DES VOIX SELEVENT POUR REJOINDRE LA COMMUNAUTE ARMENIENNE
Jean Eckian
armenews.com
mercredi 4 mai 2011
Dans l'histoire a la fois riche et tourmentee du 20ème siècle, les
massacres des Armeniens en 1915 - un genocide au sens juridique du
terme - constitue l'un des chapitres le plus noirs. La reconnaissance
par la France du genocide armenien a ete actee par la loi du 19
janvier 2001, loi que j'ai eu l'honneur de voter en tant que senateur.
Communique de presse de Bertrand Delanoë
Paris, fidèle a sa vocation de terre d'accueil, est devenue, au fil
des ans, l'un des centres culturels et intellectuels de la diaspora
armenienne. L'une de mes premières decisions en tant que maire de
Paris etait de rendre hommage aux victimes du genocide chaque annee
en deposant une gerbe de la Ville de Paris au pied de la statue de
Komitas, lieu traditionnel de rassemblement des Armeniens de Paris.
Il est donc naturel que des voix parisiennes se lèvent aujourd'hui
pour rejoindre celles de la communaute armenienne dans la lutte sans
relâche contre le negationnisme du genocide armenien. Puisque il
s'agit d'une realite, il est logique de vouloir punir sa negation,
comme la loi Gayssot le fit en 1990 pour la Shoah.
A partir du 4 mai, la proposition de loi penalisant la negation du
genocide armenien sera debattue au Senat. Deposee par des senateurs
socialistes en juillet 2010, il faudra comme prealable au debat que
les senateurs repoussent l'exception d'irrecevabilite que la commission
des lois a malheureusement opposee au texte.
Depuis que le 12 octobre 2006 l'Assemblee nationale a vote la
penalisation du genocide armenien, le president de la Republique et
le gouvernement ont fait en sorte que ce texte ne soit pas transmis
au Senat, ce qui a oblige les elus socialistes de la Haute Assemblee
a deposer une autre proposition afin de dejouer cette politique
d'obstruction systematique, de ce veto tacite motivee, nous dit la
droite, par les possibles " embarras diplomatiques " avec la Turquie.
La verite est que Nicolas Sarkozy ne tient pas sa parole. Le 24
avril 2007, alors candidat a la presidentielle, il avait dans une
lettre ouverte aux associations armeniennes promis de soutenir la
ratification par le Senat de la loi de 2006. Il fustigeait alors le
" negationnisme d'Etat " venu d'Ankara. Puis une fois elu il a fait
l'inverse, se taisant aussi lorsqu'au lendemain de la commemoration
du genocide armenien, le 24 avril, le gouvernement turc detruit le "
monument de l'humanite " erige a Kars ~\uvre du grand sculpteur Mehmet
Aksoy qui symbolise, dans la region meme où eut lieu le genocide,
la reconciliation possible et indispensable entre les deux peuples.
Il n'y a dans mon esprit aucun propos agressif envers le peuple turc,
mais l'attitude de leur gouvernement est d'autant plus choquante qu'en
Turquie meme, des voix s'elèvent pour reconnaître le genocide armenien,
a l'image du rassemblement qui s'est tenu le 24 avril devant le musee
d'art d'Istanbul afin de proclamer qu'il etait temps de mettre un
terme a la politique de negation du genocide. Ce sont ces voix-la
qui doivent etre encouragees, dans l'interet meme de la Turquie et
de ses relations avec l'Europe. Comme les Francais et les Allemands
ont su se reconcilier après la terrible Seconde Guerre mondiale, il
faut se battre pour que les peuples armenien et turc se reconcilient,
ce qui necessite pour commencer que l'Etat turc reconnaisse la realite
du genocide armenien.
From: A. Papazian
Jean Eckian
armenews.com
mercredi 4 mai 2011
Dans l'histoire a la fois riche et tourmentee du 20ème siècle, les
massacres des Armeniens en 1915 - un genocide au sens juridique du
terme - constitue l'un des chapitres le plus noirs. La reconnaissance
par la France du genocide armenien a ete actee par la loi du 19
janvier 2001, loi que j'ai eu l'honneur de voter en tant que senateur.
Communique de presse de Bertrand Delanoë
Paris, fidèle a sa vocation de terre d'accueil, est devenue, au fil
des ans, l'un des centres culturels et intellectuels de la diaspora
armenienne. L'une de mes premières decisions en tant que maire de
Paris etait de rendre hommage aux victimes du genocide chaque annee
en deposant une gerbe de la Ville de Paris au pied de la statue de
Komitas, lieu traditionnel de rassemblement des Armeniens de Paris.
Il est donc naturel que des voix parisiennes se lèvent aujourd'hui
pour rejoindre celles de la communaute armenienne dans la lutte sans
relâche contre le negationnisme du genocide armenien. Puisque il
s'agit d'une realite, il est logique de vouloir punir sa negation,
comme la loi Gayssot le fit en 1990 pour la Shoah.
A partir du 4 mai, la proposition de loi penalisant la negation du
genocide armenien sera debattue au Senat. Deposee par des senateurs
socialistes en juillet 2010, il faudra comme prealable au debat que
les senateurs repoussent l'exception d'irrecevabilite que la commission
des lois a malheureusement opposee au texte.
Depuis que le 12 octobre 2006 l'Assemblee nationale a vote la
penalisation du genocide armenien, le president de la Republique et
le gouvernement ont fait en sorte que ce texte ne soit pas transmis
au Senat, ce qui a oblige les elus socialistes de la Haute Assemblee
a deposer une autre proposition afin de dejouer cette politique
d'obstruction systematique, de ce veto tacite motivee, nous dit la
droite, par les possibles " embarras diplomatiques " avec la Turquie.
La verite est que Nicolas Sarkozy ne tient pas sa parole. Le 24
avril 2007, alors candidat a la presidentielle, il avait dans une
lettre ouverte aux associations armeniennes promis de soutenir la
ratification par le Senat de la loi de 2006. Il fustigeait alors le
" negationnisme d'Etat " venu d'Ankara. Puis une fois elu il a fait
l'inverse, se taisant aussi lorsqu'au lendemain de la commemoration
du genocide armenien, le 24 avril, le gouvernement turc detruit le "
monument de l'humanite " erige a Kars ~\uvre du grand sculpteur Mehmet
Aksoy qui symbolise, dans la region meme où eut lieu le genocide,
la reconciliation possible et indispensable entre les deux peuples.
Il n'y a dans mon esprit aucun propos agressif envers le peuple turc,
mais l'attitude de leur gouvernement est d'autant plus choquante qu'en
Turquie meme, des voix s'elèvent pour reconnaître le genocide armenien,
a l'image du rassemblement qui s'est tenu le 24 avril devant le musee
d'art d'Istanbul afin de proclamer qu'il etait temps de mettre un
terme a la politique de negation du genocide. Ce sont ces voix-la
qui doivent etre encouragees, dans l'interet meme de la Turquie et
de ses relations avec l'Europe. Comme les Francais et les Allemands
ont su se reconcilier après la terrible Seconde Guerre mondiale, il
faut se battre pour que les peuples armenien et turc se reconcilient,
ce qui necessite pour commencer que l'Etat turc reconnaisse la realite
du genocide armenien.
From: A. Papazian