CENSURE A L'UNESCO
Ara
armenews.com
jeudi 16 juin 2011
"Choc", "scandale", "honte"â~@~I : le public venu assisté mercredi
15 juin a l'exposition "l'art des Khatchkars-" ne savait plus comment
exprimer sa réprobation face a la censure incroyable exercée par le
secrétariat de l'UNESCO sur cette manifestation culturelle organisée
dans son siège de la place Fontenoy a Paris.
Contre toute attente, cette présentation de l'histoire des "croix de
pierre arméniennes" s'est heurtée a une invraisemblable entreprise de
caviardage exécutée par la direction de l'Organisation des Nations
Unies pour l'éducation la science et la culture. Les responsables a
Paris de cet organisme se sont en effet permis d'enlever, sans autres
formes de procès, toutes les légendes accompagnant les dizaines
de photos grands formats représentant les fameux monuments. Les
spectateurs en seront par conséquent réduits a regarder une
exposition muette, dénuée de la moindre explication relative en
particulier aux lieux où se trouvent ces Khatchkars. Motifâ~@~I
: certains d'entre eux ne sont pas situés dans le territoire de
l'Arménie, mais dans des pays limitrophes, par exemple la Turquie
ou l'Azerbaïdjan. Et il serait donc diplomatiquement incorrect de
le mentionner.
Ainsi, non seulement les Arméniens se voient dépossédés d'une
grande partie de leur patrimoine architectural, mais ils n'auraient
pas non plus le droit de préciser, dans l'enceinte d'une organisation
chargée de le protéger, l'endroit où il se trouve. Même si par
ailleurs ils s'interdisent de faire référence aux circonstances
(différentes entreprises d'extermination, dont le génocide de 1915),
qui ont débouché sur cet état de fait.
En décidant de priver le public de cette exposition des informations
géographiques minimums quant aux lieux où sont dispersés ces
monuments, les responsables parisiens de l'UNESCO ont en réalité
soulevé une "croix de pierre" qui risque fort de leur retomber
sur les pieds. Car ils ne font rien d'autre que politiser, et d'une
manière aussi détestable que maladroite, une manifestation a vocation
purement culturelle.
Charles Aznavour qui parrainait la manifestation n'a pas assisté
a son inauguration. Viguen Tchitechian, l'ambassadeur d'Arménie
qui avait lancé les invitations, a fait part quant a lui dans
son discours de cet incident, exprimant ses "réserves" envers le
secrétariat de l'UNESCO. Idem pour Mme Arev Samuélian, vice-ministre
arménienne de la culture, qui avait fait le déplacement pour être
présente a l'événement, et qui n'a pas caché son émotion face a
ce scandale. Une position reprise par Patrick Donabédian, l'un des
concepteurs du programme, dont le texte de présentation situé sur
un panneau de l'exposition a été lui aussi censuré au prétexte
qu'il faisait référence aux Khatchkars de Djougha (Nakhitchevan), un
site contenant des centaines de ces pièces d'une valeur inestimable,
que le gouvernement azerbaïdjanais a fait détruire en 2006 par
son armée pour y installer en lieu et place un camp d'entraînement
militaire. Cette entreprise d'assassinat culturel n'avait d'ailleurs
entraîné aucune dénonciation a l'époque de l'UNESCO, qui avait
préféré fermer les yeux. Déja.
Last but not least, les censeurs ont également purement et simplement
confisqué une carte de la région, faisant la aussi mention des
emplacements géographiques des Khatchkars. Et enfin, ils ont enlevé
le drapeau des Nations Unies qui se trouvait a côté de celui de
l'Arménie, sur la petite scène accueillant les orateurs. Sans doute
s'agissait-il d'enfoncer le clou et de bien faire comprendre que
ces trésors arméniens, bien que désignés comme faisant partie du
patrimoine culturel immatériel de l'humanité par cette même UNESCO
le 17 novembre 2010, ne sauraient trouver une quelconque compatibilité
avec l'interprétation que ses administrateurs parisiens se font de
"l'ordre nouveau" des nations.
Ara Toranian Photos : Jean-Yérémian
Destruction des Khatchkars de Djougha au Nakhitchevan ( Azerbaïdjan).
Destruction des Khatchkars de Djougha au Nakhitchevan ( Azerbaïdjan).
Ara
armenews.com
jeudi 16 juin 2011
"Choc", "scandale", "honte"â~@~I : le public venu assisté mercredi
15 juin a l'exposition "l'art des Khatchkars-" ne savait plus comment
exprimer sa réprobation face a la censure incroyable exercée par le
secrétariat de l'UNESCO sur cette manifestation culturelle organisée
dans son siège de la place Fontenoy a Paris.
Contre toute attente, cette présentation de l'histoire des "croix de
pierre arméniennes" s'est heurtée a une invraisemblable entreprise de
caviardage exécutée par la direction de l'Organisation des Nations
Unies pour l'éducation la science et la culture. Les responsables a
Paris de cet organisme se sont en effet permis d'enlever, sans autres
formes de procès, toutes les légendes accompagnant les dizaines
de photos grands formats représentant les fameux monuments. Les
spectateurs en seront par conséquent réduits a regarder une
exposition muette, dénuée de la moindre explication relative en
particulier aux lieux où se trouvent ces Khatchkars. Motifâ~@~I
: certains d'entre eux ne sont pas situés dans le territoire de
l'Arménie, mais dans des pays limitrophes, par exemple la Turquie
ou l'Azerbaïdjan. Et il serait donc diplomatiquement incorrect de
le mentionner.
Ainsi, non seulement les Arméniens se voient dépossédés d'une
grande partie de leur patrimoine architectural, mais ils n'auraient
pas non plus le droit de préciser, dans l'enceinte d'une organisation
chargée de le protéger, l'endroit où il se trouve. Même si par
ailleurs ils s'interdisent de faire référence aux circonstances
(différentes entreprises d'extermination, dont le génocide de 1915),
qui ont débouché sur cet état de fait.
En décidant de priver le public de cette exposition des informations
géographiques minimums quant aux lieux où sont dispersés ces
monuments, les responsables parisiens de l'UNESCO ont en réalité
soulevé une "croix de pierre" qui risque fort de leur retomber
sur les pieds. Car ils ne font rien d'autre que politiser, et d'une
manière aussi détestable que maladroite, une manifestation a vocation
purement culturelle.
Charles Aznavour qui parrainait la manifestation n'a pas assisté
a son inauguration. Viguen Tchitechian, l'ambassadeur d'Arménie
qui avait lancé les invitations, a fait part quant a lui dans
son discours de cet incident, exprimant ses "réserves" envers le
secrétariat de l'UNESCO. Idem pour Mme Arev Samuélian, vice-ministre
arménienne de la culture, qui avait fait le déplacement pour être
présente a l'événement, et qui n'a pas caché son émotion face a
ce scandale. Une position reprise par Patrick Donabédian, l'un des
concepteurs du programme, dont le texte de présentation situé sur
un panneau de l'exposition a été lui aussi censuré au prétexte
qu'il faisait référence aux Khatchkars de Djougha (Nakhitchevan), un
site contenant des centaines de ces pièces d'une valeur inestimable,
que le gouvernement azerbaïdjanais a fait détruire en 2006 par
son armée pour y installer en lieu et place un camp d'entraînement
militaire. Cette entreprise d'assassinat culturel n'avait d'ailleurs
entraîné aucune dénonciation a l'époque de l'UNESCO, qui avait
préféré fermer les yeux. Déja.
Last but not least, les censeurs ont également purement et simplement
confisqué une carte de la région, faisant la aussi mention des
emplacements géographiques des Khatchkars. Et enfin, ils ont enlevé
le drapeau des Nations Unies qui se trouvait a côté de celui de
l'Arménie, sur la petite scène accueillant les orateurs. Sans doute
s'agissait-il d'enfoncer le clou et de bien faire comprendre que
ces trésors arméniens, bien que désignés comme faisant partie du
patrimoine culturel immatériel de l'humanité par cette même UNESCO
le 17 novembre 2010, ne sauraient trouver une quelconque compatibilité
avec l'interprétation que ses administrateurs parisiens se font de
"l'ordre nouveau" des nations.
Ara Toranian Photos : Jean-Yérémian
Destruction des Khatchkars de Djougha au Nakhitchevan ( Azerbaïdjan).
Destruction des Khatchkars de Djougha au Nakhitchevan ( Azerbaïdjan).