LA TURQUIE, ISRAE"L ET L'ARMéNIE
Jean Eckian
armenews.com
lundi 27 juin 2011
Bigre ! Si l'on en croit la journaliste politique de Zaman, voila
maintenant que l'Arménie, minée elle aussi par le "Printemps Arabe",
devrait prendre la démocratie turque comme modèle ! Il faudrait
tout de même avant cela, heureusement, que la "Turquie balaye d'abord
devant sa porte". On peut suivre la journaliste quand elle prédit que
le gouvernement turc, émanation d'un parti qui remporte une troisième
fois les élections législatives, et qui est suivi par 50 % de la
population, prendra des initiatives. Elle parle même d'initiatives...
audacieuses. Pour ce qui les concerne, les Arméniens savent très
bien ce que ces initiatives devraient être. Sans y croire.
La Turquie, IsraÃ"l et l'Arménie
La récente victoire électorale du Parti Justice et Développement
(AKP), qui reste au pouvoir grâce au soutien de le moitié de la
population turque, peut décider plusieurs pays a clarifier leur
politique envers la Turquie.
Il y a cependant quelques mauvaises nouvelles pour ceux qui en
Europe, s'opposent a l'adhésion de la Turquie a l'Union Européenne
en invoquant la majorité musulmane de sa population : même s'ils
n'auront pas affaire a la Turquie a l'intérieur de l'UE pour les
années qui viennent, il leur faudra tout de même, dans un proche
avenir, travailler avec la Turquie avec une fréquence accrue au sein
du Conseil de l'Europe, de l'Otan, et du Fonds Monétaire International
(FMI). Le temps est peut-être venu, pour eux, de se déterminer par
rapport a la Turquie.
Il nous faut admettre que le résultat des élections augure d'une
période difficile pour ceux qui espéraient se débarraser de l'AKP
et voir la Turquie gouvernée par un courant neo-conservateur.
Indépendamment du débat sur le fonctionnement de l'AKP, portant sur
son caractère tout a fait démocratique ou non, ce parti est l'acteur
politique qui a démocratisé la Turquie. Ceux qui ont une frontière
avec la Turquie, de l'Arménie jusqu'a la Syrie, et qui veulent la
démocratie pour leur pays, sont encouragés par la victoire de l'AKP
; en retour, ce parti est devenu un acteur qui dérange aux yeux de
beaucoup de gouvernements au Caucase et au Moyen-Orient.
La Turquie n'est pas a même de dicter toutes les solutions dans la
région par elle-même. Elle est néanmoins capable de faire pression
sur la Syrie pour mettre en place des réformes, et si la Turquie s'y
emploie, elle peut faire de même en Azerbaïdjan, en Arménie et en
IsraÃ"l de facon plus crédible. Il se peut que ces pays disent a la
Turquie de nettoyer d'abord devant sa porte, mais les Turcs viennent
tout juste de montrer leur volonté de mettre de l'ordre dans leur
pays et qu'ils y sont prêts. Le gouvernement turc est également
conscient que son influence dans la région sera plus forte quand
elle aura résolu ses problèmes internes.
Il semble que l'Arménie et IsraÃ"l aient compris le message des
électeurs turcs et que ces deux pays suivent de très près les
développements de la politique intérieure turque. Ils doivent
probablement prédire qu'un parti qui remporte trois scrutins
successifs et qui bénéficie du soutien de 50% de la population
sera enclin a franchir des étapes plus audacieuses dans le domaine
de leur politique étrangère.
Des articles de presse récents indiquent que ces deux pays ont déja
commencé a tester leurs prédicitons. Le gouvernement israélien
annonce sans arrêt qu'il veut normaliser ses relations avec la
Turquie, laquelle a confirmé que des négociations avait été
commencées depuis quelques temps avec IsraÃ"l. Pour ce qui concerne
l'Arménie, elle a exprimé sa volonté d'entamer des pourparlers avec
la Turquie "sans aucune condition préalable".Ces articles de presse
ontaussi pour objet de tester la réaction du public turc vis-a-vis de
ces développements, mais l'important est qu'ils démontrent que ces
deux pays s'efforcent de normaliser leurs relations avec la Turquie.
La normalisation des relations avec IsraÃ"l et l'Arménie rendra
plus difficile une décision de l'UE concernant la Turquie, parce
qu'il est plus facile de dire non quand nos relations avec nos
voisins ne sont pas en bons termes. Quoiqu'il en soit, la décision
de l'UE vis-a-vis de la Turquie est d'une importance cruciale pour
la restructuration du Moyen-Orient et du Caucase. Le sort de la
Palestine n'est pas déconnecté de celui du Karabagh. Tout le monde
sait que les développements en Palestine ont des effets sur l'Iran,
la Syrie, la Jordanie et le Liban, mais on ne peut minimiser ses effets
sur l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan, ou sur le Karabagh,
l'Ossétie et l'Abkhrazie. En outre, les développements dans toutes
ces régions ont une influence sur le maintien de l'équilibre entre
la Russie, les USA et l'UE. La ligne Arménie-Turquie-IsraÃ"l a une
importance décisive dans la mesure où l'amélioration de leurs
relations entre eux ouvrira la voie a d'autres pour trouver leur
place dans cet équilibre. En bref, les conditions actuelles exigent
de ces trois pays qu'ils se rapprochent.
BERÄ°L DEDEOÄ~^LU
http://www.todayszaman.com/columnist-248443-turkey-israel-and-armenia.html
Voir aussi ICI
Jean Eckian
armenews.com
lundi 27 juin 2011
Bigre ! Si l'on en croit la journaliste politique de Zaman, voila
maintenant que l'Arménie, minée elle aussi par le "Printemps Arabe",
devrait prendre la démocratie turque comme modèle ! Il faudrait
tout de même avant cela, heureusement, que la "Turquie balaye d'abord
devant sa porte". On peut suivre la journaliste quand elle prédit que
le gouvernement turc, émanation d'un parti qui remporte une troisième
fois les élections législatives, et qui est suivi par 50 % de la
population, prendra des initiatives. Elle parle même d'initiatives...
audacieuses. Pour ce qui les concerne, les Arméniens savent très
bien ce que ces initiatives devraient être. Sans y croire.
La Turquie, IsraÃ"l et l'Arménie
La récente victoire électorale du Parti Justice et Développement
(AKP), qui reste au pouvoir grâce au soutien de le moitié de la
population turque, peut décider plusieurs pays a clarifier leur
politique envers la Turquie.
Il y a cependant quelques mauvaises nouvelles pour ceux qui en
Europe, s'opposent a l'adhésion de la Turquie a l'Union Européenne
en invoquant la majorité musulmane de sa population : même s'ils
n'auront pas affaire a la Turquie a l'intérieur de l'UE pour les
années qui viennent, il leur faudra tout de même, dans un proche
avenir, travailler avec la Turquie avec une fréquence accrue au sein
du Conseil de l'Europe, de l'Otan, et du Fonds Monétaire International
(FMI). Le temps est peut-être venu, pour eux, de se déterminer par
rapport a la Turquie.
Il nous faut admettre que le résultat des élections augure d'une
période difficile pour ceux qui espéraient se débarraser de l'AKP
et voir la Turquie gouvernée par un courant neo-conservateur.
Indépendamment du débat sur le fonctionnement de l'AKP, portant sur
son caractère tout a fait démocratique ou non, ce parti est l'acteur
politique qui a démocratisé la Turquie. Ceux qui ont une frontière
avec la Turquie, de l'Arménie jusqu'a la Syrie, et qui veulent la
démocratie pour leur pays, sont encouragés par la victoire de l'AKP
; en retour, ce parti est devenu un acteur qui dérange aux yeux de
beaucoup de gouvernements au Caucase et au Moyen-Orient.
La Turquie n'est pas a même de dicter toutes les solutions dans la
région par elle-même. Elle est néanmoins capable de faire pression
sur la Syrie pour mettre en place des réformes, et si la Turquie s'y
emploie, elle peut faire de même en Azerbaïdjan, en Arménie et en
IsraÃ"l de facon plus crédible. Il se peut que ces pays disent a la
Turquie de nettoyer d'abord devant sa porte, mais les Turcs viennent
tout juste de montrer leur volonté de mettre de l'ordre dans leur
pays et qu'ils y sont prêts. Le gouvernement turc est également
conscient que son influence dans la région sera plus forte quand
elle aura résolu ses problèmes internes.
Il semble que l'Arménie et IsraÃ"l aient compris le message des
électeurs turcs et que ces deux pays suivent de très près les
développements de la politique intérieure turque. Ils doivent
probablement prédire qu'un parti qui remporte trois scrutins
successifs et qui bénéficie du soutien de 50% de la population
sera enclin a franchir des étapes plus audacieuses dans le domaine
de leur politique étrangère.
Des articles de presse récents indiquent que ces deux pays ont déja
commencé a tester leurs prédicitons. Le gouvernement israélien
annonce sans arrêt qu'il veut normaliser ses relations avec la
Turquie, laquelle a confirmé que des négociations avait été
commencées depuis quelques temps avec IsraÃ"l. Pour ce qui concerne
l'Arménie, elle a exprimé sa volonté d'entamer des pourparlers avec
la Turquie "sans aucune condition préalable".Ces articles de presse
ontaussi pour objet de tester la réaction du public turc vis-a-vis de
ces développements, mais l'important est qu'ils démontrent que ces
deux pays s'efforcent de normaliser leurs relations avec la Turquie.
La normalisation des relations avec IsraÃ"l et l'Arménie rendra
plus difficile une décision de l'UE concernant la Turquie, parce
qu'il est plus facile de dire non quand nos relations avec nos
voisins ne sont pas en bons termes. Quoiqu'il en soit, la décision
de l'UE vis-a-vis de la Turquie est d'une importance cruciale pour
la restructuration du Moyen-Orient et du Caucase. Le sort de la
Palestine n'est pas déconnecté de celui du Karabagh. Tout le monde
sait que les développements en Palestine ont des effets sur l'Iran,
la Syrie, la Jordanie et le Liban, mais on ne peut minimiser ses effets
sur l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan, ou sur le Karabagh,
l'Ossétie et l'Abkhrazie. En outre, les développements dans toutes
ces régions ont une influence sur le maintien de l'équilibre entre
la Russie, les USA et l'UE. La ligne Arménie-Turquie-IsraÃ"l a une
importance décisive dans la mesure où l'amélioration de leurs
relations entre eux ouvrira la voie a d'autres pour trouver leur
place dans cet équilibre. En bref, les conditions actuelles exigent
de ces trois pays qu'ils se rapprochent.
BERÄ°L DEDEOÄ~^LU
http://www.todayszaman.com/columnist-248443-turkey-israel-and-armenia.html
Voir aussi ICI