La Tribune de Geneve.fr
dimanche 24 avril 2011 4:49 PM GMT
L'Arménie commémore les massacres de 1915, sur fond d'impasse avec Ankara
Les Arméniens ont marqué dimanche le 96e anniversaire des massacres
de leurs ancêtres sous l'Empire ottoman au moment où le processus de
réconciliation entre Ankara et Erevan s'est enlisé ces derniers mois.
Les Arméniens ont marqué dimanche le 96e anniversaire des massacres de
leurs ancêtres sous l'Empire ottoman, sur fond d'enlisement du
processus de réconciliation entre Ankara et Erevan.
Des milliers de personnes ont défilé à Erevan jusqu'au monument aux
morts Tsitsernakaberd de la capitale arménienne pour se recueillir à
la mémoire des victimes.
"L'Arménie a prouvé par ses gestes résolus que malgré les pages noires
de l'Histoire, elle aspire à la paix avec ses voisins, la Turquie
incluse", a déclaré le chef de l'Etat arménien, Serge Sarkissian.
"Néanmoins, la politique officielle de déni (du génocide) de la
Turquie continue", a déploré le président de cette ancienne république
soviétique du Caucase.
L'Arménie et la Turquie ont signé en octobre 2009 des protocoles de
réconciliation, mais le processus s'est enlisé dans des accusations
mutuelles, chaque partie estimant que l'autre manque d'implication.
L'Arménie a gelé la ratification des protocoles de réconciliation il y
a un an, mais M. Sarkissian a récemment souligné qu'Erevan avait pris
cette décision "un certain temps après que les Turcs ont refusé de
suivre cette procédure (devant leur propre Parlement)".
L'Arménie accuse la Turquie d'avoir de nouvelles exigences au regard
de ces protocoles dont certains responsables politiques arméniens
réclament l'annulation.
Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations qui
ont fait, selon eux, plus d'un million et demi de morts au sein de
leur communauté.
De son côté, la Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000
personnes ont péri, non pas victimes d'une campagne d'extermination,
mais, selon elle, dans le chaos des dernières années de l'Empire
ottoman.
La qualification de ces événements de génocide a été approuvée par la
France, le Canada et le Parlement européen.
Samedi, le président américain, Barack Obama, a commémoré le massacre
en demandant à Ankara la "pleine" reconnaissance de ces tueries, en
prenant soin de ne pas prononcer le mot "génocide" dont il avait
pourtant préconisé l'utilisation pendant sa campagne électorale en
2008.
"Une juste reconnaissance, entière et franche, des faits est dans
notre intérêt à tous", a estimé M. Obama dans un communiqué.
La Turquie s'est empressée de critiquer les déclarations
"unilatérales" du locataire de la Maison Blanche.
"Les déclarations (de M. Obama) déforment les faits historiques. C'est
pourquoi nous trouvons qu'elles posent problème et les déplorons", a
indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.
"Nous attendons des Etats-Unis qu'ils facilitent la normalisation" des
relations entre la Turquie et l'Arménie, "pas qu'ils la compliquent",
a ajouté le ministère.
Les protocoles signés en 2009 auraient pu mettre fin à des décennies
d'hostilités et permettre la réouverture de la frontière commune entre
les deux pays, mais l'Arménie a suspendu le processus de ratification
en avril 2010.
M. Sarkissian a récemment déclaré que les choses resteraient en l'état
jusqu'à ce qu'Ankara ratifie les protocoles, réaffirmant qu'Erevan
n'accepterait aucune "condition préalable".
Le chef de l'Etat arménien reproche à la Turquie, alliée de
l'Azerbaïdjan, de lier la ratification des textes à une avancée dans
le contentieux sur le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais
contrôlé de facto par les Arméniens.
Les massacres de 1915 ont été pendant longtemps tabou en Turquie, mais
un débat public s'est instauré au cours des dernières années avec un
nombre croissant d'historiens et d'intellectuels mettant en question
la ligne officielle d'Ankara sur cette question et préconisant une
réconciliation.
From: A. Papazian
dimanche 24 avril 2011 4:49 PM GMT
L'Arménie commémore les massacres de 1915, sur fond d'impasse avec Ankara
Les Arméniens ont marqué dimanche le 96e anniversaire des massacres
de leurs ancêtres sous l'Empire ottoman au moment où le processus de
réconciliation entre Ankara et Erevan s'est enlisé ces derniers mois.
Les Arméniens ont marqué dimanche le 96e anniversaire des massacres de
leurs ancêtres sous l'Empire ottoman, sur fond d'enlisement du
processus de réconciliation entre Ankara et Erevan.
Des milliers de personnes ont défilé à Erevan jusqu'au monument aux
morts Tsitsernakaberd de la capitale arménienne pour se recueillir à
la mémoire des victimes.
"L'Arménie a prouvé par ses gestes résolus que malgré les pages noires
de l'Histoire, elle aspire à la paix avec ses voisins, la Turquie
incluse", a déclaré le chef de l'Etat arménien, Serge Sarkissian.
"Néanmoins, la politique officielle de déni (du génocide) de la
Turquie continue", a déploré le président de cette ancienne république
soviétique du Caucase.
L'Arménie et la Turquie ont signé en octobre 2009 des protocoles de
réconciliation, mais le processus s'est enlisé dans des accusations
mutuelles, chaque partie estimant que l'autre manque d'implication.
L'Arménie a gelé la ratification des protocoles de réconciliation il y
a un an, mais M. Sarkissian a récemment souligné qu'Erevan avait pris
cette décision "un certain temps après que les Turcs ont refusé de
suivre cette procédure (devant leur propre Parlement)".
L'Arménie accuse la Turquie d'avoir de nouvelles exigences au regard
de ces protocoles dont certains responsables politiques arméniens
réclament l'annulation.
Les Arméniens qualifient de génocide les massacres et déportations qui
ont fait, selon eux, plus d'un million et demi de morts au sein de
leur communauté.
De son côté, la Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000
personnes ont péri, non pas victimes d'une campagne d'extermination,
mais, selon elle, dans le chaos des dernières années de l'Empire
ottoman.
La qualification de ces événements de génocide a été approuvée par la
France, le Canada et le Parlement européen.
Samedi, le président américain, Barack Obama, a commémoré le massacre
en demandant à Ankara la "pleine" reconnaissance de ces tueries, en
prenant soin de ne pas prononcer le mot "génocide" dont il avait
pourtant préconisé l'utilisation pendant sa campagne électorale en
2008.
"Une juste reconnaissance, entière et franche, des faits est dans
notre intérêt à tous", a estimé M. Obama dans un communiqué.
La Turquie s'est empressée de critiquer les déclarations
"unilatérales" du locataire de la Maison Blanche.
"Les déclarations (de M. Obama) déforment les faits historiques. C'est
pourquoi nous trouvons qu'elles posent problème et les déplorons", a
indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.
"Nous attendons des Etats-Unis qu'ils facilitent la normalisation" des
relations entre la Turquie et l'Arménie, "pas qu'ils la compliquent",
a ajouté le ministère.
Les protocoles signés en 2009 auraient pu mettre fin à des décennies
d'hostilités et permettre la réouverture de la frontière commune entre
les deux pays, mais l'Arménie a suspendu le processus de ratification
en avril 2010.
M. Sarkissian a récemment déclaré que les choses resteraient en l'état
jusqu'à ce qu'Ankara ratifie les protocoles, réaffirmant qu'Erevan
n'accepterait aucune "condition préalable".
Le chef de l'Etat arménien reproche à la Turquie, alliée de
l'Azerbaïdjan, de lier la ratification des textes à une avancée dans
le contentieux sur le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais
contrôlé de facto par les Arméniens.
Les massacres de 1915 ont été pendant longtemps tabou en Turquie, mais
un débat public s'est instauré au cours des dernières années avec un
nombre croissant d'historiens et d'intellectuels mettant en question
la ligne officielle d'Ankara sur cette question et préconisant une
réconciliation.
From: A. Papazian