L'ARMENIE "FABULEUSE" ET SUBLIMEE DU PIANISTE TIGRAN HAMASYAN
Stephane
armenews.com
vendredi 25 mars 2011
Le jeune pianiste Tigran Hamasyan a reussi sur "A Fable" ("Une
fable"/Verve-Universal), son premier album en soliste, a dompter sa
prodigieuse technique pour livrer un disque bouleversant impregne
des melodies traditionnelles de son Armenie.
Ce musicien donnera jusqu'en juin une serie de recitals en France,
dont un au Theâtre du Châtelet vendredi a Paris.
Dès l'introduction de "A Fable", quelques notes egrenees sur un piano
que Tigran a voulu faire sonner comme une boîte a musique, l'auditeur
est entraîne dans un monde fabuleux.
Ni classique, ni jazz, ni traditionnelle, la musique de ce pianiste de
23 ans est universelle. Lyrique ou recueilli, emporte ou intimiste,
le jeu contraste de cet admirateur de Chostakovitch et Satie suscite
toute une gamme d'emotions, encore plus fortes lorsque le musicien
se met a fredonner certains chants.
Le musicien armenien, qui ne se fait desormais appele que par
son prenom, a fait appel aux poètes et a puise dans le patrimoine
folklorique, de l'epoque medievale jusqu'au XXe siècle.
"Quand j'ai commence a m'interesser a cette musique d'une richesse
inouïe, cela m'a ouvert des portes musicales", raconte le pianiste
a l'AFP.
"Elle est trop pure et lorsque vous l'abordez, cela doit etre vraiment
de manière très profonde. Une partie de mon travail a consiste a
prendre ces musiques et a les rearranger", explique-t-il.
Avant "A Fable", un hommage rendu a un pays quitte a l'âge de seize
ans, Tigran avait publie trois autres disques, dont le premier a 17
ans. Le jeune homme est pratiquement ne avec un piano sous les doigts.
"Aussi loin que remonte la conscience de mon existence, je ne me
souviens pas d'avoir fait autre chose que du piano", affirme-t-il.
"Il y a des videos où l'on me voit a l'âge de trois ou quatre ans
en train de jouer du piano", raconte-t-il. "Mes grands-parents
avaient une collection incroyable de disques de musique classique,
mes parents etaient de grands fans de rock. Un de mes oncles, lui,
etait un amateur de jazz. J'ai donc grandi dans un bain musical".
Dans sa ville natale de Gyumri, le petit Tigran s'epanouit entre
Rachmaninov, Led Zeppelin, Louis Armstrong et Black Sabbath. Vers
sept ou huit ans, il improvise deja sur ses morceaux favoris.
Sa carrière se dessine lorsque ce prodige demenage avec sa famille
a Erevan. Il recoit dès l'âge de dix ans l'enseignement de Vahag
Hayrapetyan, rare pianiste en Armenie a pouvoir transmettre les clefs
du jazz.
Un an plus tard, il joue au premier festival de jazz d'Erevan. Tout
s'enchaîne ensuite très vite : concours internationaux où le petit
Tigran sort rapidement du lot - il termine deuxième du Concours
Martial Solal en 2002 derrière Baptiste Trotignon -, conquete du
monde du jazz...
Son fabuleux destin n'a tenu qu'a un fil. Alors qu'il avait un an,
Gyumri fut detruite a 60% par un seisme. "L'immeuble où nous etions est
miraculeusement reste debout. Sinon, nous serions tous morts", affirme
Tigran, qui affirme avoir ete "profondement marque" par la catastrophe.
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
vendredi 25 mars 2011
Le jeune pianiste Tigran Hamasyan a reussi sur "A Fable" ("Une
fable"/Verve-Universal), son premier album en soliste, a dompter sa
prodigieuse technique pour livrer un disque bouleversant impregne
des melodies traditionnelles de son Armenie.
Ce musicien donnera jusqu'en juin une serie de recitals en France,
dont un au Theâtre du Châtelet vendredi a Paris.
Dès l'introduction de "A Fable", quelques notes egrenees sur un piano
que Tigran a voulu faire sonner comme une boîte a musique, l'auditeur
est entraîne dans un monde fabuleux.
Ni classique, ni jazz, ni traditionnelle, la musique de ce pianiste de
23 ans est universelle. Lyrique ou recueilli, emporte ou intimiste,
le jeu contraste de cet admirateur de Chostakovitch et Satie suscite
toute une gamme d'emotions, encore plus fortes lorsque le musicien
se met a fredonner certains chants.
Le musicien armenien, qui ne se fait desormais appele que par
son prenom, a fait appel aux poètes et a puise dans le patrimoine
folklorique, de l'epoque medievale jusqu'au XXe siècle.
"Quand j'ai commence a m'interesser a cette musique d'une richesse
inouïe, cela m'a ouvert des portes musicales", raconte le pianiste
a l'AFP.
"Elle est trop pure et lorsque vous l'abordez, cela doit etre vraiment
de manière très profonde. Une partie de mon travail a consiste a
prendre ces musiques et a les rearranger", explique-t-il.
Avant "A Fable", un hommage rendu a un pays quitte a l'âge de seize
ans, Tigran avait publie trois autres disques, dont le premier a 17
ans. Le jeune homme est pratiquement ne avec un piano sous les doigts.
"Aussi loin que remonte la conscience de mon existence, je ne me
souviens pas d'avoir fait autre chose que du piano", affirme-t-il.
"Il y a des videos où l'on me voit a l'âge de trois ou quatre ans
en train de jouer du piano", raconte-t-il. "Mes grands-parents
avaient une collection incroyable de disques de musique classique,
mes parents etaient de grands fans de rock. Un de mes oncles, lui,
etait un amateur de jazz. J'ai donc grandi dans un bain musical".
Dans sa ville natale de Gyumri, le petit Tigran s'epanouit entre
Rachmaninov, Led Zeppelin, Louis Armstrong et Black Sabbath. Vers
sept ou huit ans, il improvise deja sur ses morceaux favoris.
Sa carrière se dessine lorsque ce prodige demenage avec sa famille
a Erevan. Il recoit dès l'âge de dix ans l'enseignement de Vahag
Hayrapetyan, rare pianiste en Armenie a pouvoir transmettre les clefs
du jazz.
Un an plus tard, il joue au premier festival de jazz d'Erevan. Tout
s'enchaîne ensuite très vite : concours internationaux où le petit
Tigran sort rapidement du lot - il termine deuxième du Concours
Martial Solal en 2002 derrière Baptiste Trotignon -, conquete du
monde du jazz...
Son fabuleux destin n'a tenu qu'a un fil. Alors qu'il avait un an,
Gyumri fut detruite a 60% par un seisme. "L'immeuble où nous etions est
miraculeusement reste debout. Sinon, nous serions tous morts", affirme
Tigran, qui affirme avoir ete "profondement marque" par la catastrophe.
From: A. Papazian