...
Humour, malice et coquinerie avec l'esprit à la française du grand
siècle pour Ruben Abovian à la technique picturale à couper le souffle
et des décors d'une étonnante précision.
Femmes figées et en petite tenue pour Carlos Sayadian, tandis que
Ruben Grigorian fait un clin d'`il appuyé au surréalisme de Magritte.
Charmant dans sa naïveté et ses détails amusants est l'univers bariolé
de Sarkis Hamalbashian, tout comme ces personnages et ces silhouettes
d'un monde enfantin et ludique où l'Inde a brusquement une présence
inattendue dans la palette débordante de jovialité et de couleurs de
Gabo (Gabriel Manoukian).
Graves et hiératiques sont les personnages en coiffes pointues et
visages à la Folon d'Armen Gevorgian, sur fond de tonalités sombres et
mystérieuses.
Dans un fouillis de lignes et de couleurs harmonisées et adroitement
agencées, voilà les saisons en abstractions d'Albert Hakobian.
Portraits de femmes aux lippes sensuelles, aux seins débordants, aux
yeux bridés, aux atours en étoffes fines et parfois « klimtiennes » de
Tigran Matulian. Retour à l'abstraction en un savant mélange de zones
d'ombre et de lumière, de superposition de couleurs et de mouvements
en touches délicates avec Gagik Ghazanchian. D'une baronne à une belle
journée où les femmes portent les fruits en un panier sur la tête, en
passant par le saxophone dans la rue, le pinceau de Kayts Vanikian
traque avec ferveur les reflets mordorés et riches en teintes de
bronze.
Énigmatiques, quelque peu « boschiens », masqués et grimaçants sont
ces personnages aux collerettes amidonnées de Tigran Petrosian, dont
les préférences de couleurs vont aux tonalités sourdes et chaudes.
Natures mortes d'un rigoureux classicisme avec Avetik Chitchian, dont
le tapis a des motifs merveilleusement reproduits et où les grains de
raisin ou les grenades entrouvertes ont des luisances étonnamment
translucides, presque hyperrréalistes.
Une série d'arbres fruitiers ou en fleurs comme les images des livres
de contes pour enfants avec Marat Margarian, qui donne à ces amis de
la nature et des hommes une dimension fantasmagorique, mais toujours
chaleureuse, d'une sécurisante fertilité et généreuse abondance tout
en changeant de personnalité et d'atmosphère avec le portrait bonhomme
d'un chasseur, d'un pirate ou tout simplement d'une flnerie en
calèche...
Nu de femme devant un miroir, scène de bal ou sage et studieuse nature
morte avec détails dignes d'une précision de photo : telle est la
palette de Tigran Barkhanajian étalant couleur, ombre et lumière pour
une perception tout en frémissements délicats.
Paysages dans toute leur magnificence naturelle sont ces images en
teintes romantiques et mélancoliques de Gaspar Melkonian, qui
ressuscite l'automne et un village à Aparan...
Tel un éblouissant feu d'artifice est cette grande gerbe de toiles et
belle virée pour (re)découvrir, en profondeur et de près, la peinture
moderne arménienne à travers `uvres et artistes à la réputation déjà
bien établie.
http://www.lorientlejour.com/category/Culture/article/706080/Riche_kaleidoscope_de_toiles__du_pays_d'Arshile_Go rky.html
dimanche 5 juin 2011,
Sté[email protected]