PAS D'ACCORD CONCRET ENTRE LES EGLISES ARMENIENNE ET GEORGIENNE
Gari
armenews.com
vendredi 17 juin 2011
Decevant les attentes qu'elle avait suscitees, la visite pontificale
très mediatisee d'une semaine du catholicos de tous les Armeniens
Karekine II en Georgie, s'est achevee le 15 juin sans apporter de
solutions concrètes aux differends entre les deux Eglises chretiennes
voisines, jetant du meme coup une ombre sur la bonne entente entre
les deux pays, exaltee encore recemment par leurs dirigeants Serge
Sarkissian et Mikhaïl Saakachvili. Le chef supreme de l'Eglise
apostolique armenienne et le patriarche de l'Eglise orthodoxe
georgienne Ilia II, au terme de plusieurs jours d'âpres negociations,
sont restes sur leurs positions et ont reaffirme publiquement leurs
desaccords sur les differents sujets qui les opposent. Karekine II
avait commence sa visite le vendredi 10 juin dans l'espoir de pouvoir
convaincre les autorites religieuses et politiques de Georgie de
garantir un statut officiel status au Diocèse georgien de l'Eglise
armenienne et de lui restituer differents lieux de culte, a Tbilisi
et ailleurs en Georgie. Le service de presse du catholicos avait
cru pouvoir annoncer, a l'issue de son entretien du weekend avec le
president georgien Saakashvili que la partie georgienne acceptait
d'enregistrer le diocèse s'engageait a preserver les eglises
litigieuses "jusqu'a ce qu'elles intègrent le giron du diocèse".
Pourtant, aucun accord ni declaration commune n'etaient venus valider
de tels engagements. S'exprimant devant les journalistes dans le
Djavakhk, une region du sud de la Georgie peuplee majoritairement
d'Armeniens, les deux chefs religieux ont admis n'avoir pas ete en
mesure de conclure des accords mutuellement acceptables. "Je pense que
nous disons la meme chose mais en l'exprimant de facon differente",
a indique Ilia II. Ce dernier a souligne que l'Eglise armenienne ne
devrait se voir reconnaître un statut officiel en Georgie qu'a la
condition que l'Eglise georgienne jouisse du meme statut en Armenie.
Karekine fit valoir que la comparaison n'etait pas fondee, eu egard
au petit nombre de Georgiens habitant en Armenie, a peine un millier,
sans commune mesure donc avec la communaute armenienne de Georgie
estimee a quelque 500 000 membres, et qui n'ont de plus jamais
formule l'exigence d'un tel statut pour leur Eglise. Le catholicos
a par ailleurs rappelait que la legilslation armenienne n'opposait
guère d'obstacle a l'enregistrement des minorites religieuses. En
contradiction avec les assurances qu'aurait prodiguees M.
Saakashvili'a Karekine II, Ilia II aurait aussi declare que les
"eglises armeniennes ne seraient restaurees qu'a condition que les
eglises georgiennes soient restaurees aussi en Armenie." "Si la Georgie
restaure les eglises armeniennes, alors l'Armenia devra restaurer et
preserver aussi les eglises georgiennes", a declare le patriarche
georgien avec une certaine mauvaise foi, eu egard au petit nombre
d'eglises georgiennes en territoire armenien en comparaison du grand
nombre d'eglises armeniennes en Georgie, en activite ou ne demandant
qu'a etre rouvertes au culte pour repondre a la demande spirituelle
de la communaute armenienne ; quand on sait aussi le soin apporte
par l'Armenie, malgre ses faibles moyens, pour la restauration des
edifices religieux sur son territoire, quel qu'en soit le culte,
et meme si certains, concentres dans la province de Lori, au nord
de l'Armenie, comme il l'a rappele, ont appartenu a une epoque de
l'histoire, a l'Eglise orthodoxe, plus particulièrement lorsque
la Georgie a aide l'Armenie du nord a recouvrer une certaine
independance, aux 12e et 13e siècles. Mais après les invasions
mongoles, puis ottomanes et persanes, et enfin la domination russe,
la Georgie, elle-meme soumise, n'exercait plus aucune influence sur
ce qui restait de l'Armenie et ces eglises reintegrèrent très vite
le giron d'Etchmiadzine, qui recuse d'ailleurs toute autorite de la
Georgie sur ces eglises, dont le catholicos rappelle qu'elles ont
d'ailleurs ete construites par des bâtisseurs armeniens qui avaient
embrasse l'orthodoxie grecque. " Sans doute, la restauration des
monuments historiques est une responsabilite qui incombe a chacun de
nos deux Etats, mais encore faut-il d'abord verifier leurs origines "
a declare le catholicos Karekine. Mais Ilia II campe sur ses positions,
et il affirmait devant la presse que l'Eglise georgienne etait prete
a appuyer ses revendications sur des preuves tangibles.
L'Eglise georgienne propose que les deux parties forment une commission
mixte d'universitaires et d'historiens pour regler les differends
sur ce point. Une proposition qui a ete rejetee par Karekine, a
juste titre, sans esprit de clocher, car la partie georgienne se
fourvoie dans un faux debat pour esquiver ses responsabilites face a
la communaute armenienne de Georgie. Car quand bien meme les eglises
armeniennes litigieuses auraient gravite jadis dans l'orbite de
l'Eglise georgienne orthodoxe, celle-ci ne peut pretendre a aucune
autorite spirituelle sur des lieux de culte qui n'ont jamais ete
frequente par des Georgiens, le territoire actuel de l'Armenie n'ayant
jamais attire en nombre les Georgiens.
Gari
armenews.com
vendredi 17 juin 2011
Decevant les attentes qu'elle avait suscitees, la visite pontificale
très mediatisee d'une semaine du catholicos de tous les Armeniens
Karekine II en Georgie, s'est achevee le 15 juin sans apporter de
solutions concrètes aux differends entre les deux Eglises chretiennes
voisines, jetant du meme coup une ombre sur la bonne entente entre
les deux pays, exaltee encore recemment par leurs dirigeants Serge
Sarkissian et Mikhaïl Saakachvili. Le chef supreme de l'Eglise
apostolique armenienne et le patriarche de l'Eglise orthodoxe
georgienne Ilia II, au terme de plusieurs jours d'âpres negociations,
sont restes sur leurs positions et ont reaffirme publiquement leurs
desaccords sur les differents sujets qui les opposent. Karekine II
avait commence sa visite le vendredi 10 juin dans l'espoir de pouvoir
convaincre les autorites religieuses et politiques de Georgie de
garantir un statut officiel status au Diocèse georgien de l'Eglise
armenienne et de lui restituer differents lieux de culte, a Tbilisi
et ailleurs en Georgie. Le service de presse du catholicos avait
cru pouvoir annoncer, a l'issue de son entretien du weekend avec le
president georgien Saakashvili que la partie georgienne acceptait
d'enregistrer le diocèse s'engageait a preserver les eglises
litigieuses "jusqu'a ce qu'elles intègrent le giron du diocèse".
Pourtant, aucun accord ni declaration commune n'etaient venus valider
de tels engagements. S'exprimant devant les journalistes dans le
Djavakhk, une region du sud de la Georgie peuplee majoritairement
d'Armeniens, les deux chefs religieux ont admis n'avoir pas ete en
mesure de conclure des accords mutuellement acceptables. "Je pense que
nous disons la meme chose mais en l'exprimant de facon differente",
a indique Ilia II. Ce dernier a souligne que l'Eglise armenienne ne
devrait se voir reconnaître un statut officiel en Georgie qu'a la
condition que l'Eglise georgienne jouisse du meme statut en Armenie.
Karekine fit valoir que la comparaison n'etait pas fondee, eu egard
au petit nombre de Georgiens habitant en Armenie, a peine un millier,
sans commune mesure donc avec la communaute armenienne de Georgie
estimee a quelque 500 000 membres, et qui n'ont de plus jamais
formule l'exigence d'un tel statut pour leur Eglise. Le catholicos
a par ailleurs rappelait que la legilslation armenienne n'opposait
guère d'obstacle a l'enregistrement des minorites religieuses. En
contradiction avec les assurances qu'aurait prodiguees M.
Saakashvili'a Karekine II, Ilia II aurait aussi declare que les
"eglises armeniennes ne seraient restaurees qu'a condition que les
eglises georgiennes soient restaurees aussi en Armenie." "Si la Georgie
restaure les eglises armeniennes, alors l'Armenia devra restaurer et
preserver aussi les eglises georgiennes", a declare le patriarche
georgien avec une certaine mauvaise foi, eu egard au petit nombre
d'eglises georgiennes en territoire armenien en comparaison du grand
nombre d'eglises armeniennes en Georgie, en activite ou ne demandant
qu'a etre rouvertes au culte pour repondre a la demande spirituelle
de la communaute armenienne ; quand on sait aussi le soin apporte
par l'Armenie, malgre ses faibles moyens, pour la restauration des
edifices religieux sur son territoire, quel qu'en soit le culte,
et meme si certains, concentres dans la province de Lori, au nord
de l'Armenie, comme il l'a rappele, ont appartenu a une epoque de
l'histoire, a l'Eglise orthodoxe, plus particulièrement lorsque
la Georgie a aide l'Armenie du nord a recouvrer une certaine
independance, aux 12e et 13e siècles. Mais après les invasions
mongoles, puis ottomanes et persanes, et enfin la domination russe,
la Georgie, elle-meme soumise, n'exercait plus aucune influence sur
ce qui restait de l'Armenie et ces eglises reintegrèrent très vite
le giron d'Etchmiadzine, qui recuse d'ailleurs toute autorite de la
Georgie sur ces eglises, dont le catholicos rappelle qu'elles ont
d'ailleurs ete construites par des bâtisseurs armeniens qui avaient
embrasse l'orthodoxie grecque. " Sans doute, la restauration des
monuments historiques est une responsabilite qui incombe a chacun de
nos deux Etats, mais encore faut-il d'abord verifier leurs origines "
a declare le catholicos Karekine. Mais Ilia II campe sur ses positions,
et il affirmait devant la presse que l'Eglise georgienne etait prete
a appuyer ses revendications sur des preuves tangibles.
L'Eglise georgienne propose que les deux parties forment une commission
mixte d'universitaires et d'historiens pour regler les differends
sur ce point. Une proposition qui a ete rejetee par Karekine, a
juste titre, sans esprit de clocher, car la partie georgienne se
fourvoie dans un faux debat pour esquiver ses responsabilites face a
la communaute armenienne de Georgie. Car quand bien meme les eglises
armeniennes litigieuses auraient gravite jadis dans l'orbite de
l'Eglise georgienne orthodoxe, celle-ci ne peut pretendre a aucune
autorite spirituelle sur des lieux de culte qui n'ont jamais ete
frequente par des Georgiens, le territoire actuel de l'Armenie n'ayant
jamais attire en nombre les Georgiens.