ASSASSINAT DE HRANT DINK : SAMAST DéSIGNE LES MéDIAS COMME COUPABLES
www.collectifvan.org
Publié le : 10-06-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Lors de la deuxième
audience du suspect Ogun Samast a la Haute Cour criminelle pour
enfants, Samast a dit qu'il n'était pas coupable d'avoir tué le
journaliste Hrant Dink, mais que les vrais coupables étaient les
médias qui avait qualifié de traître le journaliste arménien
de Turquie. Â" Où sont-ils maintenant ? Â" a demandé Samast. Le
Collectif VAN vous propose deux traductions, l'une du site progressiste
turc Bianet, datée du mercredi 6 avril 2011, et l'autre contenant des
extraits d'un article de Mehmet Ali Birand, journaliste de Hurriyet,
plus grand quotidien de Turquie, visé par les accusations de Samast.
Légende : Ogun Samast, le meurtrier présumé du journaliste arménien
de Turquie, Hrant Dink, assassiné le 19 janvier 2007 a Istanbul. Le
rédacteur en chef d'Agos était régulièrement désigné comme
traître dans la presse turque, pour ses positions concernant le
génocide arménien perpétré en Turquie en 1915.
Procès du meurtre de Hrant Dink
Samast, le principal suspect : 'Les titres des journaux sont coupables,
pas moi'
Dans une lettre a la cour, le meurtrier présumé de Dink, Ogun Samast,
a déclaré : Â" Je ne suis pas coupable. Ce sont les titres des
journaux, qui ont montré Dink comme étant un traître, qui sont
coupables. Â" Belen, l'avocat de la famille de Dink, a fait cette
remarque : Â" Samast a parlé avec la voix de ceux qui l'ont incité
a commettre ce meurtre. Â"
Istanbul - BÄ°A News Center Mercredi 6 avril 2011
Lors de la deuxième audience du suspect Ogun Samast a la Haute Cour
criminelle pour enfants, Samast a dit qu'il n'était pas coupable
d'avoir tué le journaliste Hrant Dink, mais que ce sont les médias
qui l'ont qualifié de traître. Â" Où sont-ils maintenant ? Â"
a demandé Samast.
Ogun Samast est le principal suspect du meurtre de journaliste
turco-arménien Hrant Dink en 2007. Ã~@ l'époque, Dink était le
rédacteur en chef du journal arménien Agos. L'audience qui a eu
lieu au Tribunal pour enfants de Gulhane (Istanbul) mardi (5 avril)
a bénéficié de hautes mesures de sécurité.
"Ceux qui écrivent les grands titres devraient réfléchir"
Lors de l'audience mardi dernier, Samast a présenté une lettre qu'il
avait adressée a la cour. Il a écrit : Â" Je ne suis pas coupable. Ce
sont les titres des journaux, qui ont montré Dink comme étant un
traître, qui sont coupables. J'ai nettoyé les détritus [Nota CVAN :
il désigne Hrant Dink] qui étaient devant moi ; maintenant ceux qui
ont écrit ces titres devraient réfléchir. Où sont-ils maintenant,
ceux qui m'ont mené aussi loin ? Je ne connaissais même pas le
journal Agos.
Aujourd'hui, je m'assiérais avec Hrant Dink et je lui parlerais Â",
a ajouté Samast. Â" Tout a commencé avec le match de football entre
la Turquie et la Géorgie en 2004. Â"
La 2ème Haute Cour criminelle pour enfants d'Istanbul a entendu
quatre témoins. L'un d'eux a dit qu'il avait vu trois personnes de
dos dans une rue près de la scène du crime et que les vêtements
de l'une d'elle ressemblaient aux vêtements d'Ogun Samast.
L'avocat Belen : il a parlé avec la voix des instigateurs
L'avocat Bahri Bayram Belen, l'avocat adjoint de la famille de Dink,
a évalué la lettre de Samast comme suit : Â" Samast a parlé avec la
voix de ceux qui l'ont incité a commettre ce meurtre. Il a désigné
comme cibles quelques journaux et journalistes. Â"
Dans une déclaration faite a la chaîne d'information turque NTV,
Belen a dit : Â" Pour la première fois aujourd'hui, Ogun Samast a dit
qu'il y avait d'autres personnes en plus de Yasin Hayal. Bien qu'il
soit un jeune diplômé du collège, il a mentionné Ziya Pasa. Il a
parlé avec la voix de ses instigateurs. Il a désigné comme cibles
quelques journaux et journalistes. Â"
Â" Hrant a été tué pour ce qu'il écrivait, ce qu'il pensait,
ce qu'il disait et pour les recherches qu'il menait. Dans la lettre,
d'autres journalistes et chroniqueurs sont accusés. Dans un sens, on
les a désignés comme cibles. C'est une déclaration très importante
et la première déclaration sérieuse dans ce procès. Â"
Â" Samast a dit : 'Je suis une victime. Je ne savais pas et je ne
comprenais pas. Je ne connaissais pas Hrant. J'ai été incité a
commettre ce meurtre par certaines pensées que l'on m'a transmises.'
Il veut dire : 'Beaucoup de jeunes comme moi pourraient avoir tué
Hrant sans réfléchir, s'ils avaient entendu ces mots. Pour la
première fois, il a dit qu'il y avait d'autres personnes qui l'ont
persuadé de commettre le meurtre.Â"
Â" Il a parlé du moment du meurtre a l'audition précédente. Il
a redit aujourd'hui : 'J'ai eu l'intention de tuer Hrant Dink mais
ensuite j'ai essayé de trouver des excuses pour ne pas le tuer. J'ai
commis le meurtre parce que j'avais peur de Yasin Hayal'. Ces mots
représentent une stratégie simple de défense. La chose importante
est la lettre et les pensées transmises. Â"
Â" Je ne pense pas que la référence a l'année 2004 ait beaucoup
d'importance. Il a mentionné cette date pour donner quelques excuses
raisonnables et légitimes."
"Vous pouvez ne pas aimer les idées des journalistes, des intervenants
a la télévision et des écrivains. Cependant, il est inacceptable
de tuer un journaliste ou un écrivain, parce que vous n'aimez pas
et n'approuvez pas ses idées. Â"
"Cette déclaration confirme notre défense et ce qui a été dit
précédemment. Peut-être que les personnes qui sont vraiment
responsables du meurtre seront dévoilées."
Jusqu'a 42 ans de prison
Samast risque une peine de prison allant de 18 a 24 ans pour le meurtre
de Hrant Dink commis le 19 janvier 2007. En outre, l'acte d'accusation
demande une peine de prison de 8.5 et 18 ans aux motifs de : "membre
d'une organisation terroriste" et "port d'arme non autorisé."
(BB/E O/VK)
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
2011 - 07:10 - www.collectifvan.org
Bianet
************************
La réponse de Mehmet Ali Birand, journaliste de Hurriyet, a Ogun
Samast :
Mardi 5 avril 2011 MEHMET ALÄ° BÄ°RAND Extrait : Samast ne dit pas
la vérité
La lettre d'Ogun Samast, qui a avoué le meurtre du journaliste
arméno-turc Hrant Dink, lue lors de sa dernière audition pourrait
sembler refléter la vérité, mais elle n'est rien d'autre qu'une
manière de sauver sa peau ou de tout orienter dans une direction
différente. Samast parle Â" Comme s'il était la voix de son
maître. Â"
Il est particulièrement très injuste avec le quotidien Hurriyet et
ses journalistes.
Tous les titres et articles de Hurriyet sont libres d'accès pour tous
depuis 1999. Celui qui le souhaite peut ainsi les consulter. Vous ne
trouverez pas un seul titre ou article qui dirait : anti-arménien
ou "tuez-le." Il peut y avoir des approches critiques, mais aucune
cible n'est désignée. Quelques chroniqueurs peuvent être brutaux
ou dénonciateurs, mais jamais ils n'encourageraient a tuer, pas
même le journaliste le plus fanatique.
Si Samast Â" a essayé de profiter de la situation Â" et si vous
l'avez cru, alors il n'y a rien a dire de plus.
Il devra effectuer sa peine et ses "grands frères" resteront en
liberté.
Personne ne devrait chercher "un associé spirituel dans le crime"
ou essayer de circonvenir d'autres personnes.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
2011 - 07:10 - www.collectifvan.org
Hurriyet Daily News
Lire aussi :
"Hrant a été assassiné. Que tous les menteurs se taisent"
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Publié le : 10-06-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Lors de la deuxième
audience du suspect Ogun Samast a la Haute Cour criminelle pour
enfants, Samast a dit qu'il n'était pas coupable d'avoir tué le
journaliste Hrant Dink, mais que les vrais coupables étaient les
médias qui avait qualifié de traître le journaliste arménien
de Turquie. Â" Où sont-ils maintenant ? Â" a demandé Samast. Le
Collectif VAN vous propose deux traductions, l'une du site progressiste
turc Bianet, datée du mercredi 6 avril 2011, et l'autre contenant des
extraits d'un article de Mehmet Ali Birand, journaliste de Hurriyet,
plus grand quotidien de Turquie, visé par les accusations de Samast.
Légende : Ogun Samast, le meurtrier présumé du journaliste arménien
de Turquie, Hrant Dink, assassiné le 19 janvier 2007 a Istanbul. Le
rédacteur en chef d'Agos était régulièrement désigné comme
traître dans la presse turque, pour ses positions concernant le
génocide arménien perpétré en Turquie en 1915.
Procès du meurtre de Hrant Dink
Samast, le principal suspect : 'Les titres des journaux sont coupables,
pas moi'
Dans une lettre a la cour, le meurtrier présumé de Dink, Ogun Samast,
a déclaré : Â" Je ne suis pas coupable. Ce sont les titres des
journaux, qui ont montré Dink comme étant un traître, qui sont
coupables. Â" Belen, l'avocat de la famille de Dink, a fait cette
remarque : Â" Samast a parlé avec la voix de ceux qui l'ont incité
a commettre ce meurtre. Â"
Istanbul - BÄ°A News Center Mercredi 6 avril 2011
Lors de la deuxième audience du suspect Ogun Samast a la Haute Cour
criminelle pour enfants, Samast a dit qu'il n'était pas coupable
d'avoir tué le journaliste Hrant Dink, mais que ce sont les médias
qui l'ont qualifié de traître. Â" Où sont-ils maintenant ? Â"
a demandé Samast.
Ogun Samast est le principal suspect du meurtre de journaliste
turco-arménien Hrant Dink en 2007. Ã~@ l'époque, Dink était le
rédacteur en chef du journal arménien Agos. L'audience qui a eu
lieu au Tribunal pour enfants de Gulhane (Istanbul) mardi (5 avril)
a bénéficié de hautes mesures de sécurité.
"Ceux qui écrivent les grands titres devraient réfléchir"
Lors de l'audience mardi dernier, Samast a présenté une lettre qu'il
avait adressée a la cour. Il a écrit : Â" Je ne suis pas coupable. Ce
sont les titres des journaux, qui ont montré Dink comme étant un
traître, qui sont coupables. J'ai nettoyé les détritus [Nota CVAN :
il désigne Hrant Dink] qui étaient devant moi ; maintenant ceux qui
ont écrit ces titres devraient réfléchir. Où sont-ils maintenant,
ceux qui m'ont mené aussi loin ? Je ne connaissais même pas le
journal Agos.
Aujourd'hui, je m'assiérais avec Hrant Dink et je lui parlerais Â",
a ajouté Samast. Â" Tout a commencé avec le match de football entre
la Turquie et la Géorgie en 2004. Â"
La 2ème Haute Cour criminelle pour enfants d'Istanbul a entendu
quatre témoins. L'un d'eux a dit qu'il avait vu trois personnes de
dos dans une rue près de la scène du crime et que les vêtements
de l'une d'elle ressemblaient aux vêtements d'Ogun Samast.
L'avocat Belen : il a parlé avec la voix des instigateurs
L'avocat Bahri Bayram Belen, l'avocat adjoint de la famille de Dink,
a évalué la lettre de Samast comme suit : Â" Samast a parlé avec la
voix de ceux qui l'ont incité a commettre ce meurtre. Il a désigné
comme cibles quelques journaux et journalistes. Â"
Dans une déclaration faite a la chaîne d'information turque NTV,
Belen a dit : Â" Pour la première fois aujourd'hui, Ogun Samast a dit
qu'il y avait d'autres personnes en plus de Yasin Hayal. Bien qu'il
soit un jeune diplômé du collège, il a mentionné Ziya Pasa. Il a
parlé avec la voix de ses instigateurs. Il a désigné comme cibles
quelques journaux et journalistes. Â"
Â" Hrant a été tué pour ce qu'il écrivait, ce qu'il pensait,
ce qu'il disait et pour les recherches qu'il menait. Dans la lettre,
d'autres journalistes et chroniqueurs sont accusés. Dans un sens, on
les a désignés comme cibles. C'est une déclaration très importante
et la première déclaration sérieuse dans ce procès. Â"
Â" Samast a dit : 'Je suis une victime. Je ne savais pas et je ne
comprenais pas. Je ne connaissais pas Hrant. J'ai été incité a
commettre ce meurtre par certaines pensées que l'on m'a transmises.'
Il veut dire : 'Beaucoup de jeunes comme moi pourraient avoir tué
Hrant sans réfléchir, s'ils avaient entendu ces mots. Pour la
première fois, il a dit qu'il y avait d'autres personnes qui l'ont
persuadé de commettre le meurtre.Â"
Â" Il a parlé du moment du meurtre a l'audition précédente. Il
a redit aujourd'hui : 'J'ai eu l'intention de tuer Hrant Dink mais
ensuite j'ai essayé de trouver des excuses pour ne pas le tuer. J'ai
commis le meurtre parce que j'avais peur de Yasin Hayal'. Ces mots
représentent une stratégie simple de défense. La chose importante
est la lettre et les pensées transmises. Â"
Â" Je ne pense pas que la référence a l'année 2004 ait beaucoup
d'importance. Il a mentionné cette date pour donner quelques excuses
raisonnables et légitimes."
"Vous pouvez ne pas aimer les idées des journalistes, des intervenants
a la télévision et des écrivains. Cependant, il est inacceptable
de tuer un journaliste ou un écrivain, parce que vous n'aimez pas
et n'approuvez pas ses idées. Â"
"Cette déclaration confirme notre défense et ce qui a été dit
précédemment. Peut-être que les personnes qui sont vraiment
responsables du meurtre seront dévoilées."
Jusqu'a 42 ans de prison
Samast risque une peine de prison allant de 18 a 24 ans pour le meurtre
de Hrant Dink commis le 19 janvier 2007. En outre, l'acte d'accusation
demande une peine de prison de 8.5 et 18 ans aux motifs de : "membre
d'une organisation terroriste" et "port d'arme non autorisé."
(BB/E O/VK)
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
2011 - 07:10 - www.collectifvan.org
Bianet
************************
La réponse de Mehmet Ali Birand, journaliste de Hurriyet, a Ogun
Samast :
Mardi 5 avril 2011 MEHMET ALÄ° BÄ°RAND Extrait : Samast ne dit pas
la vérité
La lettre d'Ogun Samast, qui a avoué le meurtre du journaliste
arméno-turc Hrant Dink, lue lors de sa dernière audition pourrait
sembler refléter la vérité, mais elle n'est rien d'autre qu'une
manière de sauver sa peau ou de tout orienter dans une direction
différente. Samast parle Â" Comme s'il était la voix de son
maître. Â"
Il est particulièrement très injuste avec le quotidien Hurriyet et
ses journalistes.
Tous les titres et articles de Hurriyet sont libres d'accès pour tous
depuis 1999. Celui qui le souhaite peut ainsi les consulter. Vous ne
trouverez pas un seul titre ou article qui dirait : anti-arménien
ou "tuez-le." Il peut y avoir des approches critiques, mais aucune
cible n'est désignée. Quelques chroniqueurs peuvent être brutaux
ou dénonciateurs, mais jamais ils n'encourageraient a tuer, pas
même le journaliste le plus fanatique.
Si Samast Â" a essayé de profiter de la situation Â" et si vous
l'avez cru, alors il n'y a rien a dire de plus.
Il devra effectuer sa peine et ses "grands frères" resteront en
liberté.
Personne ne devrait chercher "un associé spirituel dans le crime"
ou essayer de circonvenir d'autres personnes.
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 11 avril
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