TURQUIE : LE PROBLEME KURDE PERTURBE LA CAMPAGNE POUR LES LEGISLATIVES
Stephane
armenews.com
lundi 9 mai 2011
Le problème kurde vient perturber une campagne electorale jusque-la
sans anicroche pour le parti islamo-conservateur du Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan, donne favori pour les elections legislatives
du 12 juin.
"La tension monte autour de la question kurde et les responsabilites
sont partagees", estime l'analyste Mehmet Ali Birand, de la television
Kanal D.
Les rebelles kurdes ont revendique vendredi une attaque meurtrière
contre un convoi routier du Parti de la justice et du developppement
(AKP) au pouvoir.
Cette embuscade a ete menee "en represailles a la terreur exercee par
la police sur le peuple" kurde, a declare le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), en lutte armee depuis 1984 pour la defense des
droits de cette commuanute.
Un commando a attaque a la grenade et au fusil d'assaut une voiture de
police escortant un autobus de l'AKP, près de Kastamonu (nord), où M.
Erdogan venait de prononcer un discours. Un policier a ete tue et un
autre blesse.
L'attentat "visait la police (...) non les civils ou le Premier
ministre", a cependant precise le PKK.
Mais le leader emprisonne du PKK Abdullah Ocalan a, par le biais de
ses avocats, menace le regime d'une "guerre", s'il refuse de negocier
après les elections.
"Soit un processus de negociations serieuses commencera après le 15
juin, soit ce sera le debut d'une grande guerre", a-t-il affirme,
dans des propos rapportes par l'agence de presse Firat.
La semaine dernière, l'armee a tue sept rebelles du PKK dans le
sud-est du pays, où la police a multiplie les arrestations.
Et la region etait deja en ebullition il y a deux semaines, avec de
violentes manifestations, après l'eviction de sept candidats kurdes
aux legislatives. Une decision qui a finalement ete annulee pour six
d'entre eux.
Jeudi soir, une organisation rassemblant de nombreux responsables
kurdes, dont ceux du parti pro-kurde BDP (Parti pour la paix et
la democratie), a averti qu'elle pourrait appeller au boycottage
des elections si les operations militaires et les arrestations se
poursuivent.
Un boycottage des elections par le BDP serait un revers pour M.
Erdogan, a explique M. Birand a l'AFP.
"La legitimite des elections serait en cause", et M. Erdogan serait
très embarrasse, "car il veut faire la demonstration d'une election
democratique, a laquelle tout le monde participe", a-t-il dit.
Malgre certaines reformes en faveur des Kurdes qui representent environ
15 millions des 73 millions d'habitants de la Turquie, le gouvernement
est accuse d'avoir trompe l'opinion en promettant l'an dernier une
solution durable au problème kurde, sans prendre de mesures effectives.
L'AKP, qui brigue une troisième victoire consecutive le 12 juin, est
donne gagnant par tous les sondages, devant le CHP (Parti republicain
du peuple, social-democrate) et le MHP (Parti de l'action nationaliste,
nationaliste).
M. Erdogan se prevaut d'une economie en pleine croissance, et il
vient d'annoncer le creusement d'un canal parallèle au Bosphore,
un projet pharaonique qui seduit au-dela de son electorat.
Un tableau seduisant que ternit le problème kurde.
Mais, affirme M. Birand, "les deux parties trouvent un peu leur compte
dans cette tension sur la question kurde".
"Erdogan veut prendre des voix au MHP, donc il mène une politique
nationaliste et s'en prend aux Kurdes", accuses de menacer l'unite
nationale, affirme-t-il.
Quant au parti pro-kurde, "il montre ses muscles et fait la
demonstration qu'il defend sa communaute", ajoute-t-il.
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
lundi 9 mai 2011
Le problème kurde vient perturber une campagne electorale jusque-la
sans anicroche pour le parti islamo-conservateur du Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan, donne favori pour les elections legislatives
du 12 juin.
"La tension monte autour de la question kurde et les responsabilites
sont partagees", estime l'analyste Mehmet Ali Birand, de la television
Kanal D.
Les rebelles kurdes ont revendique vendredi une attaque meurtrière
contre un convoi routier du Parti de la justice et du developppement
(AKP) au pouvoir.
Cette embuscade a ete menee "en represailles a la terreur exercee par
la police sur le peuple" kurde, a declare le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), en lutte armee depuis 1984 pour la defense des
droits de cette commuanute.
Un commando a attaque a la grenade et au fusil d'assaut une voiture de
police escortant un autobus de l'AKP, près de Kastamonu (nord), où M.
Erdogan venait de prononcer un discours. Un policier a ete tue et un
autre blesse.
L'attentat "visait la police (...) non les civils ou le Premier
ministre", a cependant precise le PKK.
Mais le leader emprisonne du PKK Abdullah Ocalan a, par le biais de
ses avocats, menace le regime d'une "guerre", s'il refuse de negocier
après les elections.
"Soit un processus de negociations serieuses commencera après le 15
juin, soit ce sera le debut d'une grande guerre", a-t-il affirme,
dans des propos rapportes par l'agence de presse Firat.
La semaine dernière, l'armee a tue sept rebelles du PKK dans le
sud-est du pays, où la police a multiplie les arrestations.
Et la region etait deja en ebullition il y a deux semaines, avec de
violentes manifestations, après l'eviction de sept candidats kurdes
aux legislatives. Une decision qui a finalement ete annulee pour six
d'entre eux.
Jeudi soir, une organisation rassemblant de nombreux responsables
kurdes, dont ceux du parti pro-kurde BDP (Parti pour la paix et
la democratie), a averti qu'elle pourrait appeller au boycottage
des elections si les operations militaires et les arrestations se
poursuivent.
Un boycottage des elections par le BDP serait un revers pour M.
Erdogan, a explique M. Birand a l'AFP.
"La legitimite des elections serait en cause", et M. Erdogan serait
très embarrasse, "car il veut faire la demonstration d'une election
democratique, a laquelle tout le monde participe", a-t-il dit.
Malgre certaines reformes en faveur des Kurdes qui representent environ
15 millions des 73 millions d'habitants de la Turquie, le gouvernement
est accuse d'avoir trompe l'opinion en promettant l'an dernier une
solution durable au problème kurde, sans prendre de mesures effectives.
L'AKP, qui brigue une troisième victoire consecutive le 12 juin, est
donne gagnant par tous les sondages, devant le CHP (Parti republicain
du peuple, social-democrate) et le MHP (Parti de l'action nationaliste,
nationaliste).
M. Erdogan se prevaut d'une economie en pleine croissance, et il
vient d'annoncer le creusement d'un canal parallèle au Bosphore,
un projet pharaonique qui seduit au-dela de son electorat.
Un tableau seduisant que ternit le problème kurde.
Mais, affirme M. Birand, "les deux parties trouvent un peu leur compte
dans cette tension sur la question kurde".
"Erdogan veut prendre des voix au MHP, donc il mène une politique
nationaliste et s'en prend aux Kurdes", accuses de menacer l'unite
nationale, affirme-t-il.
Quant au parti pro-kurde, "il montre ses muscles et fait la
demonstration qu'il defend sa communaute", ajoute-t-il.
From: A. Papazian