TURQUIE : VIOLATIONS DES DROITS DES MINORITES
www.collectifvan.org
Publie le : 03-03-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - " Deux documents recents a
Istanbul ont apporte de nouvelles informations sur les violations des
droits des minorites en Turquie. Les auteurs de ces rapports font etat
des problèmes auxquels sont confrontees les communautes armenienne,
grecque et juive. Ils retracent les difficultes des minorites non
musulmanes depuis l'instauration de la Republique de Turquie en 1923,
en tant qu'Etat monolithique, homogène, base sur une seule culture
et une seule religion. Cette politique a eu de graves consequences
pour les minorites, les forcant a fuir ou a etre assimilees. Ces
politiques discriminatoires et ces attaques brutales ont mene a
une baisse significative de la population des minorites en Turquie,
passant de 350 000 personnes en 1927 a 80 000 aujourd'hui, alors que
le nombre de Turcs a ete multiplie par six. " Le Collectif VAN vous
propose la traduction de la chronique hebdomadaire du journaliste
armeno-americain, Harut Sassounian, editee par The California Courier
le jeudi 3 mars 2011.
Legende: Les membres des minorites chretiennes et juive de Turquie
sont consideres comme des citoyens de seconde zone. Ils doivent
aussi subir des provocations : ici, une prière islamique, le namaz,
organisee le 1er octobre 2010 par le chef du MHP, Devlet Bahceli,
dans les ruines de la Cathedrale d'Ani. Des centaines de partisans
du leader d'extreme-droite ont, ce jour-la, profane la Cathedrale
armenienne de la Sainte-Vierge, situee dans l'ancienne capitale du
royaume medieval d'Ani (XIe siècle), en reponse a la première messe
celebree depuis 95 ans dans l'eglise d'Aghtamar sur le lac de Van.
Documents armeniens a Istanbul sur les violations des droits des
minorites en Turquie
De Harut Sassounian Edite par The California Courier Editorial de
Sassounian du 3 mars 2011
Deux documents recents a Istanbul ont apporte de nouvelles informations
sur les violations des droits des minorites en Turquie.
Les auteurs de ces rapports ont fait des evaluations certes
precautionneuses mais exactes, des problèmes auxquels sont confrontees
les communautes armenienne, grecque et juive.
Le premier document, en date de fevrier 2011, est intitule : "Rapport
sur les minorites non musulmanes." Il est ecrit par trois Armeniens
bien connus a Istanbul : Krikor Doshemeciyan, Yervant Ozuzun et
Murat Bebiroglu.
L'objectif declare des auteurs est de rechercher des solutions aux
problèmes des populations des minorites de Turquie, au moment où le
gouvernement prevoit de reviser la Constitution afin de renforcer
ses chances d'adhesion a l'Union europeenne. Bien que les auteurs
n'indiquent pas si ce rapport a ete soumis aux responsables turcs, les
autorites sont indubitablement au courant de son contenu. Le rapport
a ete poste en turc sur le site base a Istanbul, hyetert.com. Les
points principaux de ce rapport sont presentes traduits ci-dessous :
Les auteurs retracent les difficultes des minorites non musulmanes
depuis l'instauration de la Republique de Turquie en 1923, en tant
qu'Etat monolithique, homogène, base sur une seule culture et une
seule religion. Cette politique a eu de graves consequences pour les
minorites, les forcant a fuir ou a etre assimilees.
Les minorites non musulmanes etaient considerees comme des entites
etrangères ou des ennemis internes de l'Etat. Il n'existe pas un seul
policier ou officier qui soit membre d'une minorite. Le deplacement
en 1934 des juifs de Thrace, l'impôt exorbitant sur la richesse
datant de 1942 s'appliquant aux minorites, et les agressions a grande
echelle des Grecs d'Istanbul les 6 et 7 septembre 1955, ont eu pour
resultat l'appauvrissement de ces communautes et la devastation de
leur culture. Ces politiques discriminatoires et ces attaques brutales
ont mene a une baisse significative de la population des minorites en
Turquie, passant de 350 000 personnes en 1927 a 80 000 aujourd'hui,
alors que le nombre de Turcs a ete multiplie par six.
Les auteurs du rapport soulignent que le gouvernement turc a
recemment restitue quelques proprietes appartenant aux institutions
des minorites, qui avaient ete confisquees a partir de 1974. En raison
de points contradictoires et de defauts dans la nouvelle loi sur les
Fondations des minorites, les biens restitues ne peuvent etre utilises
a bon escient, car aucune communaute n'est autorisee a les restaurer.
De plus, le gouvernement a viole les articles 41 et 42 du Traite de
Lausanne de 1923, qui obligeait la Turquie a fournir des fonds et des
equipements aux minorites non musulmanes, a des fins d'education,
religieuses et caritatives, et a proteger leurs etablissements
religieux. Outre le Traite de Lausanne, diverses resolutions de
l'ONU et de la Convention europeenne des droits de l'homme sont
continuellement violees par le gouvernement turc.
L'un des problèmes les plus graves pour les minorites est que le
gouvernement turc ne reconnaît pas le patriarcat armenien et le
rabbinat juif en tant qu'entites legales. Le patriarcat grec a
finalement ete reconnu en tant qu'entite juridique l'an dernier.
Un autre problème est la nomination par le gouvernement de
vice-directeurs turcs pour surveiller les ecoles des minorites, ce
qui cause une profonde defiance. La formation de nouveaux professeurs
et ecclesiastiques est egalement devenue impossible en raison de la
fermeture des seminaires religieux par l'Etat turc. Les auteurs du
rapport demandent que l'on permette aux ecclesiastiques d'enseigner
la religion dans les ecoles des minorites, comme ils le faisaient
precedemment.
En conclusion, les auteurs exhortent les autorites turques a prendre
en compte tous les aspects juridiques precites lorsque la nouvelle
Constitution "democratique et moderne" sera redigee.
Le second document est une interview menee par Meline Anoumyan du
Centre Agounk, avec l'archeveque Aram Ateshian, Vicaire general du
patriarcat armenien d'Istanbul, le patriarcat se preparant a celebrer
son 550e anniversaire. Selon l'archeveque Ateshian, 67 000 Armeniens
vivent a Istanbul, et 3 000 autres resident dans l'interieur du pays
-- 500 a Ankara, 300 a Iskenderoun, 70 a Sepastia, 50 a Malatia et
20 familles a Kharpert. De plus, le Vicaire general a revele qu'il y
a 100 000 Armeniens en Turquie qui ont peur de devoiler leur identite
reelle. Ce chiffre ne prend pas en compte les travailleurs irreguliers
en provenance d'Armenie, qui ne sont pas autorises a se marier et dont
les enfants ne peuvent etre baptises par le patriarcat, en raison de
leur statut d'illegaux.
L'archeveque Aram Ateshian est satisfait de la restitution ces
dernières annees, de quelques proprietes confisquees aux Fondations
armeniennes. Il a revele qu'il existe 44 eglises apostoliques
armeniennes en fonction en Turquie -- 37 a Istanbul, 3 a Iskenderoun,
2 a Dickranagerd, 1 a Mardin et 1 a Gessaria. De plus, il y a 12 ecoles
armeniennes associees au patriarcat, et les Armeniens possèdent 3
ecoles et 10 eglises. Un total de 3 000 Armeniens catholiques et 1
000 Armeniens protestants vivent en Turquie.
Il est encourageant de constater qu'au bout de neuf decennies, des
responsables religieux et laïcs d'Istanbul ont rassemble assez de
courage pour faire entendre leurs voix, afin de defendre leurs droits
civiques violes !
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 3 mars 2011 -
07:10 - www.collectifvan.org
Retour a la rubrique
From: A. Papazian
www.collectifvan.org
Publie le : 03-03-2011
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - " Deux documents recents a
Istanbul ont apporte de nouvelles informations sur les violations des
droits des minorites en Turquie. Les auteurs de ces rapports font etat
des problèmes auxquels sont confrontees les communautes armenienne,
grecque et juive. Ils retracent les difficultes des minorites non
musulmanes depuis l'instauration de la Republique de Turquie en 1923,
en tant qu'Etat monolithique, homogène, base sur une seule culture
et une seule religion. Cette politique a eu de graves consequences
pour les minorites, les forcant a fuir ou a etre assimilees. Ces
politiques discriminatoires et ces attaques brutales ont mene a
une baisse significative de la population des minorites en Turquie,
passant de 350 000 personnes en 1927 a 80 000 aujourd'hui, alors que
le nombre de Turcs a ete multiplie par six. " Le Collectif VAN vous
propose la traduction de la chronique hebdomadaire du journaliste
armeno-americain, Harut Sassounian, editee par The California Courier
le jeudi 3 mars 2011.
Legende: Les membres des minorites chretiennes et juive de Turquie
sont consideres comme des citoyens de seconde zone. Ils doivent
aussi subir des provocations : ici, une prière islamique, le namaz,
organisee le 1er octobre 2010 par le chef du MHP, Devlet Bahceli,
dans les ruines de la Cathedrale d'Ani. Des centaines de partisans
du leader d'extreme-droite ont, ce jour-la, profane la Cathedrale
armenienne de la Sainte-Vierge, situee dans l'ancienne capitale du
royaume medieval d'Ani (XIe siècle), en reponse a la première messe
celebree depuis 95 ans dans l'eglise d'Aghtamar sur le lac de Van.
Documents armeniens a Istanbul sur les violations des droits des
minorites en Turquie
De Harut Sassounian Edite par The California Courier Editorial de
Sassounian du 3 mars 2011
Deux documents recents a Istanbul ont apporte de nouvelles informations
sur les violations des droits des minorites en Turquie.
Les auteurs de ces rapports ont fait des evaluations certes
precautionneuses mais exactes, des problèmes auxquels sont confrontees
les communautes armenienne, grecque et juive.
Le premier document, en date de fevrier 2011, est intitule : "Rapport
sur les minorites non musulmanes." Il est ecrit par trois Armeniens
bien connus a Istanbul : Krikor Doshemeciyan, Yervant Ozuzun et
Murat Bebiroglu.
L'objectif declare des auteurs est de rechercher des solutions aux
problèmes des populations des minorites de Turquie, au moment où le
gouvernement prevoit de reviser la Constitution afin de renforcer
ses chances d'adhesion a l'Union europeenne. Bien que les auteurs
n'indiquent pas si ce rapport a ete soumis aux responsables turcs, les
autorites sont indubitablement au courant de son contenu. Le rapport
a ete poste en turc sur le site base a Istanbul, hyetert.com. Les
points principaux de ce rapport sont presentes traduits ci-dessous :
Les auteurs retracent les difficultes des minorites non musulmanes
depuis l'instauration de la Republique de Turquie en 1923, en tant
qu'Etat monolithique, homogène, base sur une seule culture et une
seule religion. Cette politique a eu de graves consequences pour les
minorites, les forcant a fuir ou a etre assimilees.
Les minorites non musulmanes etaient considerees comme des entites
etrangères ou des ennemis internes de l'Etat. Il n'existe pas un seul
policier ou officier qui soit membre d'une minorite. Le deplacement
en 1934 des juifs de Thrace, l'impôt exorbitant sur la richesse
datant de 1942 s'appliquant aux minorites, et les agressions a grande
echelle des Grecs d'Istanbul les 6 et 7 septembre 1955, ont eu pour
resultat l'appauvrissement de ces communautes et la devastation de
leur culture. Ces politiques discriminatoires et ces attaques brutales
ont mene a une baisse significative de la population des minorites en
Turquie, passant de 350 000 personnes en 1927 a 80 000 aujourd'hui,
alors que le nombre de Turcs a ete multiplie par six.
Les auteurs du rapport soulignent que le gouvernement turc a
recemment restitue quelques proprietes appartenant aux institutions
des minorites, qui avaient ete confisquees a partir de 1974. En raison
de points contradictoires et de defauts dans la nouvelle loi sur les
Fondations des minorites, les biens restitues ne peuvent etre utilises
a bon escient, car aucune communaute n'est autorisee a les restaurer.
De plus, le gouvernement a viole les articles 41 et 42 du Traite de
Lausanne de 1923, qui obligeait la Turquie a fournir des fonds et des
equipements aux minorites non musulmanes, a des fins d'education,
religieuses et caritatives, et a proteger leurs etablissements
religieux. Outre le Traite de Lausanne, diverses resolutions de
l'ONU et de la Convention europeenne des droits de l'homme sont
continuellement violees par le gouvernement turc.
L'un des problèmes les plus graves pour les minorites est que le
gouvernement turc ne reconnaît pas le patriarcat armenien et le
rabbinat juif en tant qu'entites legales. Le patriarcat grec a
finalement ete reconnu en tant qu'entite juridique l'an dernier.
Un autre problème est la nomination par le gouvernement de
vice-directeurs turcs pour surveiller les ecoles des minorites, ce
qui cause une profonde defiance. La formation de nouveaux professeurs
et ecclesiastiques est egalement devenue impossible en raison de la
fermeture des seminaires religieux par l'Etat turc. Les auteurs du
rapport demandent que l'on permette aux ecclesiastiques d'enseigner
la religion dans les ecoles des minorites, comme ils le faisaient
precedemment.
En conclusion, les auteurs exhortent les autorites turques a prendre
en compte tous les aspects juridiques precites lorsque la nouvelle
Constitution "democratique et moderne" sera redigee.
Le second document est une interview menee par Meline Anoumyan du
Centre Agounk, avec l'archeveque Aram Ateshian, Vicaire general du
patriarcat armenien d'Istanbul, le patriarcat se preparant a celebrer
son 550e anniversaire. Selon l'archeveque Ateshian, 67 000 Armeniens
vivent a Istanbul, et 3 000 autres resident dans l'interieur du pays
-- 500 a Ankara, 300 a Iskenderoun, 70 a Sepastia, 50 a Malatia et
20 familles a Kharpert. De plus, le Vicaire general a revele qu'il y
a 100 000 Armeniens en Turquie qui ont peur de devoiler leur identite
reelle. Ce chiffre ne prend pas en compte les travailleurs irreguliers
en provenance d'Armenie, qui ne sont pas autorises a se marier et dont
les enfants ne peuvent etre baptises par le patriarcat, en raison de
leur statut d'illegaux.
L'archeveque Aram Ateshian est satisfait de la restitution ces
dernières annees, de quelques proprietes confisquees aux Fondations
armeniennes. Il a revele qu'il existe 44 eglises apostoliques
armeniennes en fonction en Turquie -- 37 a Istanbul, 3 a Iskenderoun,
2 a Dickranagerd, 1 a Mardin et 1 a Gessaria. De plus, il y a 12 ecoles
armeniennes associees au patriarcat, et les Armeniens possèdent 3
ecoles et 10 eglises. Un total de 3 000 Armeniens catholiques et 1
000 Armeniens protestants vivent en Turquie.
Il est encourageant de constater qu'au bout de neuf decennies, des
responsables religieux et laïcs d'Istanbul ont rassemble assez de
courage pour faire entendre leurs voix, afin de defendre leurs droits
civiques violes !
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 3 mars 2011 -
07:10 - www.collectifvan.org
Retour a la rubrique
From: A. Papazian